Homélie pour le 25ème dimanche ordinaire – Année B

Dans l’évangile de dimanche dernier, Jésus avait commencé à introduire ses disciples dans le Mystère Pascal, dans le fait qu’il doit mourir et ressuscité. Aujourd’hui encore, Jésus continue sa catéchèse sur le Mystère de la Passion à venir. Pour les disciples, cela est une réalité qu’ils ont du mal à appréhender. Aussi préfèrent-ils s’interroger entre eux sur des sujets beaucoup plus terre-à-terre : qui est le plus grand d’entre eux !

Aujourd’hui, nous connaissons la fin de l’histoire : Jésus est bien mort et ressuscité… C’est le cœur de la foi chrétienne. C’est cet événement qui nous rassemble ce matin pour l’Eucharistie et pourtant il ne reste pas simple à comprendre et à vivre… Combien de fois, dans l’Église, sommes-nous comme les Apôtres à chercher qui est le plus grand ? Et la zizanie entre alors au cœur de la communauté. « La jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes » (Jacques 3,16), les convoitises et toutes sortes d’autres maux mettent à mal la vie de la communauté et rendent stériles les actions mises en œuvre pour l’annonce de l’Évangile.

Comme pour les Douze, il nous est nécessaire d’entendre et de mettre en œuvre ce que Jésus nous enseigne : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Marc 9,35) Et Jésus continue par l’exemple : il prend un enfant qu’il place au milieu. Ce geste est significatif : à l’époque, l’enfant n’est pas « l’enfant-roi », il est compté pour peu de chose, Jésus place donc le plus petit, l’exclu au cœur. Non seulement, il le place au centre mais il l’embrasse ! Cela a des conséquences pastorales pour nos communautés : le pauvre, l’exclu, le migrant, ou celui qui, balbutiant vient demander un recevoir un sacrement (catéchumènes, fiancés…) sont-ils au centre de nos préoccupations ? au centre de la vie de notre communauté ?

Et Jésus nous dit alors quelque chose de formidable : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ce n’est pas moi qu’il accueille mais Celui qui m’a envoyé. » (Marc 9,37) Ouvrir sa porte au plus petit, au nom du Christ, c’est ouvrir sa porte au Fils mais aussi au Père ! Ouvrir sa porte au plus petit, c’est accueillir Dieu lui-même ! C’est être comblé bien au-delà de tout ce que nous pouvons espérer !

Voilà donc un beau programme pour une vie paroissiale riche et appelée à être authentique témoin du Christ. Aujourd’hui, l’Équipe de Conduite Pastorale reçoit, officiellement, la mission de veiller à ce que chacun d’entre nous puisse vivre cet appel de l’Évangile. C’est un service que nous leur confions et qu’ils ont acceptés pour une durée de trois ans.

Comment vivre ce service ? En premier lieu, en se mettant à l’écoute du Christ Jésus lui-même et en cherchant à vivre, comprendre et aimer ce qu’il nous enseigne : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » (Marc 9,31) La mort et la résurrection du Christ est le cœur même de la foi chrétienne. C’est ce que nous proclamons et célébrons à chaque Eucharistie. Puisez à cette source le plus souvent possible pour devenir serviteur à l’image du Christ. Ainsi nourris et fortifiés, vous mettrez le plus petit au cœur de vos préoccupations pour le servir. Si trois d’entre vous ont plus particulièrement cette mission de veiller à l’annonce, au célébrer et au service, c’est en équipe que vous chercherez à la vivre en lien avec celui qui est chargé de veiller à la vie matérielle et économique de la paroisse et sous l’attention bienveillante du coordinateur de l’équipe. C’est ainsi que vous aiderez le prêtre, à qui est confié la charge pastorale de la paroisse. C’est ainsi que vous l’aiderez à devenir toujours plus, un pasteur selon le cœur de Jésus.

Bien sur pour que ce service confié à l’Equipe de Conduite Pastorale porte du fruit, c’est avec l’implication de chacun d’entre vous que cela doit se vivre. Ce n’est pas un pouvoir qui leur est confié, c’est un service. Ce service, chacun est invité à y contribuer pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde !

Pour cela, frères et sœurs, prions sans cesse les uns pour les autres afin que nous soyons remplis de « la sagesse qui vient d’en haut [et qui] est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. » (Jacques 3,17) Oui, demandons à Dieu, sans relâche, cette sagesse qui vient de lui. Amen.

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