« En ces jours-là, Marie se mit en route… » (Luc 1,39) Elle vient de dire «oui» ou plus exactement : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38) Marie vient de poser un acte de foi dans la Parole qui lui fut dite de la part du Seigneur. Et cet acte de foi provoque chez Marie un déplacement : elle va rendre visite à sa vieille cousine Elisabeth, elle aussi enceinte. Tout acte de foi provoque en nous un déplacement. Acquiescer à la Parole de Dieu, c’est accepter de se mettre en route. La Parole de Dieu nous déplace ! Elle nous déplace pour vivre une rencontre à l’image de la rencontre entre Marie et Elisabeth. La foi nous provoque à la rencontre de l’autre pour lui partager la Bonne Nouvelle.
Cette rencontre entre les deux femmes est l’objet d’un tressaillement de l’Esprit-Saint en elles. Entre ces deux femmes qui ont cru à l’accomplissement de la Parole de Dieu, jaillit l’Esprit-Saint ainsi qu’une parole d’espérance, une parole de d’allégresse. Elisabeth, figure du Premier Testament, tressaille dans la rencontre avec Marie, figure de l’accomplissement de la promesse de Dieu par la venue du Sauveur.
La joie de ces deux femmes est déjà dans l’attente de la naissance. Il en est de même pour nous. La joie de Noël est aussi dans l’attente que se réalise pleinement la promesse de Dieu. Ce temps de l’attente est nécessaire car il est le lieu où s’enfante en moi la Parole de Dieu. C’est le temps qu’il faut à l’humanité pour laisser s’incarner la puissance de la Parole de Dieu dans son cœur. Il me faut découvrir que si la promesse de Dieu semble tarder, c’est uniquement parce que Dieu attend que je sois prêt pour enfanter moi-même Dieu patiente car il ne veut pas provoquer en nous un accouchement aux forceps mais simplement que nous découvrions l’onction d’amour dont il oint sa création, que nous entrions pleinement dans le mouvement de la miséricorde.
Il n’y a plus que quelques jours pour nous préparer à célébrer la Nativité, hâtons-nous ! Hâtons dans l’accueil de la Parole de Dieu ! Hâtons de préparer la crèche de notre vie pour que l’Emmanuel, Dieu avec nous, vienne y habiter et que la Parole de Dieu prenne chair, prenne corps en nous. Ainsi, nous pourrons partir en hâte, plein d’allégresse, annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Nous serons alors hommes et femmes de foi. Nous pourrons avec Marie vivre de cette béatitude : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Luc 1,45).