Homélie du 29ème dimanche ordinaire – année B

En ce dimanche des missions, nous nous retrouvons pour la messe de rentrée paroissiale et nous avons la chance de célébrer au cœur même de cette Eucharistie, le baptême de trois enfants.

Mission et baptême, voilà deux mots, deux réalités qui correspondent l’une avec l’autre. Être baptisé, c’est recevoir une mission, vivre une mission. Celle-ci n’a pas forcement lieue à l’autre bout du monde… la mission est pour maintenant, ici même ! Il s’agit de vivre et d’annoncer au monde, à ceux qui m’entourent « la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu » (Mc 1,1).

Vivre la mission, vivre son baptême, ce n’est pas chercher à siéger à la droite ou à la gauche du Christ. C’est tout simplement accepter de vivre pleinement le baptême dans lequel nous sommes plongés. C’est découvrir que ce baptême nous configure au Christ et nous fait participer à sa mission de prêtre, prophète et roi. Pour cela, nous n’avons pas d’autre chemin que celui du Christ. Comme le Christ, il nous faut être serviteur : Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie… (Mc 10,45)

Cette mission, ce service ne consiste pas à être des moulins à vents, ou des éoliennes qui brassent beaucoup d’air. Non, comme le Christ, il nous faut d’abord partir à l’écart pour prier Dieu notre Père, entrer dans la chambre de notre cœur, là où le Père voit dans le secret. La mission chrétienne n’est pas d’abord un « faire pour le Christ », elle est en tout premier lieu un « être avec le Christ ». C’est comme cela que nous serons témoins authentiques et que nous conduirons nos contemporains au Christ.

Être avec le Christ serviteur de la prière. Le Christ reçoit tout du Père. Comme le Christ, il nous faut nous mettre en prière. Comme Lui, il nous faut être tourné, dans l’Esprit Saint vers le Père. Le sacrifice de l’Eucharistie que nous offrons en ce jour en est le signe : il est pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Prier, c’est se mettre devant le Christ et se laisser façonner par sa présence.

Être avec le Christ serviteur de la Parole. C’est par la Parole proclamée, par la Parole méditée et priée que grandit la foi, que grandit l’amour pour Dieu. Accueillir la Parole de Dieu comme une lettre d’amour que Dieu écrit à chacun, que Dieu écrit à son peuple. C’est au service de la Parole de Dieu que je découvrirai en profondeur la mission chrétienne d’annoncer la Bonne Nouvelle à tous.

Être avec le Christ serviteur de l’humanité. C’est dans l’exercice d’une charité authentique, c’est-à-dire en aimant le monde comme le Christ l’a aimé, en donnant ma vie pour lui, que nous annoncerons authentiquement la Bonne Nouvelle. « L’Église ne nous demande rien d’autre que de nous mettre au service de l’humanité, et spécialement de celle qui souffre le plus, et qui est la plus marginalisée, parce que nous croyons que l’engagement d’annoncer l’Évangile à tous les hommes de notre temps est sans aucun doute un service rendu non seulement à la communauté chrétienne, mais aussi à toute l’humanité. » (Benoit XVI – message pour la journée mondiale des missions)

Prendre le Christ comme compagnon de route, fixer inlassablement mon regard sur lui dans l’Eucharistie célébrée et dans l’adoration du Saint Sacrement, c’est laisser le Christ agir en nous, c’est laisser advenir de plus en plus l’Église Corps du Christ, Temple de l’Esprit, Peuple de Dieu ! C’est permettre à l’humanité de rencontrer toujours mieux son Sauveur. C’est entrer dans la grande lignée des saints qui n’ont cesser de contempler le Christ et qui sont devenu les grands missionnaires de la Bonne Nouvelle comme Thérèse de Jésus (d’Avila), Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face (carmélite co-patronne des missions !), Martin, Fuscien, Victoric et Gentien, Ignace de Loyola, Nicolas Barré, Louis et Zélie Martin, Mère Térésa, Jean Paul II… Prendre le Christ comme compagnon de route, c’est donner sa vie à Dieu, c’est laisser l’Esprit Saint nous façonner… c’est partir avec Lui sur les chemins de la Galilée, carrefour des nations païennes, c’est monter avec lui vers la Jérusalem Céleste. Prendre le Christ comme compagnon de route, c’est devenir sel de la terre, lumière du monde… c’est devenir Bonne Nouvelle ! Amen !

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