Dans l’évangile que nous venons d’entendre, Jésus pose deux questions à ses disciples. Tout d’abord, il leurs demande : « Pour les gens, qui suis-je ? » et quand les disciples ont fini de rapporter ce qu’ils entendent, Jésus les interroge directement : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Ces deux questions nous concernent tous ! Elles nous sont aussi adressées aujourd’hui. Scouts et Guides de France, Guides et Scouts d’Europe, nous appartenons à un mouvement qui est au cœur de l’Église catholique, deux mouvements composés de disciples du Christ ! C’est donc à nous que Jésus pose la question : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
L’apôtre Pierre a répondu : « Tu es le messie ». Sur la foi de Pierre, l’Église, donc chacun de nous, répond : « Tu es le messie ». Devenir disciple du Christ, c’est s’engager derrière lui, à sa suite ! Ce n’est pas simplement vivre de valeurs, c’est poser un acte concret d’engagement.
L’apôtre saint Jacques nous le dit dans la deuxième lecture qui vient d’être proclamée : « Si quelqu’un prétend avoir la foi et qu’il n’agit pas, à quoi cela sert-il ? ». La foi en Jésus Christ est un engagement concret ! Pour nous, scouts, nous avons une très grande chance : le texte de notre loi et la promesse que nous prononçons nous font vivre de façon concrète cette foi en Jésus Christ. La pédagogie mise en oeuvre dans les mouvements de scoutisme catholique est là pour nous ouvrir le chemin de la foi, en Église !
Par nos vies d’équipes, par notre vie en unité, par notre vie au sein de groupe, nous faisons une expérience de vie de disciples, une expérience de vie en Église. Cela nous coûte parfois… et nous force à renoncer à nous même : quand il me faut quitter le confort de la maison, laisser télé, console de jeux, mp3, téléphone portable et autres pour aller passer un week-end dans le froid de l’hiver ou partir en camp. Cet effort est aussi la source de la joie : la joie de temps forts partagés, la joie de s’être surpassé, d’avoir fait de mon mieux… Nous pouvons aussi penser comme acte concret, à la B-A que chaque scout réalise chaque jour.
Voilà une première étape dans la réalisation de ce que Jésus nous dit à la fin de l’Évangile de ce jour : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui… »
Et les paroles, dures, que nous avons entendu de la part du prophète Isaïe dans la première lecture, comment se réalisent-elles dans la vie d’un scout ? Il y a des jours où des choix se posent. Prenons un exemple : j’ai un week-end scout et à la même date, il y a l’anniversaire d’un copain… Que faire ?
– Si je vais au week-end scout, les copains qui m’ont invité risquent de se moquer de moi et me causeront-ils encore après ?
– Si je vais à l’anniversaire, les membres de mon équipe scoute vont de toute façon déplorer mon absence et j’aurai certainement empêché l’avancement de notre projet…
– Pour ne pas choisir, je vais faire les deux ! Là, je peux vous le dire, c’est la catastrophe ! Ne pas savoir choisir n’est pas digne d’un scout ! ni d’un chrétien !
Oui, que faire ? me souvenir tout simplement de mon engagement ! et respecter celui-ci ! C’est là que se réalise ces mots de ma promesse et de la loi scoute : « Sur mon honneur… ». Il en va de la fidélité à ma parole ! La fidélité à mon engagement ! Oui, tout choix est coûteux, mais quand il en va de la fidélité à la parole donnée, à l’engament de vie (on est scout toute sa vie… ), sachez que la source du bonheur est là ! Le bonheur n’est pas dans la facilité, le bonheur est dans le don de soi ! Et ce don de soi, si il est juste et réfléchi à sa base, s’il est fait par amour pour Dieu et pour les autres, il sera peut être l’objet de moqueries, d’incompréhension… mais il sera toujours signe de la grandeur de mon âme, de la grandeur de ma vie ! Il sera toujours la source de la joie, car cette joie me viendra du plus profond de moi-même, elle me viendra de la réalisation concrète de la Parole de Dieu dans ma vie ! Ne l’oubliez jamais !
Voilà un exemple concret de comment peut s’appliquer la parole de Dieu dans ma vie, la réalisation pleine et entière de mon engagement. Soyons fidèle à notre promesse, prenons la pleine mesure de ce à quoi elle nous engage… car elle nous engage très loin. Certains ont osé dire que le scoutisme est un formidable école de management… non, le scoutisme est bien plus que cela ! Le scoutisme est une formidable école de sainteté ! Le monde dans lequel nous vivons n’a pas d’abord besoin de manageur ! Il a besoin de saints !
Le saint étant tout simplement un baptisé qui entend la question du Christ : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? », et qui répond, comme saint Pierre, sous l’influence de l’Esprit Saint : « Tu es le messie ! ». Pour nous scouts, cet appel à la sainteté prend corps dans notre engagement, dans notre promesse et dans notre loi. Alors, bonne année scoute à chacun et que les mots de la dernière prière de cette messe nous habitent toujours : « Que la grâce de cette communion Seigneur, saisisse nos esprits et nos corps, afin que son influence, et non pas notre sentiment, domine toujours en nous. ». Amen.
Dimanche 13 septembre – messe du 24ème dimanche ordinaire – Année B
Ma veillée de promesse, je l’ai faite au Carceri, dans l’hermitage de Saint François d’Assise, ma promesse Place Saint Pierre à Rome, juste aprés la benediction de sa Sainteté Jean-Paul II, c’etait en 1987… Depuis ma promesse est au fond de moi, parfois sous des apparences inatendus, parfois limpide.
Merci, de cette messe ou le scoutisme d’ Amiens été réuni fraternellement.
Merci de cette Homélie qui redonne du punch aux promesses, nouvelle ou ancienne.
Merci de ce chant de promesse dans une Eglise pleine et unie.
Belier F.