La prière: humilité, confiance et pardon

deshommesetdesdieux2La semaine passée, Jésus nous invitait à être persévérant dans la prière. Ce dimanche, il nous donne quelques précieuses indications sur la disposition intérieure de notre coeur pour bien prier et être exaucé.

Pour cela, il utilise cette parabole du pharisien et du publicain. De la manière dont Jésus nous les présente, ils ont tous deux une attitude intérieure différente. Le pharisien est rempli de lui-même, auto-suffisant. Il remercie Dieu car il n’est pas comme les autres qu’il méprise par ailleurs. Il se met à part et pense ainsi être agréable à Dieu. Cerise sur le gâteau, il expose la liste de ses mérites! Il pense ainsi être exaucé… mais y a-t-il encore de la place dans sa vie pour que Dieu puisse intervenir librement?

La deuxième figure est celle du publicain. Tout d’abord, celui-ci se tient à distance contraire au pharisien qui est là et qui occupe toute la place. Le publicain laisse un espace. Cet espace va permettre à Dieu de venir. Par la position qu’il occupe, le publicain permet la rencontre avec le Seigneur. Ce n’est pas lui qui occupe la place centrale. Il se trouve en périphérie pour laisser le centre à Dieu.

La prière du publicain est tout le contraire d’un long monologue. Sa prière est courte: « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis. » (Luc 18,13) Par cette prière, le publicain exprime son attente vis-à-vis de la miséricorde de Dieu. Il se met en vérité devant Dieu: il ne peut vivre sans la miséricorde de Dieu, sans l’amour du Seigneur qui ne cesse de pardonner, de relever. Dans sa prière, il reconnait sa dépendance envers Dieu. Il reçoit ce qu’il est de Dieu lui-même et il est comblé au-delà de ces attentes!

Dans sa prière, le publicain ne se sépare par des autres contrairement au pharisien qui a l’audace de rendre grâce à Dieu parce qu’il n’est pas « comme les autres hommes: voleurs, injustes, adultères ou encore comme ce publicain. » (Luc 18,11). Le publicain reconnait sa solidarité avec toute l’humanité. Sa prière manifeste la nécessité d’être miséricordieux, pleins de bonté et de compréhension pour les autres. C’est avec eux que nous nous présentons devant Dieu.

Dans cette attitude du publicain, mis en avant par Jésus, nous pouvons entendre en échos l’évangile des Béatitudes qui sera proclamé à la fête de la Toussaint et donc l’appel à la sainteté qui en découle.

Dans cette belle petite parabole, Jésus nous éclaire sur la fait que la sanctification ne se fait pas par la séparation mais par la communion et l’exercice concret de la charité. Nous avons souvent tendance à penser que le saint est celui qui est mis à part, celui qui est séparé. Ainsi, nous cherchons souvent à avancer sur le chemin de la sainteté en nous présentant devant Dieu comme différents des autres. Cela est de l’orgueil… un des sept péchés capitaux!

Ce péché d’orgueil est un lourd obstacle dans notre relation à Dieu et entrave notre vie spirituelle… Quand nous sommes emplis de nous-même, quand nous nous complaisons en nous-même, nous nous fermons et nous ne laissons pas de place à Dieu. Seul l’appel à la miséricorde divine peut nous délier de cette entrave, seul ce désir profond de l’humilité nous relève dans l’amitié avec Dieu. Celui qui est humble et qui reconnait sa faiblesse, ses fautes est disponible pour recevoir la grâce miséricordieuse de Dieu.

En échos à la prière du publicain, et face à l’invitation à l’humilité que Jésus nous adresse aujourd’hui, faisons notre la prière du psaume: « Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent: de toutes leurs angoisses, il les délivre. Il est proche du coeur brisé, il sauve l’esprit abattu. Le Seigneur rachètera ses serviteurs: pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge. » (Psaume 33,16.18.19.23)

A la lumière de l’évangile de ce jour, retenons cet enseignement de Jésus sur les conditions de la prière. Celle-ci doit être faite d’humilité, de confiance et de pardon. Que notre prière s’élève vers Dieu riche de ces trois qualités. Amen.

Homélie pour le 30e dimanche ordinaire – Année C

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