Le soleil n’est pas encore là, c’est encore les ténèbres (Jean 20,1), quand Marie Madeleine arrive au tombeau. Le peu de clarté lui permet cependant de voir que la pierre du tombeau est enlevée. A la vue de cette pierre enlevée, elle ne s’approche pas plus mais s’en retourne, en courant, trouver Simon-Pierre et le disciple que Jésus aimait pour leurs annoncer : «On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé.» (Jean 20,2) Elle n’a pas vu que le tombeau était vide mais la pierre enlevée lui fait dire qu’il s’est passé quelque chose d’important : quelqu’un, nous ne savons pas qui, a enlevé le Seigneur. Au témoignage de Marie Madeleine nous ne savons pas ce que l’on a fait du corps. Elle n’a rien vu d’autre que la pierre enlevée du tombeau.
Ce témoignage suffit pour que Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jesus aimait, se mettent en route. Arrivés au tombeau, ils voient tous les deux la même chose : les linges posés à plat. Le texte nous dit que Simon-Pierre, arrivé le deuxième, entre dans le tombeau et voit en plus le suaire roulé à part. La tombeau semble rangé. L’enlèvement du corps n’a pas l’air d’un départ précipité ressemblant à un vol. Celui qui a fait ça semble avoir pris le temps de ranger les différents linges qui servent à embaumer un mort.
L’entrée dans le tombeau de l’autre disciple, celui que Jésus aimait, provoque l’acte de foi. «Il vit, et il crut» nous dit saint Jean (20,8). Voir le tombeau vide lui ouvre l’intelligence à la compréhension des Écritures et il croit : Jésus est ressuscité d’entre les morts !
En ce matin de Pâques où nous fêtons la Résurrection de Jésus, l’attitude du disciple que Jésus aimait est un enseignement sur notre propre acte de foi. Il n’y a rien de spectaculaire dans cette scène, rien d’extraordinaire. Nous ne savons absolument pas comment c’est passé l’acte lui-même de la résurrection. Avec les disciples, nous ne pouvons faire que la constatation que le tombeau est vide. Il n’y a rien ! Et pourtant, en m’appuyant sur la Parole de Dieu, sur l’Ecriture, je peux m’écrier avec intelligence et faire un acte de foi (même si je ne comprends pas tout) : Jésus est ressuscité !
Homélie pour le dimanche de Pâques
parue également sur Carpe Deum