Chacun ses affaires !

Jules CésarMardi, nous sommes le 17… c’est la date de l’échéance pour payer le dixième mois aux impôts…  et oui, il faut de rendre à César ce qui appartient à César… c’est Jésus qui l’a dit! Mais nous ne sommes pas là pour parler du calendrier des impôts! Intéressons-nous plutôt à la réponse que Jésus fait aux pharisiens qui cherchent à le mettre à l’épreuve… après l’avoir légèrement flatté.

En cherchant à mettre Jésus à l’épreuve, les pharisiens, qui n’ont même pas le courage d’aller trouver Jésus directement puisqu’ils envoient les partisans d’Hérode, vont nous permettre d’entendre cette invitation de la part du Christ: «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.» (Matthieu 22,21)

En nous invitant à rendre à César ce qui lui appartient, Jésus nous invite simplement à reconnaitre que c’est César qui détient le pouvoir. Première réponse à ses détracteurs… Jésus n’est pas un Messie politique qui vient pour chasser l’envahisseur.

Par cette réponse, il invite ses interlocuteurs, qui connaissent bien l’Ecriture, à se rappeler que tout pouvoir vient de Dieu. Jésus ne l’a-t-il pas rappelé à Pilate lors de la Passion: «Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut.» (Jean 19,11) De même, dans la première lecture, le prophète Isaïe nous rappelle que tout pouvoir, même exercé par des païens, est dans la main de Dieu et que Dieu peut tout faire contribuer pour le bien de son peuple.«A cause de mon serviteur Jacob et d’Israël mon élu, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai décerné un titre, alors que tu ne me connaissais pas. Je suis le SEIGNEUR, il n’y en a pas d’autre: en dehors de moi, il n’y a pas de Dieu. Je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour que l’on sache, de l’Orient à l’Occident, qu’il n’y a rien en dehors de moi.» (Isaïe 45,4-6)

Par cette invitation, Jésus nous rappelle également que si César exerce le pouvoir, il n’est pas Dieu. Cela fut une fâcheuse tendance à l’époque de se prendre pour Dieu et de se faire appeler Seigneur et admirer ou même vénérer comme tel. Il appartient à César de prélever l’impôt, qui est une participation des citoyens à la vie de la cité, mais il ne peut exiger qu’on lui rendre un culte. Cela est de l’idolâtrie et sur ce point Jésus nous dit que nous ne pouvons pas transiger. Deuxième réponse, il remet César à sa place.

Le fond de la question se trouve donc dans la deuxième partie de la réponse de Jésus: «Rendez à Dieu ce qui est à Dieu».

Tout être humain, en acceptant d’exercer un pouvoir pour le bien de la société, doit se souvenir qu’il est là au service de l’homme, au service des autres et que le pouvoir n’est qu’une façon d’exercer la charité. En accédant à un pouvoir quel qu’il soit, je suis à l’image du Christ lavant les pieds de ses disciples… mais je ne suis que l’image, il me faut sans cesse renvoyer à la réalité, au Christ lui-même, à Dieu lui-même.

Par sa réponse aux pharisiens, Jésus ne dissocie pas le deux domaines: César et Dieu. Non, ils sont intimement liés. Le premier étant au service du deuxième. C’est par des médiations humaines que l’on sert Dieu. Les questions humaines et matérielles ne concernent pas que César comme le spirituel ne concerne pas que Dieu. Le pouvoir, sur cette terre, doit être exercé au service de tout l’homme, pour que ce dernier puisse toujours mieux être à l’image et à la ressemblance de Dieu.

César n’est que César… et César est mortel… tout royaume terrestre est passager, seul le Royaume de Dieu demeure… mais c’est au coeur même des royaumes terrestres que toute oeuvre d’amour et de fraternité fait grandir le Royaume de Dieu. Amen.

Homélie pour le 29ème dimanche ordinaire – Année A

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