La résurrection est-elle une réalité ? Voilà la question que posent les sadducéens à Jésus. Si cette question se pose à ces croyants du peuple d’Israël, elle se pose aussi à chacun de nous car la résurrection est au cœur de la foi chrétienne, au cœur de notre foi. Nous proclamons Jésus-Christ mort et ressuscité. Sans la résurrection, notre foi est vide. Que pouvons-nous dire de cette réalité ?
Dans la réponse que Jésus fait aux saducéens, il dit que la vie après la mort n’est pas calquée sur la vie terrestre. La vie éternelle est une vie différente. Elle a une dimension toute autre : il n’y aura plus de mariage lié à notre existence sur cette terre. Jésus nous dit que ceux qui ressuscitent « sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. » (Luc 20,36) À la résurrection, nous vivrons dans un état différent que nous ne pouvons pas imaginer ni expérimenter maintenant.
Et Jésus continue sa réponse en citant la Parole de Dieu elle-même. Pour cela, il part de l’épisode où Dieu révèle son nom à Moïse au buisson ardent. Dieu s’y révèle comme le « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob » (cf. Exode 3,1-6) Dieu lie son nom avec le nom de celles et ceux avec qui il fait alliance. Cette alliance est plus forte que la mort. C’est ainsi que Jésus affirme : « Il n’est pas un Dieu de morts, mais de vivants ; tous en effet vivent pour lui. » (Luc 20,38)
L’alliance, Dieu l’a passée avec chacun d’entre nous par le baptême. Dieu s’est lié de façon toute particulière avec celles et ceux qui sont devenus ses enfants par le baptême. Il est donc notre Dieu ! Si il est le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, il est aussi le Dieu qui porte notre nom ! Au baptême, nous sommes plongés dans la mort et la résurrection du Christ Jésus. Nous sommes plongés dans cette vie de Dieu, la vie éternelle. Nous la recevons parce que Jésus est « la résurrection et la vie. » (Jean 11,25)
Par la réponse que Jésus apporté aux saducéens, il les invite à faire une petite révolution copernicienne, qui est aussi valable pour nous : nous regardons notre pèlerinage terrestre comme un passage de la vie à la mort… or Jésus nous invite à le regarder comme un passage de la mort à la vie ! Nous sommes en chemin vers la Vie en plénitude et celle-ci est devant nous. Bonne nouvelle, la mort est derrière nous ! Devant nous se tient le Dieu des vivants, le Dieu de l’Alliance, le Dieu qui porte mon nom, notre nom, ton nom, le nom de chacun d’entre nous… Le péché et la mort sont vaincus ! Dieu nous ouvre le chemin de la Vie en plénitude… et cela commence ici et maintenant !
Oui, sur cette terre, dans la prière, dans les sacrements, dans la fraternité, nous rencontrons Jésus et son amour qui nous donne un avant-goût de la vie ressuscitée. Dans la prière, dans les sacrements, dans la fraternité, nous faisons l’expérience que l’amour et la fidélité de Dieu allume comme un feu dans notre cœur et augmente notre foi dans la résurrection.
Au cœur de cette Eucharistie où nous faisons mémoire, où nous rendons présent la mort et la résurrection de Jésus, où nous vivons le don de sa vie pour que nous ayons la Vie en plénitude, redisons, dans le silence de notre cœur, notre désir de passer de la mort à la Vie avec le Christ. Demandons-lui, avec un cœur sincère, de savoir accueillir la Vie qu’il veut nous donner. Renouvelons notre foi, notre espérance et notre amour en Dieu qui ne cesse de nous donner la vie : « Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. » (Ephésiens 2,4-6) Chaque jour de notre vie, demandons la grâce de savoir accueillir la résurrection que Dieu nous donne. Amen.