Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu…

5ème dimanche ordinaire

Année C

La Parole de Dieu :

« Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu… » (1 Corinthiens 15,3). Et qu’a reçu et transmis saint Paul ? « Le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures. »(1 Co 15,3-4)

Nous avons là l’énoncé central de la foi chrétienne : la mort et la résurrection du Christ. C’est ce qui nous a été transmis depuis deux-mille ans par une foule ininterrompue de témoins. C’est ce que nous avons à transmettre à notre tour. Tout le cœur de notre foi se trouve résumé dans ces mots que nous appelons : le kérygme.

C’est dans cet évènement de la mort et la résurrection du Christ que s’accomplit tout le projet de Dieu pour l’humanité. C’est le sens de l’expression employée par Paul : « conformément aux Écritures ». Quand nous regardons l’histoire du Salut, l’histoire d’amour de Dieu pour l’humanité, nous voyons que celui-ci n’a pas eu d’autres projets que de racheter l’homme de son péché et de lui faire connaitre son amour.

Cette histoire du Salut se manifeste par les différentes alliances que Dieu passe avec l’humanité. Elle commence par la création que l’homme abîme par son péché. Elle se déploie avec Noé, Abraham, Moïse… pour se conclure en Jésus-Christ. Ce dernier est l’ultime alliance que Dieu passe avec l’humanité : par l’incarnation, il se fait l’un de nous. Il se fait semblable à nous en toutes choses, excepté le péché (Cf. Hébreux 4,15). Pourtant, ce péché, il va le porter sur ses épaules en acceptant de mourir sur la croix. La mort que provoque le péché de l’homme est vaincue par la résurrection du Christ. Elle nous rétablit dans notre dignité d’enfants de Dieu.

Depuis le matin de Pâques, la vie triomphe et l’histoire du Salut intègre peu à peu les enfants adoptifs engendrés par l’Église, grâce à l’Esprit du Fils, dans la vie de Dieu. Ceci jusqu’à ce que la Jérusalem céleste soit au complet : « Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous. » (1 Co 15,28)

Quel que soit le temps liturgique, quelle que soit la fête liturgique, c’est ce que nous célébrons à chaque Eucharistie comme nous le chantons à l’anamnèse : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. ». Toute la foi chrétienne se décline à partir de cet évènement unique de l’histoire. C’est là qu’elle s’enracine et que nous pouvons la comprendre. Les Écritures, et en particulier l’Évangile, nous font entrer dans ce mystère, nous ouvrent le chemin pour vivre et proclamer notre foi.

« Bref, qu’il s’agisse de moi ou des autres, voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez. »(1 Co 15,11) C’est la Bonne Nouvelle qui nous a été annoncée, c’est l’Évangile que nous avons reçu et c’est en lui que nous tenons bon ! (Cf. 1 Co 15,1) Mais c’est aussi ce que, à la suite des disciples du Christ qui nous ont précédé, ce que nous avons à transmettre.

Cette annonce de la foi peut nous sembler difficile à vivre aujourd’hui. Comment pouvons-nous nous soutenir les uns les autres pour oser la proclamer ? Notre célébration dominicale de l’Eucharistie est une proclamation de cette foi. En nous unissant dans la prière, en priant les uns pour les autres, nous nous fortifions pour vivre cette annonce. Nous le vivons aussi dans la mesure où nous partageons fraternellement la Parole de Dieu. C’est pourquoi je vous encourage à former des fraternités missionnaires de proximité. Pas besoin d’être un grand savant pour cela. A plusieurs, nous nous réunissons, régulièrement, pour partager la Parole de Dieu, la prier et en relisant ensemble les événements de notre vie à la lumière de cette Parole. C’est dans ces petits laboratoires que sont les Fraternités Missionnaires de Proximité que nous apprendrons, que nous oserons transmettre ce que nous avons-nous-mêmes reçus : « Le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures. »(1 Co 15,3-4). N’ayons pas peur !

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