Homélie pour le 2ème dimanche de Pâques – C

« Il était là au milieu d’eux. » (Jean 20,19.26) Que les apôtres soient enfermés « par crainte des Juifs » (Jean 20,19) ou simplement réunis « huit jours plus tard » (Jean 20,26), Thomas étant avec eux, Jésus est là au milieu d’eux. Cela nous renvoie à la promesse que Jésus avait faite à ses disciples : « Quand deux ou trois seront réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux. » (Matthieu 18,20) Dans cette présence de Jésus ressuscité au milieu de ses disciples nous voyons là tout l’amour, toute la miséricorde qu’il a pour eux. Que ce soit au milieu de nos peurs, de nos enfermements, de nos replis sur nous-mêmes ou pour nous conforter, nous fortifier dans la foi, le Seigneur est là au milieu de nous et il nous dit : « La paix soit avec vous ! » (Jean 20,19.21.26). La présence du Christ au milieu de nos vies est une invitation à la confiance qui jaillit de son cœur miséricordieux, qui déborde de son cœur empli d’amour, de tendresse, de compassion pour notre humanité. Accueillons cette présence du Christ au milieu de nous, accueillons cette présence du Christ dans nos vies. Ouvrons-nous à la miséricorde !

Pour nous aider dans cet accueil, nous sommes invités, par Jésus lui-même, à contempler et même à toucher ses mains et son côté. En nous invitant à contempler les plaies de la Passion, Jésus désire, comme il l’a fait pour Thomas, nous guérir de notre incrédulité. Contempler ces plaies nous permet d’entrer dans le mystère de la miséricorde. Ces plaies éclairent la Passion et toute la vie terrestre de Jésus et même au-delà elles éclairent toute l’histoire du Salut depuis la création du monde… Elles éclairent et nous permettent de reconnaître, avec la Vierge Marie, que « la miséricorde du Seigneur s’étend d’âge en âge. » (Luc 1,50) Les plaies du Christ sont les sources d’où jaillissent le fleuve de la Miséricorde. Tenons-nous aux pieds du Ressuscité, dans la prière et les sacrements, pour que l’eau de la Miséricorde féconde nos vies !

Accueillir le Ressuscité, contempler ses plaies, ce n’est pas pour un bien-être entre nous. Le Christ est présent au milieu de ceux qui sont rassemblés en son nom pour les envoyer, pour faire d’eux des apôtres : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (Jean 20,21) Il nous envoie pour être témoin et acteur de la miséricorde : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jean 20,22-23) Jésus nous demande de vivre concrètement le pardon des péchés. Il nous demande d’être miséricordieux comme le Père. Fort de l’Esprit Saint reçu au baptême et à la confirmation, je suis appelé à devenir miséricorde. Cela n’est pas un appel à devenir un « béni oui-oui », ni un mou de le volonté en passant sur tout. « Grandir en étant miséricordieux signifie apprendre à être courageux dans l’amour concret et désintéressé. » (Pape François, Tweet du 2 avril 2016)

En ce dimanche de la Divine Miséricorde, au cœur de l’Année Sainte de la Miséricorde, « laissons-nous envelopper par la miséricorde de Dieu ; comptons sur sa patience qui nous donne toujours du temps ; ayons le courage de retourner dans sa maison, de demeurer dans les blessures de son amour, en nous laissant aimer par lui, de rencontrer sa miséricorde dans les sacrements. Nous éprouverons sa tendresse, si belle, nous sentirons qu’il nous embrasse et nous serons nous aussi plus capables de miséricorde, de patience, de pardon, d’amour. » (Pape François, Homélie du 7 avril 2013). Amen.

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