La vie éternelle ?

Qu’est-ce que la vie éternelle? A cette question, nous répondons souvent: c’est la vie après la mort, l’entrée dans la vie de Dieu. Oui, c’est vrai. Cependant la vie éternelle n’est pas que demain. C’est déjà aujourd’hui. Réécoutons ce que nous a dit Jésus dans l’évangile que nous venons d’entendre: «La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ.» (Jean 17,3)
Depuis le jour où nous avons été touché par la grâce de Dieu, à notre baptême, nous sommes participants de la nature divine, de la vie éternelle, de la vie de Dieu. Nous avons en nous cette capacité à connaître réellement la vie de Dieu. La grâce du baptême nous introduit dans la vie trinitaire, dans la vie même de Dieu. Cette vie nous est donnée gratuitement mais il nous faut l’entretenir. Nous devons faire le nécessaire pour qu’elle puisse grandir en nous. C’est la réponse d’amour que nous faisons au Seigneur pour ce don qu’il nous fait.
Comment vivre cet accueil du don de Dieu? C’est très facile. Il nous faut juste un peu d’effort et de persévérance. Commençons, avec les Apôtres, par être assidus à la prière (Actes 1,14): «D’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus.» Dans la prière, je m’ouvre à la présence de Dieu et je lui exprime mon désir de le connaître et de l’aimer. Par cette réponse libre que je fais à l’amour de Dieu, et que je renouvelle chaque jour, je m’ouvre à cette vie de Dieu, à la connaissance de Dieu. Cette connaissance, je vais aussi la faire grandir en cherchant, par mon intelligence, à mieux la comprendre. C’est tout le rôle de la catéchèse. Cela prend donc bien plus de temps que cinq années de ma vie. C’est vraiment tout au long de ma vie sur cette terre que j’apprends à connaître cette vie de Dieu qui est en moi.
Plus je découvre cette vie de Dieu en moi, plus je découvre cet amour de Dieu… plus j’ai envie de le connaître, de m’en nourrir… et plus il comble mon existence, ma vie à travers toutes les vicissitudes et les aléas de celle-ci. Cela fait grandir en moi le désir de m’arrêter pour l’écouter dans sa Parole, dans la prière. Cela fait grandir en moi le désir de le louer, de chanter sa gloire.
La prière ouvre ma vie à la présence de Dieu même si je n’y comprends pas tout. A l’image des Apôtres qui y participaient «d’un seul cœur», la présence des autres m’ouvre à une connaissance plus grande de cette vie de Dieu… prière à laquelle participe la Vierge Marie qui féconde notre modeste prière avant l’illumination de l’Esprit-Saint.
Notre prière est aussi, comme pour les Apôtres, attente de l’Esprit-Saint, promis par Jésus. Entre Ascension et Pentecôte, avec toute l’Eglise, nous sommes dans ce temps de l’attente. Ensemble, prions et supplions le Père de répandre en abondance son Esprit en nos cœurs. Nous l’avons reçu au jour de notre confirmation, et si nous ne sommes pas confirmés peut-être pouvons-nous songer à demander ce sacrement. Nous avons reçu l’Esprit-Saint au jour de notre confirmation, n’ayons pas peur de renouveler notre appel à l’Esprit-Saint afin qu’il nous conduise à une connaissance toujours plus grande de Dieu, de cette vie qui est en nous depuis le jour de notre baptême.
Jésus a promis à ses Apôtres le don de l’Esprit-Saint qui nous ouvrira à la connaissance de Dieu, qui nous ouvrira à la vie éternelle: «Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.» (Jean 1613-15)
Par la grâce reçue au baptême, nous sommes introduit dans l’intimité de la vie de la Sainte Trinité, dans l’échange d’amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Cette grâce nous rend capable de vivre dans l’amour de Dieu et d’agir en vertu de cet amour. Cette grâce de Dieu attend une réponse libre de notre part. En ce temps de préparation à la fête de Pentecôte, puissions-nous renouveler notre oui à ce don de Dieu. Amen.

Homélie pour le 7ème dimanche de Pâques – Année A

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