Au ciel ?

Au lendemain de la Toussaint, l’Église nous invite à prier pour les défunts. Ils ont disparus à nos regards mais ils restent tellement présents dans notre cœur, dans notre prière. Dans notre prière, dans la prière de l’Église, nous prions le Seigneur « pour tous ceux qui reposent dans le Christ » (Prière Eucharistique 1) mais aussi « pour tous les morts dont seul le Seigneur connait la foi » (Prière Eucharistique 4), à « tous les hommes qui ont quitté cette vie » (Prière Eucharistique 2) et dont le Seigneur « connait la droiture » (Prière Eucharistique 3).

En vivant la prière pour les défunts, nous intercédons auprès du Père pour celles et ceux qui ont revêtu l’immortalité, comme nous l’a dit saint Paul dans la seconde lecture (1 Co 15,51-57). Dans la prière pour les défunts, nous demandons au Seigneur qu’ils puissent vivre la plénitude de la joie du Ciel. Nous confions à la miséricorde de Dieu celles et ceux qui ne jouissent pas encore de la vision béatifique, du face à face avec le Seigneur et qui sont dans l’attente de cette dernière purification de l’amour.

Hier, dans la fête de tous les saints, nous sollicitions leurs prières pour qu’ils nous aident à grandir en sainteté, qu’ils nous aident à grandir dans ce désir du Ciel. Aujourd’hui, en priant pour les défunts, nous les confions à la miséricorde de Dieu. Dans cette expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu nous vivons pleinement la Communion des Saints.

La mort nous apparaît souvent comme la fin de la vie ici-bas, elle est surtout un passage vers la plénitude de la vraie vie, prolongement de la vie terrestre selon un mode complétement nouveau. Au soir de cette vie, nous mourrons car la vie éternelle fait irruption en nous et cette irruption supprime notre vie mortelle. « Il faut que ce qui est mortel revête l’immortalité » nous a dit saint Paul dans la seconde lecture (1Co 15,51-57). L’Apôtre nous dit que par la résurrection du Christ la mort n’a pas le dernier mot, elle est engloutie par la vie. Nous sommes fait pour vivre toujours en Dieu. Si la mort nous trouble tant, c’est bien parce que passage reste un mystère pour nous. Ce mystère est don de Dieu qui vient sauver l’homme et don de l’homme qui entre en communion avec Dieu. Comme tout mystère, celui-ci nous dépasse.

Le prophète Isaïe nous invite à la joie devant ce mystère : « Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin… » (Isaïe 25,6-10a). N’est-ce pas ce festin que nous anticipons à chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie ? La communion avec Dieu, à laquelle nous aspirons de tout notre cœur, grandit à chaque fois que nous communions au « pain vivant qui est descendu du ciel ». Cette communion nous invite à nous laisser, dès maintenant, vivre une intimité plus grande avec le Christ, intimité que nous espérons posséder au Ciel. A chaque Eucharistie nous entrons dans une communion plus grande avec le Christ ressuscité. Nous entrons aussi dans une communion toujours plus grande avec nos frères et soeurs.

Il y a quelques instants, nous évoquions la Communion des Saints. Cette communion est est la communion de ceux et celles qui participent à ce qui est saint par excellence, l’eucharistie. Ainsi chaque messe est célébration de cette grande communion avec l’Église du ciel, avec les saints que nous fêtions hier et avec nos défunts. Nous implorons l’aide des saints et des saintes et nous intercédons pour nos défunts dont la vie fut ternie par le péché. C’est bien cela la communion des saints, la communion des biens spirituels. Nous recevons des uns et nous donnons aux autres. À chaque fois que nous participons à l’eucharistie, nous entrons davantage dans cette grande communion de l’Église de la terre et du ciel.

Que cette commémoration de nos fidèles défunts fasse grandir en nous notre espérance en la résurrection, notre foi en la présence agissante du Christ et la charité entre ceux qui sont encore en pèlerinage vers la Jérusalem Céleste. Amen.

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