Epiphanie

Noël, l’enfant Jésus à la crèche, les anges qui chantent la gloire de Dieu dans la nuit, l’adoration des bergers… instants magiques de la nuit de Noël, également synonyme de fête… et aujourd’hui, des mages venus d’Orient.

En voilà une drôle d’idée ! Des païens qui viennent adorer l’enfant Jésus ? Oui, Dieu fait connaître le mystère du Christ à tous les hommes comme nous le dit saint Paul dans la lettre aux Ephésiens.

Mais qui sont ces mages ?

La tradition nous dit qu’ils sont trois… mais personne ne sait, ils seraient même quatre: Melchior, Balthazar, Gaspard et pis Fanny ! Ces mages sont des astronomes étrangers, venus d’Orient. Ils ne partagent certainement pas la foi et l’espérance du peuple d’Israël. Guidés par leur science des étoiles, ils arrivent à Jérusalem. Là, pour continuer leur route, ils ont besoin de s’informer auprès des spécialistes des Écritures, auprès des autorités, qui indiqueront la route de Bethléem, le lieu où doit naître le messie. (cf. Michée 5,1) C’est là qu’ils « virent l’enfant avec Marie, sa mère; et tombant à genoux se prosternèrent devant lui ». (Mt 2,11)

Les mages sont en route pour rencontrer le messie. Ils n’ont pas d’idées préconçues sur celui qu’ils vont rencontrer, contrairement aux autorités religieuses de l’époque qui ont une attente précise du Messie. Et cette attente du Messie était vive à l’époque de Jésus. Tout le monde en parlait, tout le monde priait Dieu de hâter sa venue. La majorité des juifs pensait que ce serait un roi : ce serait un descendant de David, il régnerait sur le trône de Jérusalem, il chasserait les Romains, et il établirait définitivement la paix, la justice et la fraternité en Israël ; et les plus optimistes allaient même jusqu’à dire que tout ce bonheur s’installerait dans le monde entier.

La fête de l’Epiphanie vient donc nous interroger sur notre propre attente du Messie, notre propre rencontre avec Lui: la connaissance que j’ai du Seigneur, peut être une connaissance purement intellectuelle, un savoir acquis et qui ne changera pas… mon attente du Messie, du Sauveur peut être une longue route que je parcoure. Fort de la science et de l’expérience que j’ai déjà acquise, je sais que sans l’aide des autres, sans l’aide de l’Église, je ne peux vivre pleinement cette rencontre. Seuls les humbles peuvent vivre une véritable rencontre avec le Christ, une rencontre transformante, bouleversante. Cette vertu d’humilité est au cœur même de ces grands savants que sont ces mages venus d’Orient, et comme Marie a chanté le Magnificat, les mages « éprouvèrent une très grande joie » (Mt 2,10).

Avec les mages, avec les croyants et les non-croyants, nous sommes invités à sortir de nos habitudes, de nos routes tranquilles. Guidés par l’étoile, prenons le risques du dérangement, de repartir par d’autres chemins. Apportons les cadeaux de nos talents à partager, de nos solidarités à mettre en œuvre, de nos désirs de paix à construire, de notre joie à partager. Guidés par l’étoile, sortons de nos inquiétudes, de nos tristesses, de nos tiédeurs.

La rencontre de l’enfant Jésus, du Sauveur du monde ouvre à la foi, à la confiance, à l’annonce de son Nom. Debout Peuple de Dieu, laisse-toi habiter par la joie de Dieu, « elle est venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levé sur toi. » (Is 60,1) Amen.

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