« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas… » (Jean 1,26)
La figure de Jean le Baptiste intrigue. Si le lecteur de l’Évangile sait qu’il « est venu comme témoin pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. » (Jean 1,7), ce n’est pas le cas de ses contemporains.
Ces derniers attendent avec impatience le Messie et ils voient en Jean le Baptiste des signes qui leurs permettraient de croire que c’est lui le Messie attendu. Un contrôle d’identité s’impose donc. Et Jean le Baptiste s’y soumet : dans l’enquête que mènent les prêtres et les lévites, il apparaît que Jean n’est qu’un témoin. Il n’est pas celui qu’ils cherchent. Mais sa voix ouvre un chemin d’espérance vers celui qu’ils attendent tellement.
Jean le Baptiste se présente comme « la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » (Jean 1,23) Il est celui qui annonce et fait connaitre le Messie, l’Agneau de Dieu, la Lumière. Il est celui qui est envoyé devant lui (Cf. Jean 3,28). Par son témoignage et le baptême de conversion qu’il offre, Jean le Baptiste nous aide à préparer le chemin du Seigneur, à l’accueillir.
Il témoigne avec force et conviction mais aussi avec humilité. Jamais, il ne fait obstacle ou ombrage à celui qu’il annonce. Jamais, il ne se prend pour le Sauveur. « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » (Jean 1,26). Ou encore : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. » (Jean 3,30)
Celui qu’annonce Jean le Baptiste est proche : il est au milieu de nous ! Cette bonne nouvelle est toujours d’actualité. Le Christ est là, au milieu de nous. Il se laisse connaitre et reconnaitre dans sa Parole lue, méditée et partagée, dans le service du frère et dans les sacrements. Cette aventure n’est pas une aventure en solitaire. Elle passe par le témoignage : celui que je reçois des autres et celui que j’ose personnellement.
Jean le Baptiste, les Apôtres et tant d’autres chrétiens après eux nous apprennent, par leurs témoignages à accueillir le Christ dans nos vies, à nous laisser aimer et transformer par sa présence au milieu de nous. Ces témoignages, accueillis dans la foi, nous ouvrent à l’espérance et à l’amour. Ils sont source de joie, source de vie. Tous témoignent que le Christ est lumière dans leur vie.
A la suite de tous ces témoins du Christ qui nous précédent, je suis invité à rendre compte de l’espérance qui est en moi (Cf. 1 Pierre 3,15). Témoigner du Christ, c’est oser parler de cette rencontre qui transforme ma vie, qui me donne la force de vivre, qui me fait agir. Témoigner du Christ, c’est oser dire notre amour pour Lui. Témoigner du Christ, c’est vivre !
Alors entrons dans la dynamique de Jean le Baptiste : efforçons nous d’être la voix qui annonce, de façon ordinaire un Dieu extraordinaire qui se fait proche. Acceptons de laisser toute la place au Christ en lui permettant d’être premier dans notre vie.
Sans nous lasser, il nous faut témoigner du Christ même si nous avons l’impression de prêcher dans le désert… en n’oubliant jamais que c’est au désert que Dieu se laisse rencontrer ! Alors, soyons les Jean-Baptiste du 21ème siècle : témoignons de Jésus, Christ, Fils de Dieu ! Au milieu de nous se tient celui que nous ne connaissons pas… mais il est une telle puissance de Vie que je ne peux que nous inviter à préparer les chemins du Seigneur ! « Le Puissant fit pour nous des merveilles, saint est son nom ! » (Luc 1,49)
3ème dimanche de l'Avent
Année B

- Isaïe 61, 1-2a.10-11
- Luc Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54
- 1 Thessaloniciens 5, 16-24
- Jean 1,6-8.19-28
Témoigner du Tout Autre pour lui-même, pas pour soi.