Cette semaine qui commence va être riche en évènements. En tout premier lieu, s’ouvre aujourd’hui le synode sur la Nouvelle Evangélisation. Ensuite, nous célébrerons les 50 ans de l’ouverture du Concile Vatican II, le jeudi qui vient. Cette célébration sera marquée, dans l’Église Universelle, par l’inauguration de l’Année de la Foi voulue par le pape Benoit XVI. Cette année sera l’occasion d’approfondir et de redécouvrir notre foi pour mieux en témoigner.
Enfin, ce dimanche est aussi le dimanche consacré à la famille. L’Évangile de ce jour est assez explicite pour nous faire comprendre pourquoi: tant au niveau du lien conjugal défendu par le Christ comme étant l’union de l’homme et de la femme; tant par la place et l’importance des enfants.
Alors permettez-moi aujourd’hui de porter notre méditation sur la famille à la lumière du Concile Vatican II.
Nous l’avons entendu dans l’Évangile, l’union de l’homme et de la femme fait partie du projet de Dieu pour l’humanité. «Au commencement de la création, il les fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un.» (Marc 10,) «Dieu, qui est amour et qui a créé l’homme par amour, l’a appelé à aimer. En créant l’homme et la femme, il les a appelés, dans le Mariage, à une intime communion de vie et d’amour entre eux, «à cause de cela, ils ne sont plus deux, mais un seul» (Mt 19,6). En les bénissant, Dieu leur a dit: «Soyez féconds et multipliez-vous» (Gn 1,28).» (Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique, n°337)
Par cet enrichissement que procure l’union de l’homme et de la femme, la famille est la cellule de base de la société. «Cette mission d’être la cellule première et vitale de la société, la famille elle-même l’a reçue de Dieu.» (Apostolicam Actuositatem 11) Cette mission, la famille la remplie en apprenant à devenir une Église domestique, c’est-à-dire un lieu où se vit l’amour de Dieu «par la piété de ses membres et la prière faite à Dieu en commun» et «si toute la famille s’insère dans le culte liturgique de l’Église; si enfin elle pratique une hospitalité active et devient promotrice de la justice et de bons services à l’égard de tous les frères qui sont dans le besoin.» (Ibid.)
C’est aussi dans cette union que les époux chrétiens vont chercher à répondre à leur vocation de baptisé: la sainteté. En effet, «les époux chrétiens s’aident mutuellement à se sanctifier dans la vie conjugale, par l’accueil et l’éducation des enfants; en leur état de vie et leur ordre, ils ont ainsi dans le Peuple de Dieu leurs dons propres (cf. 1 Co 7, 7). De leur union, en effet, procède la famille où naissent des membres nouveaux de la cité des hommes, dont la grâce de l’Esprit Saint fera par le baptême des fils de Dieu pour que le Peuple de Dieu se perpétue tout au long des siècles.» (Lumen Gentium 11)
Cette mission se fait sous la douce autorité des parents. Homme et femme, «parce qu’ils ont donné la vie à leurs enfants, ont la très grave obligation de les élever et, à ce titre, doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs. Le rôle éducatif des parents est d’une telle importance que, en cas de défaillance de leur part, il peut difficilement être suppléé. C’est aux parents, en effet, de créer une atmosphère familiale, animée par l’amour et le respect envers Dieu et les hommes, telle qu’elle favorise l’éducation totale, personnelle et sociale, de leurs enfants. La famille est donc la première école des vertus sociales nécessaires à toute société. Mais c’est surtout dans la famille chrétienne, riche des grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer ainsi qu’à aimer le prochain; c’est là qu’ils font la première expérience de l’Église et de l’authentique vie humaine en société; c’est par la famille qu’ils sont peu à peu introduits dans la communauté des hommes et dans le Peuple de Dieu. Que les parents mesurent donc bien l’importance d’une famille vraiment chrétienne dans la vie et le progrès du Peuple de Dieu lui-même.» (Gravissimum educationis 3)
Dans les textes du Concile, nous voyons que la famille est un bien précieux de l’humanité et de l’Église. Un bien précieux qui est pourtant si fragile. Nous devons donc tout faire pour protéger ce trésor de l’humanité mais aussi pour soutenir, encourager, accompagner tous ceux et toutes celles qui voit ce bien mis à mal. Si le Christ est clair l’Évangile de ce jour sur l’union de l’homme et de la femme, nous devons aussi être témoins de la miséricorde comme le Christ nous y invite également par ailleurs.
En ce jour, prions pour chacune de nos familles: celles que nous avons reçu à notre naissance et celle que nous sommes invités à bâtir. Que chacun puisse y faire l’expérience de l’amour de Dieu et de son pardon. Amen.
Homélie du 27ème dimanche ordinaire – Année B