25e dimanche ordinaire
Année B
La Parole de Dieu :
- Sagesse 2,12.17-20
- Psaume 54(53)
- Jacques 3,16-18.4,1-3
- Marc 9,30-37
Être le plus grand, être le premier, être le meilleur, avoir raison… La course au meilleur, la course au plus fort est une des caractéristiques de notre société. Il faut que je sois devant. Il faut que je sois le plus fort. Il faut que je sois le meilleur. Paradoxalement, nous nous interrogeons sur la violence qui habite notre monde : les guerres, le terrorisme mais aussi cette violence qui se passent dans nos vies, nos familles, nos rues, nos quartiers… « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? »(Jacques 4,1) A cette question, saint Jacques nous répond : « la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. »(Jacques 3,16) Le désir d’être le plus grand, le premier, le meilleur, d’avoir raison mène un combat en nous-mêmes. Saint Jacques exprime alors ce qui se passe en nos cœurs : « Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. »(Jacques 4,2) Cette course pour être le plus grand, pour être le premier, pour être le meilleur est une course mortifère. A la lumière de la Parole de Dieu, nous sommes invités à nous interroger sur les sentiments qui habitent notre cœur et à la conversion que nous avons à vivre, à la guérison que nous avons à accueillir ou à demander. Comment faire ? Écoutons les conseils de Jésus à ses apôtres. Ceux-ci discutent pour savoir lequel d’entre eux est le plus grand et Jésus leurs répond : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »(Marc 9,35) Cette invitation de Jésus est à mettre en lumière avec le geste du lavement des pieds qu’il accomplira au soir de sa passion. C’est dans le don de soi, vécu par amour, que s’accomplit notre bonheur. A l’image de celui de Jésus, il peut être crucifiant… mais il sera toujours, dans la foi, source de vie, source de résurrection. Ce don, nous sommes appelés à la vivre… mais avant tout, nous sommes appelés à l’accueillir ! Oui, c’est pour nous que Jésus a donné sa vie. C’est par amour pour nous qu’il s’est offert. Ce don, nous l’avons déjà accueilli par notre baptême. Nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ. Il faut le laisser se déployer en nous. C’est là le seul et unique combat que nous avons à vivre ! Comment vivre ce combat ? Par la prière ! Le secret de la paix, le secret du bonheur est dans la prière car seul Dieu peut nous donner ce que désire véritablement notre cœur. Seul Dieu sait ce qui est bon pour moi. Pour le connaitre, cela exige abandon et confiance en Dieu à l’image d’un enfant qui fait confiance à ses parents. Un enfant ne peut grandir et s’épanouir que par la confiance qu’il a en ses parents. Nous ne pouvons grandir et nous épanouir que par la confiance que nous avons en Dieu. Pour cela, il est indispensable de venir nous ressourcer le plus souvent possible aux pieds du Christ. C’est lui et lui seul qui nous apprendra à rester des enfants pleins de confiance vis-à-vis de Dieu. C’est lui et lui seul qui nous fera entrer pleinement et habiter la prière qu’il ne cesse de nous enseigner : le Notre Père. Par la prière, cœur à cœur amoureux avec Dieu, nous apprendrons à devenir juste. Nous apprendrons à nous ajuster à la Parole de Dieu et à son amour. Nous découvrirons alors que nous sommes grands que dans la mesure où nous nous laissons aimer par Dieu et que nous apprenons, en retour, à aimer comme lui. Jésus, en prenant l’enfant comme modèle, nous invite simplement à redécouvrir la beauté de notre dépendance vis-à-vis de Dieu. Seul cet amour fera notre bonheur. Et l’enfant par excellence qui nous montre le chemin, c’est le Christ lui-même : en s’abaissant, il vient nous manifester la beauté et la grandeur de cet amour. De Dieu qu’il est, il se fait homme en la faiblesse d’un enfant à Noël. De Dieu qu’il est, il s’agenouille devant ses disciples pour leur laver les pieds. De Dieu qu’il est, il offre sa vie, par amour sur la Croix pour nous sauver. Mais il nous montre surtout que toute sa vie est en dépendance d’amour avec son Père. Tout à l’heure, nous allons prier ensemble le « Notre Père », puissions-nous le faire avec un cœur d’enfant qui attend tout de son père. Puissions-nous faire de notre prière, non pas une prière qui cherche d’abord à nous combler… Mais une prière, qui, humble et confiante, demande que toutes choses : tous les évènements et actes de notre vie, soient simplement faites en présence de Dieu pour sa gloire et le salut du monde. Là est « la sagesse qui vient d’en haut [et qui] est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. »(Jacques 3,17) Amen.