Il n’est pas tous les jours facile de mettre en musique la Parole de Dieu pour que celle-ci soit vivante dans notre propre vie! L’expérience du prophète Amos, comme celle des Douze Apôtres, peut nous être d’un grand secours afin que l’expérience de Dieu devienne une véritable symphonie qui mette en musique notre vie!
Qu’arrive-t-il au prophète Amos? « Je n’étais pas prophète ni fils de prophète; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit: ‘Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.’ » (Amos 7,14-15) Au cœur de la routine du quotidien, accomplissant du mieux possible son devoir d’état, Amos est saisi par le Seigneur. Il vit une rencontre bouleversante qui lui fait tout quitter pour un imprévu: se mettre totalement au service de Dieu.
Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes sont saisis par le Seigneur et ils acceptent de tout quitter pour Lui. Alors qu’ils suivaient le troupeau de leurs soucis quotidiens, ils acceptent que l’imprévisible de Dieu entre dans leur vie. Ils acceptent ce que Dieu leur demande au travers de leur humanité. Ils acceptent de ne plus écrire eux-mêmes la partition de leur vie mais de la recevoir d’un autre, de la recevoir de l’auteur de la vie lui-même. Ils essayeront juste de ne pas faire trop de fausses notes dans l’interprétation de la volonté de Dieu!
C’est dans l’évangile que nous trouvons la clef d’interprétation de la symphonie pastorale que les Douze, et à leur suite tous les disciples du Christ, sont invités à mettre en œuvre. Cette clef se décline en deux points: être appelé et être envoyé.
Le disciple est un appelé: nous ne naissons pas chrétien mais nous le devenons. Nous devenons chrétien, et donc disciple du Christ, par le baptême et la mise en musique de notre grâce baptismale dans notre vie. C’est ce que nous avons entendu de saint Paul dans la lettre aux Éphésiens: « Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. » (Éphésiens 1,4) Cela vient nous rappeler que l’être humain est un don reçu de Dieu. Chacun de nous est un don reçu de Dieu et je ne peux pas faire ce que je veux de ce don. Il appelle une réponse: il me revient d’accomplir ce que Dieu me demande et de l’assumer à travers mes tâtonnements, mes errements. Dieu m’a choisit! Dieu m’a saisit! Dieu m’appelle!
Le disciple est appelé mais il est aussi envoyé. Les conditions de l’envoi peuvent nous paraitre rudes. Jésus nous envoie sans rien: pas de pain, pas de sac, pas d’argent. Jésus sait bien qu’un disciple alourdi par des bagages devient sédentaire, conservateur, incapable de saisir la nouveauté de Dieu et alors à trouver mille et une raison pour rester confortablement à la maison. Jésus envoie dans la pauvreté comme signe de la foi, signe de celui qui ne se fie pas à lui-même mais qui fait confiance dans la miséricorde divine.
C’est cette même miséricorde que le disciple est invité à annoncer et à mettre en œuvre. Jésus envoie ses disciples pour qu’ils transmettent à tous les peuples la bonne nouvelle qu’ils seront bientôt sauvés mais qu’ils peuvent également rencontrer le Sauveur à travers ses disciples. C’est au témoignage de cette miséricorde que le pape François ne cesse, lui aussi, de nous inviter.
Au travers des lectures de ce dimanche, nous sommes donc invités tout particulièrement à prier pour celles et ceux que le Seigneur appelle, saisit pour une vocation particulière tel que les prêtres, les consacrés (religieux, religieuses, laïcs consacrés…). Prions pour eux afin qu’ils soient pour nous des véritables témoins de la miséricorde de Dieu. Prions pour ceux que le Seigneur appelle à se mettre à son service sur ce chemin de bonheur.
Prions également pour chacun de nous qui sommes invités à nous laisser saisir par le Christ pour être de ses témoins au milieu de nos contemporains. Au cœur de nos vies de familles; au cœur de nos engagements associatifs, professionnels ou politique; au cœur du monde de l’art, de le musique, de la culture… n’ayons pas peur de demander au Seigneur qu’il nous saisisse et nous envoie pour être témoin de sa Miséricorde, témoin de son amour au cœur du monde. Se laisser saisir par le Seigneur, c’est entrer sur le chemin qui conduit au bonheur. Amen.