«Je suis le Bon Pasteur» nous dit Jésus, «mes brebis écoutent ma voix; moi je les connais, et elles me suivent.» (Jean 10,27) Dans le court évangile proclamé ce dimanche, nous sentons la relation interpersonnelle qui existe entre Jésus et nous.
Dans l’Écriture Sainte, les images du Pasteur sont nombreuses. Elles nous disent toutes quelque chose de la relation qui existe entre Dieu et les hommes. La plus connue de ces images est peut être celle du psaume 22 qui nous dit: «Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des près d’herbe fraiche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ton bâton me guide et me rassure.» (Psaume 22,1-4)
Chacune de ces images est une invitation à la confiance. Ce berger, qu’est le Seigneur, veut toujours nous conduire vers ce qu’il y a de meilleur, ce qu’il y a de bon car il nous connait. Le livre de l’Apocalypse, entendu en seconde lecture, nous dit: «l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur Pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de vie.» (Apocalypse 7,17)
Ce berger, nous pouvons lui faire confiance. Il s’est fait l’un de nous. Dieu lui-même s’est incarné, s’est fait homme en Jésus. Il connait nos aspirations profondes. Il connait nos combats intérieurs pour la Vérité et le Bien. C’est bien pour cela que nous pouvons écouter sa voix. Le Seigneur sait de quoi nous avons besoin.
Écouter sa voix, écouter sa Parole n’est pas toujours facile car cela demande une conversion de notre part. Il nous faut emprunter le même chemin que ce Bon Pasteur, ce vrai berger, et savoir gravir avec lui le Calvaire.
Ce chemin, nous pouvons l’emprunter avec confiance: nous sommes dans la main de Dieu. Il nous tient au creux de sa main: «personne ne les arrachera de ma main.» (Jean 20,28); «personne ne peut rien arracher de la main du Père.» (Jean 20,29)
N’ayons pas peur de suivre ce berger plein d’amour et de miséricorde. En nous disant qu’il est le bon Pasteur, Jésus nous révèle «les profondeurs d’amour qu’il a pour le troupeau que nous sommes, pour l’humanité, pour chacune de nos âmes, chacune des brebis, chacun des agneaux que nous sommes.» (Vénérable Père Marie Eugène de l’Enfant-Jésus, in La joie de la miséricorde, p 85) Jésus, vrai Dieu et vrai homme, humanité totalement habitée de l’Esprit de Dieu, «nous connait, nous suit, aime chacun de nous de l’amour particulier dont nous avons besoin d’être aimés, à chaque instant de notre vie, à chacune de nos périodes, dans nos difficultés et nos joies.» (Ibid.)
Dans son amour infini, ce Bon Pasteur choisit parmi nous des hommes à qui il donne la mission d’être, en son nom, pasteur pour son peuple. En ce dimanche de prière pour les vocations sacerdotales et consacrées, prions pour ceux-là qu’il choisit. Demandons au Seigneur, comme nous y encouragent Paul et Barnabé dans les Actes des Apôtres, à ce qu’ils «restent fidèles à la grâce de Dieu.» (Actes 13,43)
Oui, priez pour vos prêtres, prions pour nos prêtres, afin qu’ils restent fidèles à cette mission de conduire le peuple à la rencontre avec le Christ. Prions pour qu’ils vivent intensément cette rencontre avec le Bon Pasteur afin qu’ils en soient l’image la plus parfaite possible sur cette terre.
Prions et encourageons-nous les uns les autres «à rester fidèles à la grâce de Dieu» (Actes 13,43) reçue au baptême afin que le monde, entendant notre témoignage, soit dans la joie.
Aujourd’hui encore, le Seigneur appelle des jeunes à son service. Aujourd’hui encore, le Seigneur appelle des hommes et des femmes à la vie consacrée. Aujourd’hui encore, le Seigneur appelle des hommes à devenir prêtre. Il est de notre responsabilité et de notre devoir de tout mettre en oeuvre pour qu’ils répondent avec générosité à cet appel. Si un tel appel se lève dans nos familles ne soyons pas terrorisés, ne soyons pas apeurés, soyons dans la joie! Oui, accueillons avec joie cette bénédiction du Seigneur et sachons accompagner ces vocations avec beaucoup de délicatesse.
À toi, jeune, que le Seigneur appelle. N’ai pas peur! Répond avec générosité à cet appel. Oui, prend le temps d’écouter ce que le Seigneur te demande et répond avec confiance. Si l’appel du Seigneur semble nous faire prendre, parfois, des chemins escarpés, je n’ai pas les mots pour te dire la joie qu’il y a de répondre à son appel, de se laisser façonner pour être un pasteur selon le coeur de Dieu.
Puisse le Seigneur nous accorder cette belle bénédiction que du coeur de notre paroisse se lèvent des jeunes qui répondent à son appel à la vie sacerdotale et à la vie consacrée. Puissions-nous, pour cela, porter sur nos visages, non pas la joie de celles et ceux qui viennent de recevoir leur déclaration d’impôts mais la joie véritable du Christ Ressuscité! Amen.
Homélie pour le 4ème dimanche de Pâques – Année C