Le temps de l’Avent nous invite à nous préparer à une rencontre: la rencontre avec Jésus-Christ. Noël est une rencontre avec Jésus, et pas uniquement une fête temporelle ou bien le souvenir d’une belle chose. Comme toute rencontre, celle-ci se prépare avec attention. C’est au désert que l’évangile de ce dimanche nous invite à préparer à cette rencontre.
Peut-être avez-vous envie de me dire que nous ne sommes pas en Carême… alors pourquoi aller au désert? Ici, ce n’est pas d’abord dans le lieu de la lutte, du combat spirituel que nous sommes invités à aller mais dans le lieu de la rencontre, là où Dieu peut adresser une parole à notre coeur.
Ce n’est pas dans un lieu de solitude que nous allons mais dans le lieu où chemine tout un peuple pour entendre la Parole de Dieu et l’appel à la conversion qui en découle. Comme pour les Juifs du temps de Jean le Baptiste, ce n’est pas qu’une démarche personnelle mais c’est celle de tout un peuple. Si il est indispensable de développer une relation personnelle avec Dieu, principalement par la prière, notre relation avec lui ne sera pleinement épanouie que vécue en Église.
Et qu’allons-nous rencontrer au désert? Un excentrique échevelé, vêtu de hardes, au verbe haut, nous invitant, non pas à décorer le sapin de Noël mais plutôt à réaliser un chantier digne d’une entreprise de travaux publics: « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route » (Matthieu 3,3)! Ne nous arrêtons à l’aspect de ce prophète qui crie dans le désert mais accueillons sa parole. Jean le Baptiste nous apostrophe en nous demandant de ne pas nous contenter de nous dire chrétien mais à vivre véritablement en chrétien. La tentation est grande de nous dire: « j’ai été baptisé, communié (petite et grande communion en plus!)… je suis tranquille jusqu’à ma mort ». Non! Par notre vie, nous devons porter les fruits que produisent en nous les sacrements que nous avons reçu: ils nous tournent vers le Seigneur. Ils nous ouvrent la possibilité de nous laisser rencontrer par Jésus lui-même. C’est là qu’est notre conversion: souvent, c’est nous qui désirons rencontrer le Seigneur et être maître de cette rencontre or nous trouverons véritablement notre joie quand nous nous laissons rencontrer par Jésus, car c’est lui qui entre en nous et il nous renouvelle complètement.
Pendant ce temps de l’Avent, nous préparons le chemin pour rencontrer le Seigneur mais surtout pour nous laisser rencontrer par lui. Aplanissons en notre vie ce qui peut être une entrave à ce que le Seigneur vienne. N’ayons pas peur! Laissons le Seigneur nous dire ce qu’il veut nous dire et non pas ce que nous voulons qu’il nous dise!
Alors que demain, nous fêterons la Vierge Marie dans son Immaculée Conception, demandons lui qu’elle nous aide à nous laisser rencontrer, comme elle, par le Seigneur. Marie a laissé la Parole de Dieu modeler sa vie… qu’elle nous obtienne la confiance nécessaire pour que nous ayons le courage de laisser la Parole de Dieu modeler entièrement notre vie personnelle et celle de la paroisse.
Que la prière d’ouverture de cette Eucharistie habite notre coeur tout au long de la semaine: « Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présents entraver notre marche à la rencontre de ton Fils; mais éveille en nous cette intelligence du coeur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. » Amen.