Dans la joie d’un coeur purifié

Mercredi des Cendres

Année C

La Parole de Dieu :

Aujourd’hui, nous entrons dans le temps du carême. Avant de voir ces 40 jours comme des jours qui peuvent être pesant par les efforts qu’il nous faut faire, souvenons-nous du but que nous devons atteindre. Ce temps, Dieu nous l’accorde pour nous « préparer aux fêtes pascales dans la joie d’un cœur purifié. »(Préface du Carême I) Le but est donc de pouvoir célébrer les fêtes de Pâques « dans la joie d’un cœur purifié »(Ibid.), en retrouvant la pureté du cœur (Cf. Préface du Carême II) Laissons cette béatitude vibrer en nous : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Matthieu 5,8)

Quel est le chemin que le Seigneur nous invite à prendre pour retrouver « la joie d’un cœur purifié ? »Nous sommes appelés à nous libérer de nos égoïsmes (Cf. Préface du Carême II) pour que nous puissions imiter la miséricorde du Seigneur (Cf. Préface du Carême III), « être miséricordieux comme le Père est miséricordieux. » (Luc 6,36)

Ce chemin de purification est un chemin personnel et communautaire. L’actualité, avec les différentes affaires de mœurs qui touchent des membres de l’Église, ne cesse de nous le rappeler. Aussi douloureux, aussi difficile soit-il, ce chemin de purification du cœur est incontournable : par respect pour les victimes mais aussi par fidélité au Christ. Cela nous atteint tous : baptisés, ensemble nous sommes l’Église, corps blessé, corps meurtri parce qu’uni avec les victimes, parce que blessé que certains d’entre nous ai pu commettre de tels crimes.

Alors comment retrouver « la joie d’un cœur purifié » ? « En se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d’amour pour le prochain »(Préface du Carême I) et en étant « fidèles aux sacrements qui [nous] ont fait renaitre. »(Ibid.) Ces moyens ont une implication concrète dans nos vies. Ils doivent nous engager réellement dans le combat à mener.

Se donner davantage à la prière est donner du temps au Seigneur afin de se mettre à l’écoute de sa Parole, la méditer et discerner les appels à la conversion, aux ajustements que j’ai à opérer afin de conformer ma vie à cette Parole. Se donner davantage à la prière est donner du temps au Seigneur pour vivre avec lui un véritable cœur à cœur amoureux. Pour cela, je vous invite à prendre chaque jour le temps de lire l’Évangile du jour ou du dimanche suivant… participer aux chemins de croix proposés chaque vendredi de Carême… prier pour un prêtre du diocèse (dont vous aller tirer le nom dans quelques instants).

Témoigner plus d’amour pour le prochain : c’est regarder et accueillir les autres avec bienveillance. Cela peut-être de dire une parole de bénédiction pour celui qui j’ai envie de critiquer ou dénigrer ! Témoigner plus d’amour pour le prochain, c’est oser vivre effectivement la fraternité avec les autres : si avant chaque célébration, nous prenions le temps de nous saluer les uns les autres ? prendre le temps d’aller vers quelqu’un que je connais moins pour lier un dialogue avec lui ? prêter attention à celui qui est seul ? Vivre la fraternité, c’est prendre soin les uns des autres au cœur de la communauté paroissiale mais aussi dans mes autres lieux de vie.

Être fidèle aux sacrements qui nous ont fait renaitre : prendre conscience, redécouvrir la grâce de mon baptême et de ma confirmation. Celle-ci me fait fils ou fille de Dieu et m’envoie témoigner de lui au cœur du monde. Ce témoignage est aussi bien en parole qu’en acte. C’est nourrir cette grâce dans celle du sacrement de l’Eucharistie et de la réconciliation. Qu’ai-je fait de ces sacrements que j’ai reçus ? Là où j’en suis dans ma vie, comment le Seigneur m’appelle-t-il à vivre sa miséricorde ?

Je vous fais confiance, chacun sera trouver le chemin pour se donner davantage à la prière, témoigner plus d’amour pour le prochain et redécouvrir ces sacrements qui nous font renaitre.

Retrouver la joie d’un cœur purifié n’est pas une aventure solitaire. C’est une aventure communautaire, un chemin d’Église : chemin des disciples qui se laissent enseigner par le Christ ; chemins des disciples qui se convertissent ; chemins des disciples qui deviennent témoins de la miséricorde de Dieu ; chemin des disciples qui, jour après jour, ne se laissent pas vaincre par la difficulté mais qui bâtissent une authentique fraternité qui les rends missionnaires.

Quelle que soit la purification que le Seigneur nous demande de vivre, la monté du calvaire à faire, engageons-nous-y en nous portant les uns les autres par la prière, l’échange, le dialogue, la fraternité car « la vérité vous rendra libre » (Jean 8,32). Ce travail est nécessaire pour trouver la joie du Résurrection ! Et Pâques est bien le but du Carême ! Alors ne soyons pas comme ceux qui sont sans espérance : préparons-nous aux fêtes pascales avec la joie d’un cœur purifié. Amen.

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