Bonne année! Et oui, nous voilà déjà au début d’une nouvelle année liturgique… qu’il nous faut commencer avec joie, entrain et bonne humeur!
«On voit qu’il rentre de trois semaines de retraite. Il y va un peu fort le curé: il nous invite à entrer dans cette nouvelle année avec joie et entrain alors que les évènements du quotidien, l’actualité ne nous y portent pas si facilement, et en plus l’évangile que nous venons d’entendre n’est pas là pour nous remonter le moral!»
Détrompons-nous! L’évangile que nous venons de proclamer nous invite à nous redresser et à relever la tête! Notre rédemption approche. Nous allons être sauvés, libérés du péché et du mal, Dieu va accomplir «la promesse de bonheur» qu’il a adressé à la maison d’Israël et à la maison de Juda (Cf Jérémie 33,14-16) comme il l’a dit par la bouche du prophète Jérémie.
Se préparer à accueillir le Seigneur, ce n’est pas s’arrêter à un discours catastrophique. Ce n’est pas écouter les faux prophètes de tous styles qui prédisent je ne sais quel avenir ou même pas d’avenir du tout.
Se préparer à accueillir le Seigneur, c’est ne pas désespérer devant les malheurs qui peuvent s’accomplir devant nous.Se préparer à accueillir le Seigneur, ce n’est pas se dire: «A quoi bon? Tout semble foutre le camp, il n’y a plus de valeurs, il n’y a plus de morale, il n’y a plus d’espérance, je baisse les bras!» Non. Jésus nous met en garde contre un tel découragement: «Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre coeur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie» (Luc 21,34) Nous risquons alors d’être surpris par la venue du Seigneur, si nous ne gardons pas le coeur et notre vie tendue vers Lui.
Oui, mais alors comment nous tenir sur nos gardes? Comment redresser la tête? La Parole de Dieu de ce premier dimanche de l’Avent nous donne la réponse: accueillir le don de Dieu et le mettre en oeuvre. Accueillir: la sainteté, nous dit saint Paul, ne s’acquiert pas à la force du poignet. Elle est d’abord accueil et reconnaissance du don de Dieu: en remettant ma propre vie entre ses mains, en cherchant à mettre en oeuvre dans ma propre vie la Parole de Dieu. C’est le sens de la prière du psalmiste que nous avons entendu ce jour: «Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaitre ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi car tu es le Dieu qui me sauve.» (Psaume 24(25),4-5). Entrer sur ce chemin, c’est comme le dit le même psaume, entrer sur le chemin de l’amour et de la vérité. Entrer sur ce chemin, c’est accueillir la prière de l’apôtre Paul dans le seconde lecture: «Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant.» (1 Thessaloniciens 3,12) Ces prières nous devons les faire notre.
La Parole de Dieu de ce dimanche ne nous invite donc pas à dire: «C’était mieux hier» mais à tendre vers l’a-venir, vers ce qui doit encore se réaliser. Et ce qui doit se réaliser, c’est la venue du Christ, son avènement dans ma propre vie, dans la vie de nos familles, de nos communautés. Pour cela cherchons à faire ce que nous devons faire avec amour. Agir ainsi, c’est ouvrir la porte à Dieu et trouver le chemin du bonheur. Cela exige d’apprendre à donner ce que nous sommes.
Ainsi, le temps de l’Avent nous est offert non pas pour nous préparer uniquement à Noël et la naissance du Seigneur dans la crèche de Bethléem, mais aussi pour accueillir, ici et maintenant, la venue de Dieu dans nos vies, pour nous préparer à la venue du Christ au soir de la vie. L’Avent, c’est ouvrir la crèche de nos vies pour accueillir l’amour que Dieu désire nous donner, c’est apprendre à se laisser transformer par sa présence au coeur de ma vie. Allons avec joie à la rencontre de Dieu qui vient lui-même jusqu’à nous habiter notre humanité. En avant, Dieu nous attend! Amen.
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