« Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas, – dis le Seigneur. » (Isaïe 49,15) Ces mots de la première lecture, tirés du prophète Isaïe, nous disent quelques choses d’essentiel, de capital sur l’amour prévenant de Dieu. Ils nous disent ce qu’est la miséricorde de Dieu, sa fidélité. Ces mots mettent en relief ce que Jésus nous dit dans l’évangile de ce dimanche : il exhorte ses disciples à croire dans la Providence divine. Jésus nous assure que le Père nourrit les oiseaux du ciel, qu’il habille les lys des champs et qu’il connaît chacun de nos besoins : « Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : ‘Qu’allons-nous manger ?’ ou bien : ‘Qu’allons-nous boire ?’ ou encore : ‘Avec quoi nous habiller ?’ Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. » (Matthieu 6, 31-32)
La Parole de Dieu de ce jour nous invite à renouveler« Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas, – dis le Seigneur. » (Isaïe 49,15)notre confiance en la Providence. N’est-ce pas utopique ? En regardant l’actualité, nous y voyons toute la misère du monde provoquée par les catastrophes naturelles, les guerres, la maladie ou les différentes injustices sociales ou politiques. Jésus est-il bien réaliste en nous invitant à croire en la Providence du Père ?
Il est nécessaire de bien comprendre ce qu’est la Providence. Celle-ci n’évite pas le travail, elle ne nous dispense pas d’accomplir notre devoir d’état, selon notre état de vie. Il est nécessaire au sein de la famille que l’époux et l’épouse se soucie de son conjoint et de ses enfants. Il est nécessaire que le consacré se soucie de réaliser sa mission selon son charisme. Avoir foi en la Providence de Dieu ne signifie pas que je sombre dans la paresse et l’oisiveté en me disant : « je n’ai rien à faire, Dieu s’occupe de toi ! ». Non ! Quand Jésus nous parle de la Providence, il nous parle d’un Père tendre et aimant, qui voit avec attention chaque détail de notre vie… et qui veille sur nous. Avoir foi en la divine Providence, c’est vivre aujourd’hui, vivre l’instant présent sans se soucier de quoi sera fait demain. C’est ne pas chercher à ajouter des jours à la vie mais d’ajouter de la vie à chaque jour. Combien de fois vivons-nous aujourd’hui sans y être présent parce que nous sommes préoccupés de l’avenir ?
Avoir foi en la divine Providence, c’est apprendre à vivre au quotidien non pas dans la préoccupation de demain mais en la présence de Dieu. Cela relève d’un choix fondamental et c’est en cela que Jésus nous met en garde sur le fait que nous ne pouvons servir deux maîtres à la fois : Dieu et l’argent ! Dieu premier servi ! Il est le principe de toute chose et il doit donc être celui que je cherche avant tout. Comment cela ? En prenant conscience que nous sommes créés pour glorifier et louer Dieu. Notre vie n’a pas d’autre but. Apprendre à se livrer à la Providence, c’est apprendre chaque jour à savoir s’arrêter pour Dieu, lui donner du temps pour qu’il puisse œuvrer dans notre vie. C’est tout le rôle de la prière, de l’oraison silencieuse, de l’adoration. Le rassemblement dominical de l’Eucharistie en est un bon exercice. Nous prenons le temps de nous arrêter pour présenter à Dieu notre vie, lui offrir en nous unissant au sacrifice de l’Eucharistie. Par cet acte, nous reconnaissons que nous recevons notre vie de lui et nous exprimons notre désir d’en faire une action de grâce à sa gloire. Nous prenons le temps de recevoir et d’accueillir la grâce de Dieu afin d’être au cœur du monde le témoin fidèle dont il a besoin pour l’annonce du Royaume, l’annonce de l’Évangile.
Dans les textes de ce jour, Jésus nous invite donc à renouveler notre foi en son Père, en sa Providence. Faisons-le avec confiance. Demandons cette foi avec insistance en nous rappelant que la Providence divine n’est pas le fait que Dieu prévoit tout mais qu’il pourvoit à tout en donnant sa grâce, celle de sa présence et de son amour quoi qu’il arrive. Il ne tient qu’à moi de m’ouvrir à celle-ci en cherchant avant toute chose la jouissance des biens spirituels sans me préoccuper des biens matériels, Dieu, dans sa grande bonté, me les procurera en abondance ! Amen.
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