Le Christ, roi de l’univers

Le Christ, roi de l'univers

Année C

La Parole de Dieu :
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Aujourd’hui, dernier dimanche de l’année liturgique, nous fêtons le Christ, Roi de l’univers. Dans un pays où nous avons mis fin à la royauté au profit de la république, une telle fête peut nous paraitre incongrue. Nous nous représentons la royauté avec la figure de monarques despotes, déconnectés de la vie du peuple. Alors parler du Christ, roi de l’univers, peut nous interroger… et pourtant cette fête nous en dit tant sur notre vie chrétienne.

Dans notre imaginaire, la royauté fait référence à un territoire délimité par des frontières. Sur celui-ci, il est construit des villes et des châteaux entourés de fortifications afin de résister à d’éventuels agresseurs. Or si nous regardons la vie de Jésus, il est né dans la pauvreté d’une étable, sans défense. Il n’a cessé de parcourir les chemins de la Galilée allant à la rencontre des exclus, des boiteux, des estropiés, des rejetés de la société… Le royaume de Jésus n’a pas de frontière, il n’a pas de limite. Il est hors les murs !

Cette première réalité est un appel pour chacun de nous mais aussi pour notre communauté paroissiale. Elle est un point d’attention prioritaire pour le projet d’une Équipe de Conduite Pastorale (ECP) : nous sommes une Église pour les pauvres et avec les pauvres. La royauté du Christ nous demande de vivre une fraternité évangélique avec les plus fragile. La royauté du Christ est diaconie !

Dans notre imaginaire, le roi possède une armée et plus il est puissant plus l’armée est importante. Jésus appelle, par leur nom, douze braves types qu’il va former de façon particulière pour qu’ils deviennent d’authentiques disciples capables d’accompagner un peuple plus large de serviteurs. Jésus appelle des hommes et des femmes pour être témoin de la miséricorde. Ensemble, ils vont apprendre à bâtir une fraternité et à devenir missionnaires : Pierre, Jacques, Jean… Zachée… Marthe, Marie-Madeleine… et tant d’autres à leur suite dont chacun de nous !

Cette deuxième réalité est un appel pour chacun de nous mais aussi pour notre communauté paroissiale. Nous sommes invités, comme disciples, à nous mettre à l’école de Jésus et de ses apôtres, pour apprendre à bâtir une fraternité authentique avec ses exigences et ses défis… une fraternité qui ne soit pas un entre-soi « cocounesque » mais un véritable appel à être des missionnaires qui ont le souci d’aller vers celles et ceux qui ne connaissent pas le Christ pour leur annoncer le Royaume de Dieu !

Dans notre imaginaire, un roi à un trône pour s’asseoir. Le Christ n’a que la croix comme trône. Cette croix est le signe d’un amour donné, vécu jusqu’au bout… mais qu’elle n’est pas le bout de la vie ! Au contraire, c’est d’elle que jaillie la vie en abondance. C’est de cet amour que jaillie la résurrection !

Cette troisième réalité est un appel pour chacun de nous mais aussi pour notre communauté paroissiale. Nous sommes invités à contempler cette croix glorieuse comme le lieu où se révèle l’amour de Dieu, comme le lieu où jaillie la vie avec le sang et l’eau qui coule du cœur transpercé du Christ, source des sacrements de l’Église. Nous sommes invités à venir nous abreuver à cette source pour accueillir la vie du Ressuscité dans nos propres vies. C’est de cette source que nait notre union au Christ qui fait de nous des disciples missionnaires !

Oui, le Christ est bien roi… et il nous appelle à vivre au cœur même de sa royauté qui est service du frère. A vous qui cheminez vers le baptême, ayez toujours à cœur, de chercher l’amitié avec Jésus… car Jésus est un roi qui vient toujours nous rejoindre là où nous sommes pour nous dire son amour.

A vous qui êtes appelés à constituer la nouvelle ECP de la paroisse n’ayez pas d’autre projet que d’annoncer le royaume de Dieu dans une véritable fraternité missionnaire. Pour cela, je vous demande, comme première action d’équipe, de lire ensemble la lettre pastorale de notre évêque « A Dieu, tout est possible » qui ouvre le chemin pour renouveler notre façon de vivre cet appel et de construire un véritable projet missionnaire. Vous y trouverez comment déployer et mettre en œuvre les trois appels de cette homélie.

Et vous tous, ici présent, membre de la communauté chrétienne, je vous invite, avec saint Paul, à rendre « grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. » (Colossiens 1,12-14) Soyons témoins de cet héritage. Annonçons-le, partageons-le largement dans nos villes et nos villages, dans nos familles et nos autres lieux de vie, au cœur de la société…

Ces appels nous déconcertent ? Nous avons peur de ne pas savoir faire ? Nous n’osons pas ? N’ayons pas peur ! Osons ! Et faisons notre la prière du bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » (Luc 23,42)

Ensemble, disciples missionnaires, frères et sœurs en Christ, marchons vers la plénitude du Royaume de Dieu et annonçons-le dans la joie et l’allégresse. Amen.

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