Emprise enivrante…

Et voilà, c’est fini ou presque… encore quelques heures pour terminer la fête avant de retrouver le temps ordinaire. Aujourd’hui, c’est la fête mais il y a une ambiance de lendemain de fête dans l’air… faut-il maintenant tout ranger pour reprendre le train-train quotidien ?

Voilà cinquante jours que nous avons déployer dimanche après dimanche tout le mystère pascal, voilà cinquante jours et même quatre-vingt dix jours en comptant le carême, que nous nous sommes recentrés sur le cœur de notre foi chrétienne : le Christ, mort et ressuscité pour nous. Et aujourd’hui, comme les apôtres au cénacle, nous accueillons le don de l’Esprit Saint qui est donné à l’Église et donc à chacun des baptisés. Ce don, cet effusion de l’Esprit Saint n’a pas d’autre conséquence qu’un envoi en mission et un envahissement de l’amour de Dieu dans nos vies.

Oui, aujourd’hui, nous célébrons, nous nous laissons renouveler par ce souffle de vie qui habite en nous, qui anime chacun de nous, qui anime toute l’Église. L’Esprit Saint opère en nous, aujourd’hui, une véritable création, une recréation. Vais-je refuser de me laisser façonner par cette douce emprise de Dieu sur moi ? Se livrer à cette emprise de Dieu, c’est simplement laisser l’Esprit Saint agir en nous. Il vient laver ce qui est souillé, guérir ce qui est blessé. Il réchauffe, console, lave, baigne et soigne ce qui est nous est mort, froid, sec ou aride. Il vient nous offrir un cœur nouveau, un esprit nouveau. Il nous ouvre à l’espérance de participer, au soir de cette vie, à la vie même de Dieu, de le contempler dans l’éternel face à face.

C’est encore ce même Esprit Saint qui nous fait pénétrer toujours plus dans le mystère de l’Eucharistie, qui nous ouvre toujours plus à la vérité. C’est lui encore qui nous fait enfant de Dieu, il est présence de Dieu en nous qui nous permet de connaître Dieu, d’entrer en contact véritablement avec lui à travers les multiples dons qu’il nous fait : intelligence, conseil, sagesse, force, piété, crainte, connaissance. Chacun de ces dons, nous permettant de mieux connaître et aimer Dieu, d’être témoin de sa présence dans l’ordinaire des jours.

N’ayons pas peur ! Livrons-nous à l’emprise, non pas du vieux divan, signe de paresse et de médiocrité. Non, ne vivons pas comme si notre vie ici-bas allait durer des années encore. Livrons-nous à l’emprise du Dieu vivant, source de paix, présence d’amour au cœur de ma vie, appel au bonheur, appel à participer à la sainteté même de Dieu. Aujourd’hui, l’Esprit Saint nous presse d’accomplir notre vocation baptismale : la sainteté. L’Esprit Saint lui-même nous presse de lui livrer notre vie pour que tout dans celle-ci soit grand comme Dieu lui-même est grand. L’Esprit Saint lui-même vient dilater notre vie à la taille même de l’amour de Dieu pour nous.

Laissons-nous donc saisir par la grâce de la pentecôte, grâce d’humilité, de véritable crainte de Dieu et de courage généreux. En ce jour, il nous est donné de renaître !

Regardons les apôtres ! Ils sont déjà partis ! Un incendie embrase Jérusalem, demain il se répand jusqu’en Galilée, et bientôt dans le monde entier ! Il est temps pour nous de courir avec Pierre, Jacques, Jean et tous les autres, de courir la course de la sainteté ; il est temps de s’abandonner radicalement à la grâce qui nous pousse à annoncer les merveilles de Dieu.

Comme, il n’y a pas de plus grande joie que celle de donner de la joie… donnons aujourd’hui à Dieu la joie qui le comble au-delà de toute mesure : abandonnons-nous, dans la confiance, à son action créatrice. Laissons l’Esprit Saint lui-même crier en nous « Abba, Père ». Amen.

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