Jésus est-il roi ? C’est la question que pose Pilate dans son dialogue avec Jésus. Jésus y répond par l’affirmative tout en décalant la perception que nous pouvons avoir de la royauté : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » (Jean 13,36)
La royauté de Jésus ne réside pas dans un pouvoir absolu, totalitaire qui pourrait s’imposer par la force. La royauté de Jésus nous place dans une perspective eschatologique, c’est-à-dire dans la perspective de la fin des temps. Elle nous tourne vers ce jour où le Christ viendra à notre rencontre dans la gloire et qu’il nous fera entrer dans son Royaume.
Pour nous préparer à cet évènement, à cette rencontre, dès aujourd’hui, nous sommes invités à accueillir Jésus dans la grâce des sacrements, dans la lecture, la méditation et le partage de la Parole de Dieu. En effet, c’est dans celle-ci que nous pouvons découvrir comment le Christ est roi et comment nous pouvons nous préparer à le rencontrer.
Les atours de ce roi sont : la croix pour trône et une couronne sertie d’épines. Rien de glorieux à cela et pourtant, ces signes nous disent beaucoup sur l’amour que nous porte le Christ. La puissance du Christ réside dans la force de son amour : un amour gratuit, offert jusqu’au don de sa vie. C’est un amour qui nous rachète du mal et du péché, un amour salvateur qui nous ouvre à la vie. C’est ainsi qu’avec l’auteur du livre de l’Apocalypse nous pouvons chanter : « À lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen. » (Apocalypse 1,5-6)
Ainsi la royauté de Jésus ne nous opprime pas ! Elle nous libère de nos pauvretés, de nos faiblesses. Elle nous encourage à avancer sur le chemin du pardon et de la réconciliation. Elle nous encourage à avancer sur le chemin de la fraternité. Jésus lui-même nous montre le chemin dans l’Évangile : nous vivons quelque chose du Royaume à venir dans la mesure où nous prenons soin du « petit » de l’Évangile, où nous reconnaissons Jésus dans le visage de l’autre, où nous mettons en œuvre les talents reçus au service du bien commun.
La royauté de Jésus est un chemin de liberté : elle fait de nous des prêtres, c’est-à-dire des hommes et des femmes capables d’offrir leur vie à la suite du Christ et d’entrer dans la dynamique de l’amour fraternel. Ce don est à la fois personnel et communautaire.
Entrer dans la royauté de Jésus, c’est entendre le Christ nous dire, dans l’évangile selon saint Mattieu : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Matthieu 25,34-36)
Accueillir le Christ, Roi de l’Univers se prépare donc dès aujourd’hui ! Il se prépare en mettant « notre gloire à obéir aux commandements du Christ Roi de l’Univers » (Prière post communion), en nous rendant disponible à l’action de l’Esprit Saint qui « accorde à tous les peuples les dons de l’unité et de la paix » (Prière sur les offrandes) et nous « libère de la servitude » (Prière d’ouverture).
En ce jour, faisons monter notre louange, notre action de grâce vers le Christ, Roi de l’Univers. Il est venu rendre témoignage à la vérité et nous inviter à écouter sa voix. Disposons nos cœurs à l’écouter et demandons-lui la grâce de l’accueillir dans nos vies et qu’il y règne à jamais. Amen.
Le Christ, Roi de l'Univers
Année B

- Daniel 7, 13-14
- Psaume 92 (93), 1abc, 1d-2, 5
- Apocalypse 1, 5-8
- Jean 18, 33b-37