Tout comme dimanche dernier, les exigences que Jésus nous présente, dans ce que nous appelons ‘le sermon sur la montagne’ (Matthieu 5), peuvent nous paraitre hors d’atteinte, un brin décourageant. Et si nous nous arrêtons à cet enseignement, il y a un risque de comprendre notre foi comme un catalogue de principes moraux à appliquer. Or, être chrétien, ce n’est pas d’abord vivre une morale. C’est avant tout entendre un appel: celui à être comme Dieu!
Cet appel nous le trouvons dans la première lecture de ce dimanche: « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » (Lévitique 19,2) Cet appel ne concerne pas quelques-uns d’entre nous. Non, cet appel concerne chacun de nous. Tous nous sommes appelés à répondre à cet appel. « Les saints ne sont pas des surhommes, et ils ne sont pas nés parfaits. Ils sont comme nous, comme chacun de nous, ce sont des personnes qui avant d’atteindre la gloire du ciel ont vécu une vie normale, avec des joies et des douleurs, des peines et des espérances. Mais qu’est-ce qui a changé leur vie ? Quand ils ont connu l’amour de Dieu, ils l’ont suivi de tout leur cœur, sans conditions ni hypocrisie; ils ont dépensé leur vie au service des autres, ils ont supporté les souffrances et les adversités sans haine et en répondant au mal par le bien, en diffusant la joie et la paix. Telle est la vie des saints: des personnes qui, par amour de Dieu, ne lui ont pas posé de conditions dans leur vie; elles n’ont pas été hypocrites; elles ont dépensé leur vie au service des autres pour servir le prochain; elles ont souffert de nombreuses adversités, mais sans haine. » (Pape François, Angélus du 1er novembre 2013)
Alors, pour cela, écoutons le conseil de saint Paul: « n’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous. » (1 Corinthiens 3,16) Depuis le jour de notre baptême, nous sommes le temple de Dieu. Nous sommes le lieu où Dieu lui-même vient résider. Nous pouvons admirer les temples de Dieu, bâtis de pierres, qui trônent au milieu de nos communes et montrer notre attachement à ce patrimoine mais qu’ai-je fait du temple de Dieu qui est ma propre vie? mon propre corps? Est-ce que j’essaie de faire de ma vie, de mon être, de ma personne, ce lieu sacré où l’Esprit de Dieu habite?
Comment faire? C’est tout simple! Il n’y a qu’à suivre Jésus! Et l’enseignement qu’il nous donne dans le sermon sur la montagne, que nous méditons depuis quatre dimanche, est un moyen concret pour avancer sur ce chemin. Exigeant, oui! Mais n’oublions pas que cet enseignement du Christ commence par les béatitudes. Il nous y rappelle que le Royaume de Dieu est pour ceux qui placent leur sécurité non dans les choses mais dans l’amour de Dieu. N’ayons pas peur de nous mettre à l’école de l’amour que nous propose le Christ. C’est là que nous trouverons notre bonheur.
Etre saints n’est pas un privilège réservé à quelques-uns. La sainteté est une vocation pour tous. C’est l’héritage de notre baptême! Tous nous sommes appelés à marcher sur le chemin de la sainteté. Et ce chemin a un nom et un visage: Jésus-Christ.
Puisqu’en ce dimanche, nous sommes venus, avec Jésus, sur la montagne de l’Eucharistie, ce lieu de la rencontre avec Dieu, ouvrons notre cœur à sa présence, à son enseignement. Dans le silence de notre cœur, reformulons notre prière commune du début de la messe: « Accorde-nous, Dieu tout-puissant, de conformer à ta volonté nos paroles et nos actes dans une inlassable recherche des biens spirituels. » (Oraison du 7ème dimanche ordinaire). Amen.
Homélie pour le 7ème dimanche ordinaire