La joie de la mission

La joie de la mission ! Tel est le thème de notre neuvaine à Notre Dame de Foy. Chaque jour de cette neuvaine, nous allons prendre le temps de méditer un aspect de la joie de la mission à partir de l’évangile que nous venons de proclamer. (Matthieu 28,16-20)

Les versets que nous venons d’entendre sont les derniers versets de l’évangile selon saint Matthieu. Nous sommes donc après la résurrection de Jésus. Il envoie ses Apôtres en mission :

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. » (Matthieu 28,19-20)

Cet ordre est toujours d’actualité. Il nous faut sans cesse annoncer l’Evangile. Cela est un impératif qui incombe à tout chrétien. Cet impératif n’est pas un poids qui vient nous écraser, bien au contraire. Dans l’exhortation apostolique La Joie de l’Évangile, le pape François écrit : « Les chrétiens ont le devoir d’annoncer [l’évangile] sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. » (Evangelii Gaudium 14)

L’Évangile est une joie à partager nous dit le pape. Voilà tout l’enjeu de la mission. Aussi est-il bon de nous poser la question : Pour moi, l’Évangile est-il véritablement une joie ? Qu’est-ce qui fait ma joie d’être chrétien ? Si nous ne faisons pas mémoire de la joie d’être disciple de Jésus, nous risquons fort d’être des évangélisateurs avec une tête d’enterrement !

Comment accueillir la joie de l’Évangile dans notre propre vie ? Ecoutons les conseils du pape François : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. » (Evangelii Gaudium 3) et il ajout : « Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que « personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur » » (Ibid.)

Durant cette neuvaine, à la suite de la Vierge Marie et par son intercession, prenons le temps de renouveler notre rencontre personnelle avec Jésus ; prenons le temps de nous laisser rencontrer par lui. Comment ? Par la prière mais aussi par l’écoute de la Parole de Dieu. Nous l’avons entendu de la bouche de saint Paul : « La foi naît de ce que l’on entend ; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ. » (Romains 10,17) La lecture, l’écoute de la Parole de Dieu, voilà la source de la foi ; voilà la force de l’Évangélisation et de la mission. Être missionnaire, ce n’est pas d’abord annoncer une morale mais c’est annoncer quelqu’un : Jésus-Christ.

Cette aventure n’est pas une aventure individuelle et dont je suis le propriétaire. Cette aventure est une aventure ecclésiale. Je reçois, nous recevons la mission d’annoncer l’Évangile. Cette mission est personnelle et communautaire. Elle n’est pas l’une ou l’autre, elle est les deux en même temps. La joie de la mission interroge aussi ma façon de vivre en Église. Comment vivre cette vie de communauté ? Ecoutons encore le pape François : « Je désire demander spécialement aux chrétiens de toutes les communautés du monde un témoignage de communion fraternelle qui devienne attrayant et lumineux. Que tous puissent admirer comment vous prenez soin les uns des autres, comment vous vous encouragez mutuellement et comment vous vous accompagner : « À ceci tous reconnaîtrons que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,35) C’est ce que Jésus a demandé au Père dans une intense prière : « Qu’ils soient un en nous, afin que le monde croie. » (Jean 17,21) » (Evangelii Gaudium 99)

Puissions-nous, durant le temps de cette neuvaine, la vivre comme un temps où nous nous laissons renouveler dans notre rencontre avec Jésus-Christ, à l’écoute de sa Parole. Laissons jaillir en nous la grâce reçue à notre baptême afin d’être des témoins joyeux de l’Évangile… et qu’avec saint Paul, à la suite du prophète Isaïe, celles et ceux qui nous rencontre puissent s’écrier : « Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut. » (Isaïe 52,7) Qu’avec nous, beaucoup aient la joie de mettre leurs pas dans « les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles. »  (Romains 10,15) Amen.

Homélie pour l’ouverture de la Neuvaine à ND de Foy

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