Ce soir, nous sommes rassemblés pour entrer dans la célébration de la fête de Pâques. Cette célébration va nous occuper pendant 90 jours! 3 mois! Un quart de l’année! 40 jours pour préparer cette fête et 50 jours pour accueillir la joie de cette fête.
Aujourd’hui commence le temps des préparatifs avec ce jour que nous appelons le mercredi des Cendres. Ces cendres vont être répandues sur notre front. Mais pourquoi donc mettre sur notre front un résidu de matière consumée, sans vie? Ces cendres symbolisent à la fois le péché et la fragilité de l’homme.
Les cendres sont le signe du péché qui nous détourne de Dieu. Elles sont le signe de notre faiblesse. Ainsi, dans l’Ancien Testament, ceux qui voulaient manifester leur désir de revenir à Dieu se mettaient de la cendre sur la tête. De cette manière, ils manifestaient leur désir profond de vivre.
En venant recevoir ces cendres, aujourd’hui, nous montrons que nous choisissons Dieu pour vivre! Nous nous engageons publiquement à avoir une vie plus évangélique, à suivre le Christ de façon plus radicale encore.
Oui, mais à quoi bon! Chaque année, c’est la même chose: je prends des résolutions ou j’appréhende d’avoir à faire des efforts, des choix pour quitter mes mauvaises habitudes… et je ne vois pas les fruits de mon effort. Et pourtant, comme nous le dit saint Paul: «C’est le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut.» (2 Co 6,2)
Le Carême n’est pas un moment triste qui pèse sur nous comme un fardeau. Non, au contraire, c’est l’heure de laisser notre coeur se dilater pour «découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous.» (Benoit XVI, homélie du 11/10/2012 pour l’ouverture de l’année de la foi). La question qui se pose à nous alors est: que vais-je faire pour redécouvrir la beauté de la foi? Que vais-je faire pour redécouvrir la beauté d’une relation avec le Christ?
La beauté de la foi resplendit quand je prends le temps de donner et de partager! Donner de mon temps, donner de ma personne, donner de mon bien en vivant une rencontre avec l’autre, avec mon prochain.
La beauté de la foi resplendit quand je prends le temps de m’arrêter pour Dieu dans la prière: prière personnelle ou avec la communauté chrétienne rassemblée. Prier, c’est se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu par la méditation, le partage de celle-ci avec d’autres. Prier, c’est prendre le temps d’accueillir la présence de Dieu dans ma vie en lui consacrant quelques instants de ma journée dans le silence. Cette rencontre peut bouleverser ma vie!
Pour faire resplendir la beauté de la foi par le partage et la prière, il me faut absolument regarder ce qui n’est pas essentiel dans ma vie, ce qui est futile, ce qui est encombrant et qui me replis sur moi-même afin de m’en libérer par le jeûne.
Que ce temps du carême, nous permette, à l’invitation du Saint Père en cette année de la foi, de redécouvrir la beauté de celle-ci afin qu’elle nourrisse notre vie et nous permette de rayonner pleinement de la joie de Pâques. C’est seulement habité par la joie de la foi que nous serons témoins du Christ Ressuscité.
Que la grisaille des cendres que nous allons recevoir vienne nous redire que le changement, c’est maintenant! Qu’en recevant ces cendres sur notre front, nous exprimions ostensiblement au Seigneur notre suffrage pour Lui. Comme nous l’a rappelé Benoit XVI lors de la catéchèse de ce mercredi: «La grâce de Dieu continue d’opérer des merveilles dans la vie de beaucoup de personnes qui se convertissent ou qui reviennent à Dieu. Se convertir, c’est faire de telle sorte que la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent chaque la chose la plus importante pour nous.» Amen.
Homélie pour le mercredi des Cendres