En ce dimanche, nous continuons la lecture de la lettre aux Hébreux. Cette semaine, la liturgie nous invite à méditer sur le grand prêtre : quelle est sa mission ? Comment est-il choisi ? Ces deux questions sont peut-être, pour nous, l’occasion de nous arrêter sur la vocation sacerdotale et à la vie consacrée.
Toute vocation est un appel. « On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on est appelé par Dieu, comme Aaron. » (Hébreux 5,4) Dieu se donne et je consens à accueillir ce don et à me donner en retour. « Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit… » nous dit le prophète Jérémie (20,7) Cet appel du Seigneur ne passe pas forcément par des signes extraordinaires. C’est bien souvent dans le quotidien de ma vie que le Seigneur m’appelle : à travers tel événement, telle rencontre, un désir d’un cœur à cœur plus grand avec lui… Il y a quelque chose de l’ordre d’une séduction amoureuse dans l’appel du Seigneur, un désir d’aimer et de me mettre à son service pour sa gloire et le salut du monde !
« On est appelé par Dieu, comme Aaron » nous dit l’épître aux Hébreux. Aaron fut appelé pour assister Moïse dans sa tâche de prophète. Il est donné à Moïse pour l’aider dans sa mission : l’offrande du sacrifice et l’annonce de la Parole de Dieu. Et Aaron, tout au long de sa mission agit en étroite collaboration avec Moïse. (La seule fois où il agira de son propre chef, cela nous donne l’idolâtrie du veau d’or.) Aujourd’hui encore, c’est le Christ Grand Prêtre qui appelle telle ou telle personne à devenir son ministre.
Pour répondre à l’appel de Dieu, il n’est pas nécessaire d’être un super-héros. Celui que Dieu appelle n’est pas quelqu’un qui se trouve forcément au-dessus de la mêlée. « Il est, lui aussi, rempli de faiblesse. » (Hébreux 5,2) A cause de celle-ci, l’appelé éprouve la nécessité de vivre dans la miséricorde de Dieu. Sans cesse, il se remet sous le regard bienveillant de Dieu, il reçoit de lui amour et miséricorde. Pour cela, il est capital de contempler sans cesse la face de Jésus, de garder les yeux fixés sur Lui car « Jésus est le visage de la miséricorde du Père. » (Pape François, bulle d’indiction de l’Année Sainte de la Miséricorde, n°1) « A travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne, Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu. » (Ibid.)
Avec Bartimée, celui que Dieu appelle à son service, ne cesse de crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » (Marc 10,48). Il s’entend dire aussi, de la part de Jésus : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » (Marc 10,49) A la suite de Bartimée, celui qui est appelé par Jésus fait l’expérience de la miséricorde… et il peut ainsi en être témoin auprès de celles et ceux à qui il est envoyé : il est ainsi « capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement. » (Hébreux 5,2)
Répondre à l’appel du Seigneur, c’est donc se laisser aimer par Lui. Entendre sa Parole qui ne cesse de nous redire : « Confiance » et laisser Jésus ouvrir notre regard sur les signes de sa présence au cœur du monde.