Jour de Noël
Messe de l'aurore
- Isaïe 62,11-12
- Psaume 96(97)
- Tite 3,4-7
- Luc 2,15-20
Messe du jour
- Isaïe 52,7-10
- Psaume 97(98)
- Hébreux 1,1-6
- Jean 1,1-18

Il y a, ce matin, un silence qui règne sur la ville et sur le monde. Il est tôt et beaucoup ont veillé tard ! Ce silence est donc normal : la ville dort encore. Oui, mais cela n’est peut-être pas l’origine de ce silence !
Il y a un silence qui règne, ce matin, sur la ville et sur le monde : nous sommes en suspens après l’annonce qui a retenti au cœur de la nuit : « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2,11) Cette nouvelle vient frapper de stupeur le cœur de tout homme et de toute femme qui s’ouvre au mystère. Dieu nous a parlé !
« Dieu nous a parlé par son Fils. » (Hébreux 1,2). Et cette Parole est prononcée dans le doux murmure d’une brise légère. Le Verbe de Dieu s’est fait chair. Il est venu habiter parmi nous. Il est venu dans la petitesse d’un enfant nouveau-né. Il est venu dans la pauvreté d’une étable pour que nous puissions nous approcher de lui sans crainte.
Pour nous approcher de lui, il nous faut le silence : celui de la contemplation, de l’adoration. C’est le seul moyen pour accueillir cette incroyable nouvelle du Verbe fait chair et la laisser descendre au plus profond de notre être. Il nous faut le silence pour écouter et accueillir cette Parole qui nous est dite aujourd’hui. Nous avons besoin d’intérioriser, de « retenir tous ces évènements et de les méditer dans [notre] cœur » (Luc 2,19). Nous avons besoin de nous laisser toucher au plus profond de nous-même par le témoignage des bergers. Ce sont eux qui nous « racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant » (Luc 2,17). Et comme leurs contemporains, il faut nous en étonner encore.
Oui, en ce jour, laissons-nous toucher par l’attitude des bergers. Au cœur de leur quotidien, ils entendent la Parole de Dieu par la bouche de l’ange : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » (Luc 2,10-12) Et ils se laissent bousculer par cette parole : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’évènement que le Seigneur nous a fait connaitre. » (Luc 2,15) Ils y découvrirent « Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. » (Luc 2,16)
Par leur écoute de la Parole de Dieu et leur acte de foi, ils ont alors touché le mystère de Dieu. Et ce contact de la foi a délié leur cœur. Leurs bouches s’ouvrirent : « ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. » (Luc 2,17) et leurs interlocuteurs furent frappés d’étonnement. Ils furent aussi remplis de joie : « ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. »(Luc 2,20)
Alors, ce matin, faisons silence et écoutons « la voix des guetteurs : ils élèvent la voix, tous ensemble ils crient de joie car, de leurs propres yeux, ils voient le Seigneur. » (Isaïe 52,8) A leur suite, allons, nous aussi, à jusqu’à Bethléem, jusqu’à la crèche ! Laissons-nous saisir par le Verbe de Dieu car « en lui est la vie, et la vie est la lumière des hommes. » (Jean 1,4) Il « est la vraie lumière qui éclaire tout homme » (Jean 1,9) et « le monde est venu par lui à l’existence » (Jean 1,10) Recevons l’enfant que Marie et Joseph nous présentent : « à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfant de Dieu, eux qui croient en son nom. » (Jean 1,12)
C’est de la crèche qu’émane cette grâce pour l’humanité ! Et pour la recevoir, il n’y a pas d’exclu ! Il n’y a pas d’exclu pour devenir enfant de Dieu : seul mon désir de lui ouvrir ma vie, de lui ouvrir mon cœur suffit. Seul cet acte de foi est nécessaire ! Alors ne passons pas à côté. Il est source de vie ! Il est source de joie !
Alors ce matin, faisons silence pour accueillir cette incroyable nouvelle : « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14)
Faisons silence pour accueillir ce mystère… mais ne restons pas muets. Il nous faut, à la suite des bergers, le raconter et l’annoncer à celles et ceux que nous rencontrons. Il faut laisser éclater notre louange et notre action de grâce pour « pour tout ce [ce que nous] avons entendu et vu, selon ce qui [nous a] été annoncé. »(Luc 2,20) N’ayons pas peur ! « Ils sont beaux (…) les pas du messager qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire (…) : « Il règne, ton Dieu ! » ». (Isaïe 52,7) Et tous ceux qui entendrons s’étonnerons de ce que nous leur racontons (Cf. Luc 2,18). Amen.
Retrouvez ci-dessous quelques autres homélies pour un même jour liturgique

Dieu nous a parlé par son Fils

“Et le Verbe s’est fait chair” (Jean 1,14)
