La joie de la conversion…

Dimanche dernier, nous avons entendu saint Pierre faire cette magnifique profession de foi: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16,16). De cette réponse, inspirée par l’Esprit Saint, Pierre a reçu de Jésus la mission d’affermir ses frères dans la foi.

Après cette magnifique profession de foi, Jésus introduit ses disciples dans le cœur même de sa mission: monter à Jérusalem pour y subir sa Passion, y souffrir, y être tué et ressusciter. Petite incompréhension de la part de Pierre: ce n’est pas comme cela qu’il envisageait la mission du Messie. Comme beaucoup de ses contemporains, Pierre attendait un Messie-roi, triomphant et glorieux, puissant, capable de chasser de Jérusalem l’occupant romain. C’est ainsi que Pierre s’insurge: « Dieu t’en garde, Seigneur! cela ne t’arrivera pas. » (Matthieu 16,22)

La réponse de Jésus ne se fait pas attendre: « Passe derrière moi, Satan! Tu es pour moi une occasion de chute: tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes. » (Matthieu 16,23) En même temps, quoi de plus naturel pour Pierre, comme pour nous, d’avoir une vue spontanément humaine! Il faudra du temps à Pierre pour se convertir et penser pleinement selon la pensée de Dieu. Pierre ne le comprendra vraiment qu’en faisant l’expérience de la miséricorde de Dieu après son triple reniement au soir de l’arrestation et de la condamnation de Jésus… mais aussi au matin de la Résurrection quand par trois fois, Jésus lui demandera: « Pierre, m’aimes-tu? »

Pierre est invité à un chemin de conversion. Comme lui, nous sommes invités à vivre nous aussi un chemin de conversion. Cette conversion n’est pas un fardeau mis sur nos épaules. C’est un chemin de joie, un chemin pour trouver ou retrouver la joie. Notre vie est appelée à être une joie de la conversion, comme cette neuvaine nous y appelle.

Pour cela, revenons à l’appel de Jérémie. Comme prophète, Jérémie a reçu la mission d’annoncer au peuple la Parole de Dieu. Et se faire entendre, n’est pas une mince affaire pour lui: à chaque fois qu’il doit dire la Parole, il doit crier, proclamer. Il doit se faire entendre au milieu des violence de son temps et cela ne lui attire pas que des amitiés, bien au contraire, il récupère injure et moquerie. La tentation est grande pour lui de baisser les bras devant la mission et de se détourner de Dieu pour être tranquille.

Par le baptême, et la confirmation, nous avons reçu la mission de témoigner, d’annoncer nous aussi la Parole de Dieu… et dans notre société contemporaine cela n’est pas évident. Alors pour une véritable joie de la conversion, laissons-nous séduire par le Seigneur. Que nous le reconnaissions ou non, notre âme a soif de lui. Toute notre vie languit après ce désir d’amour qu’il a inscrit au fond du cœur de tout être humain. Ce bonheur que nous cherchons au plus profond de notre être n’est rien d’autre que le désir de Dieu en nous. Dès notre plus jeune âge, dès l’aube de notre vie, nous cherchons le Seigneur.

Alors laissons-nous séduire par lui… il veut notre bonheur. Il est ce feu dévorant qui brule au fond de nous. N’ayons donc pas peur, comme nous y invite saint Paul, à offrir au Seigneur notre personne et notre vie. Voilà ce qui est capable de lui plaire, ce qui est bon. Toute la joie de notre conversion est là.

La Vierge Marie a offert sa vie au Seigneur pour son bonheur. Qu’à sa suite, elle nous entraine dans le don de nous-même, dans l’offrande de notre personne et de notre vie. Que la Vierge Marie nous entraine sur le chemin de cette conversion pour la joie de Dieu et la notre.

Que cette neuvaine à Notre Dame de Foy, nous obtienne et nous renouvelle dans la joie de notre conversion, dans la joie de nous laisser séduire par le Seigneur. Amen.

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