« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… » (Isaïe 9,1) Et ce peuple qui marche dans les ténèbres est notre humanité : elle marche dans les ténèbres de la violence et de la guerre ; elle marche dans les ténèbres de la lutte pour le pouvoir ; elle marche dans les ténèbres de la souffrance ; elle marche dans les ténèbres de l’indifférence ; elle marche dans les ténèbres de l’ignorance ; elle marche dans les ténèbres du péché ; elle marche dans les ténèbres des addictions en tout genre ; elle marche dans les ténèbres de la mort… Et dans ces ténèbres, une lumière s’est levée : Jésus est né ! « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. » (Tite 2,11).
Oui, si au regard de l’actualité, notre monde semble être dans des ténèbres obscures, un événement nous permet d’accueillir la joie véritable, l’allégresse : Noël. La naissance de Jésus, nous permet de dire, avec le prophète Isaïe : « Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse. » (Isaïe 9,2) Cette joie et cette allégresse qui inonde notre cœur vient de Dieu et elle ravive notre espérance. « Le joug qui pesait sur [nous], la barre qui meurtrissait [nos] épaules, le bâton du tyran, [Dieu] les a brisés… (Isaïe 9,3) « Les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà brulés : le feu les a dévorés. » (Isaïe 9,4) En Jésus, le mal et la mort sont vaincus, c’est la vie qui jaillit ! Voilà notre espérance ! voilà notre foi ! voilà notre force !
A Noël, en se faisant homme en Jésus, Dieu entre dans le monde et nous donne la force de marcher avec lui. Dieu marche avec nous en Jésus et il nous donne la force de nous tenir de manière nouvelle dans le présent, même s’il est pénible. Ainsi notre espérance est là : nous avons la certitude que nous sommes en chemin avec le Christ, vers le Père qui nous attend. Jésus donne sens à notre vie, Jésus donne sens à notre monde !
C’est cette joie qu’il nous faut accueillir ! C’est cette espérance qu’il nous faut vivre ! Au cœur de nos vies, ne laissons pas les ténèbres nous envahir mais, avec les bergers qui veillent dans la nuit, accueillons le message de l’ange : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2,11)
Oui, jour après jour, cherchons à accueillir le Christ en notre vie. Nous n’avons pas grand-chose d’autre à lui offrir que la paille de notre pauvreté ? Pas grave, offrons-lui ! Nous avons l’impression d’être un âne ou un bœuf qui contemple un mystère qui nous dépasse ? Pas grave, contemplons ce Mystère et cherchons à l’accueillir avec ce que nous sommes ! En accueillant Jésus tel que je suis, et non tel que je me rêve ; en venant me prosterner devant l’Enfant-Dieu à la crèche avec la simplicité des bergers ou des mages, un feu d’amour transformant s’allumera en moi. Comme les bergers ou les mages, je serai transformé par cette rencontre qui me fera rayonner de joie.
Accueillir, célébrer le Mystère de Noël, ce n’est pas l’histoire d’un soir ! Ce n’est pas l’histoire d’une nuit ! Ce n’est pas l’histoire d’un jour ! C’est l’histoire d’une vie ! de ma vie ! Célébrer Noël, c’est laisser Dieu entrer dans mon histoire jour après jour ! En laissant le Christ entrer dans ma vie, jour après jour, je laisse la lumière vaincre les ténèbres et je participe à rendre Jésus de plus en plus présent au monde. Le Christ entre dans ma vie par ma prière, par mes paroles, par mes actes, par mon témoignage, par ma charité… mais aussi par les sacrements qui me nourrissent et me donnent Jésus.
« Aujourd’hui (…) vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2,11) En contemplant l’Enfant-Jésus, le Fils de Dieu, né dans la pauvreté de la crèche, que nous yeux et notre cœur soient comme ceux des bergers de Bethléem : plein d’étonnement et d’émerveillement ! Qu’avec eux, nous puissions glorifier et louer Dieu de tout ce que nous avons entendu et vu selon ce qui nous a été annoncé. Amen.