Ascension
Année B
La Parole de Dieu :
- Actes 1,1-11
- Psaume 47(46)
- Éphésiens 4,1-13
- Marc 16,15-20
Voici venu le temps du départ, de la séparation… Avec la fête de l’Ascension, Jésus quitte physiquement ses Apôtres pour entrer dans la gloire de son Père. Ce temps de séparation pourrait être un moment de tristesse, de solitude mais l’évangile nous fait pressentir la joie ! Les Apôtres, après que Jésus « fut enlevé au ciel »(Marc 16,19), « s’en allèrent proclamer l’Évangile. »(Marc 16,20) Comment proclamer l’Évangile, si nous ne sommes pas habités par la joie de celui-ci ? Comment les Apôtres peuvent-ils être dans la joie au moment de l’à-Dieu d’avec Jésus ?
L’Ascension, même si à partir de ce jour-là, Jésus n’aura plus la même présence physique auprès de ses Apôtres, cela n’est pas significatif d’absence ! Comme nous l’avons prié dans la collecte d’ouverture, l’Ascension « est déjà notre victoire »car le Christ nous précède dans la gloire auprès du Père où il nous rend « participant de sa nature divine »(2èmepréface de l’Ascension). Jésus ne « s’évade pas de notre condition humaine : mais en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps l’espérance de le rejoindre un jour »(1èrepréface de l’Ascension).
Cette espérance est une joie ! Dieu ne me laisse pas seul ! Par l’Ascension de son Fils, il nous ouvre la porte du Ciel. Il nous ouvre à une intimité possible avec Lui ! Il nous rend participant de sa nature divine ! A chacun de nous, il donne sa grâce ! (Cf. Éphésiens 4,7)
Cette joie s’accueille, se reçoit également, dans la mesure où je prends ma part dans l’annonce de l’Évangile ! Il ne suffit pas de regarder béatement le ciel… (Cf. Actes 1,11) il est nécessaire d’aller proclamer dans le monde entier l’Évangile à toute la création ! (Cf. Marc 16,15). Oui, nous serons habités par la joie de Dieu dans la mesure où nous aurons l’audace d’annoncer l’Évangile non pas uniquement à notre voisin, notre collègue de travail… mais à toute la création !
Qu’est-ce qu’annoncer l’Évangile ? C’est risquer une parole ! C’est risquer de dire à celui que je rencontre qu’il est aimé de Dieu ! Ce n’est pas facile… mais quelle source de joie ! Ce n’est pas facile… il y a quelque temps, lors d’un week-end de formation, on nous a demandé d’aller évangéliser dans les rues de Paris. Je peux vous dire, qu’avec mon binôme (comme pour tous les autres binômes), nous sommes partis la trouille au ventre ! On se ressent sa pauvreté. On ressent sa faiblesse. On ressent sa lâcheté… mais on découvre la puissance de l’Esprit ! la puissance du Ressuscité ! Et la joie nous inonde ! Pas une vaine joie ! La joie comme une source nouvelle qui coule au plus profond de nous-même. Croire n’est pas qu’une histoire d’intellect, c’est aussi une histoire d’amour ! J’aimerai tant que mes paroissiens fassent cette expérience d’amour de Dieu ! J’aimerai tant qu’avant la récrimination, la louange monte du cœur de chacun, et de la communauté toute entière !
Frères et sœurs, le temps liturgique dans lequel nous fait entrer l’Ascension est une invitation pour chacun de nous, là où nous sommes, dans la situation où nous sommes, à renouveler notre rencontre personnelle avec le Christ ou, comme l’écrit le pape François, « à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur. »(Pape François Evangelii Gaudium, n°3)
En ces jours qui nous sépare de la Pentecôte, demandons pour nous-mêmes, pour notre paroisse, pour notre diocèse, une nouvelle effusion de l’Esprit-Saint afin d’accueillir la joie et le dynamisme de l’Évangile. Oui, Seigneur, « ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce » ! (Oraison de l’Ascension). Amen.