Homélie du 20ème dimanche ordinaire – année B

En ce dimanche, nous voici rendu à l’épisode 4 de la saga liturgique de l’été. Avant tout, faisons un petit flash-back. Au début du chapitre 6 de l’évangile selon saint Jean, Jésus a multiplier cinq pains et deux poissons. Souvenez-vous du premier épisode notre série de l’été. Depuis, Jésus ne cesse de nous introduire dans le discours sur le pain de vie. Jésus se présente comme le pain de vie. Le passage de ce dimanche ne peut être plus clair : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » (Jn 6, 51)

Nous pouvons facilement comprendre que les Juifs du temps de Jésus soient choqués par cette parole du Christ. Nous ne pouvons bien la comprendre qu’à la lumière des évènements futurs de la vie de Jésus : la dernière Cène, la Passion et la Résurrection. A la lecture de ce texte, nous viennent à l’esprit les paroles même du Christ qui seront prononcées dans quelques instants : « Prenez, ceci est mon corps livré pour vous ».

C’est par notre fréquentation régulière de la Sainte Messe que nous pouvons comprendre ces paroles de Jésus, que celles-ci prennent un sens pour nous : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. » (Jn 6, 53-56).

Le Seigneur nous adresse une invitation pressante à la recevoir dans le sacrement de l’Eucharistie. (Catéchisme de l’Eglise Catholique , 1384). Communier, c’est recevoir le Christ lui-même qui s’est offert pour nous. (CEC 1382).

La communion accroît notre union au Christ. Le fruit principal de celle-ci est de faire croître notre union intime au Christ Jésus. (CEC 1391) Nous pouvons alors comprendre la phrase de saint Paul aux Galates : « Ce n’est plus moi qui vit mais c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).

Prenons un exemple : si notre gigot qui est entrain de cuire dans notre four est nécessaire, comment tout autre aliment matériel, pour notre vie corporelle, pour notre croissance, la communion au Corps du Christ l’est d’autant plus pour ma vie spirituelle, pour ma vie avec le Christ, pour la vie éternelle ! Elle me donne les arrhes de la vie éternelle… ce que ne me donne pas mon gigot !

Oui, comme la nourriture corporelle sert à restaurer la perte de nos forces, l’Eucharistie fortifie la charité qui, dans la vie quotidienne, tend à s’affaiblir. En se donnant à nous, le Christ ravive notre amour et nous rend capables de rompre les détachements désordonnés aux créatures et de nous enraciner en Lui. (CEC 1394)

Plus nous participons à la vie du Christ, plus nous progressons dans son amitié. Plus nous progressons dans son amitié, plus il nous est difficile de rompre avec Lui par le péché mortel. (CEC 1395)

L’Eucharistie fait l’unité du Corps Mystique du Christ, l’Eucharistie fait l’Eglise. En recevant l’Eucharistie nous sommes plus étroitement unis au Christ, et le Christ nous unis à tous les fidèles en un seul corps : l’Eglise. « La communion renouvelle, fortifie, approfondit cette incorporation à l’Eglise déjà réalisée par le Baptême. Dans le Baptême nous avons été appelés à ne faire qu’un seul corps (cf. 1 Co 12, 13). L’Eucharistie réalise cet appel. » (CEC 1396)

L’Eucharistie fortifie notre charité, avons-nous dit. Elle nous engage donc envers les plus pauvres : pour recevoir dans la vérité le Corps et le Sang du Christ livrés pour nous, nous devons reconnaître le Christ dans les plus pauvres, ses frères. (CEC 1397)

En entendant donc ces paroles du Christ sur le pain vivant et en approfondissant le mystère que nous sommes entrain de célébrer maintenant, nous ne faisons que de nous rendrons compte que pour vivre en véritable chrétien, être baptisé ne suffit pas, il nous faut vivre de l’Esprit Saint reçu à la confirmation, et nourrir cette vie de l’Eucharistie. En bref : la vie, la vraie : Jésus Christ !

En terminant cette homélie, il nous revient de nous laisser interroger sur la préparation que nous faisons pour vivre et recevoir un si grand mystère, un si grand don.

Nous pouvons aisément comprendre pourquoi l’Eglise nous fait l’obligation de participer le dimanche et les jours de fête à la divine liturgie et de recevoir au moins une fois par an l’Eucharistie préparés par le sacrement de la Réconciliation. (Tiens, au fait… de quand date ma dernière confession ?). Dans sa bonté maternelle, l’Eglise recommande vivement aux fidèles de recevoir la sainte Eucharistie les dimanches et les jours de fête, ou plus souvent encore, même tous les jours (CEC 1389).

Pour répondre à cette invitation, il nous est donc nécessaire de nous préparer à ce si grand et si saint moment. Saint Paul lui-même nous y exhorte, dans sa 1ère lettre aux Corinthiens : « Quiconque mange ce pain ou boit cette coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’il mange alors ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange ou boit, mange ou boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne le Corps » (1Co 11, 27-29). En d’autres termes, celui qui est conscient d’un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la communion. (CEC 1385)

Cette préparation à recevoir la Sainte Communion convenablement, c’est aussi observer le jeûne prescrit par l’Eglise : Qui va recevoir la très sainte Eucharistie s’abstiendra, au moins une heure avant la sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l’exception seulement de l’eau et des médicaments nous précise le Code de Droit Canonique.

Il y a quinze jours, dans l’homélie, nous avions approfondi notre attitude devant la Présence Réelle. Je me permets simplement de rappeler que notre attitude corporelle (gestes, vêtement) traduira le respect, la solennité, la joie de ce moment où le Christ devient notre hôte. (CEC 1387)

Devant la grandeur de ce sacrement, nous ne pouvons que reprendre humblement et avec une foi ardente la parole du Centurion (cf. Mt 8, 8) : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dit seulement une parole et je serai guéri » ou de nous unir à la prière de nos frères chrétiens qui célèbrent la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome et qui prient dans le même esprit : « A ta cène mystique fais-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu. Car je ne dirai pas le Secret à tes ennemis, ni ne te donnerai le baiser de Judas. Mais, comme le larron, je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume ». Amen

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