Homélie pour l’Assomption

Qu’il est bon, au cœur de cet été, de pouvoir porter notre regard sur la Vierge Marie. Marie, mère et disciple, nous ouvre le chemin de la foi, le chemin de la vie.

Dans la première lecture, tirée du livre de l’Apocalypse, nous contemplons cette femme couronnée d’étoile qui enfante le Messie : « un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations. » (Apocalypse 12,5) Et cette femme est face à un combat avec le dragon, symbole de l’esprit de Satan et de l’esprit du mal. Dans ce combat, c’est le salut de l’humanité qui est figuré et la victoire de Dieu qui enlève l’enfant auprès de son trône. Cette vision de l’Apocalypse est une prophétie de la victoire de la foi sur les forces du mal. C’est une vision d’espérance et de force : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ. » (Ap 12,10) Oui, nous sommes appelés à l’espérance ! Notre avenir n’est pas voué à la fatalité et aux forces du mal. Il y a une espérance de vie et de bonheur !

Cette espérance nous est manifestée par la visitation de Marie à sa cousine Elisabeth. Cette espérance est la foi de Marie. C’est Elisabeth qui le proclame : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Luc 1,45) La foi est le cœur de toute l’histoire de Marie. Elle est la croyante par excellence. Cette foi n’est pas naïveté mais lucidité et confiance. Marie sait que l’histoire porte le poids de la violence des tyrans, l’orgueil des riches, l’arrogance des hautains. Mais elle croit et proclame que Dieu ne laisse pas seuls ses enfants, humbles et pauvres. Il leur porte secours avec miséricorde, avec attention. Comment cela ? « Il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. » (Luc 1,52-53)

Le Magnificat nous fait percevoir tout le sens de l’existence de Marie : la miséricorde est le cœur de sa vie, la miséricorde est le moteur de l’histoire, elle « s’étend d’âge en âge ». (Luc 1,50) Marie nous porte dans sa prière, dans son Magnificat : nous sommes présents dans ses paroles prophétiques. En ces temps troublés, Marie est pour nous un réconfort et un soutien. En nous tournant vers elle, nous lui demandons de pouvoir goûter tous les fruits de la miséricorde divine et qu’elle nous introduise dans une intimité et une union toujours plus grande avec son Fils, avec le Christ. Marie est Mère de la Miséricorde. « Que la douceur de son regard nous accompagne (…) afin que tous puissent redécouvrir la joie de la tendresse de Dieu » (Pape François, Misericordiae Vultus, n°24) même ceux qui tuent au nom, soi-disant de Dieu !

La miséricorde est au cœur de la vie de Marie : Dieu l’a préservée du péché. Il l’a aussi « préservé de la dégradation du tombeau le corps qui avait porté ton propre Fils et mis au monde l’auteur de la vie. » (Préface de l’Assomption) « Tout cela ne regarde pas seulement Marie. Les « grandes choses » faites en elle par le Tout-puissant nous touchent profondément, nous parlent de notre voyage dans la vie, nous rappellent la destination qui nous attend : la maison du Père. Notre vie, vue à la lumière de Marie élevée au Ciel, n’est pas une errance privée de sens, mais un pèlerinage qui, même avec toutes ses incertitudes et ses souffrances, a une destination certaine : la maison de notre Père, qui nous attend avec amour. » (Pape François, Angélus du 15 août 2015) Voilà notre foi, voilà notre espérance : nous avons un Père qui nous attend avec amour. Avec lui, Marie est là-haut et nous attend aussi avec amour.

En attendant, alors que notre vie, sur cette terre, se déroule, Marie « guide et soutient l’espérance de ton peuple encore en chemin. » (Préface de l’Assomption) Tournons-nous avec confiance vers Marie, Reine et Mère de Miséricorde :

« Salut reine, Mère de Miséricorde,
Notre vie, notre douceur, notre espérance, salut.
Enfant d’Eve, exilés nous crions vers toi,
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
O toi notre avocate tourne donc vers nous tes regards de miséricorde,
Et après cet exil, montre nous Jésus, le fruit béni de ton sein.
O Clémente, O pieuse, O douce, Vierge Marie. »

 

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