Plongé au coeur de l’été, alors que nous sommes tous rassemblés pour cette belle fête de la mer, nous venons d’entendre un texte d’évangile qui peut nous paraitre compliqué.
Jésus, après avoir multiplié cinq pains et deux poissons, donne tout un enseignement à celles et ceux qui l’entourent et qui ont été rassasiés de ces pains et de ces poissons. Jésus explique le sens de ce pain. Le pain qui nous rassasie, qui comble notre faim, qui comble notre vie, n’est pas d’abord un pain matériel. C’est Jésus lui-même qui se donne à nous en nourriture dans l’Eucharistie par le pain et le vin qui sont transformés en son corps et son sang.
Cet enseignement est incompréhensible pour les auditeurs de Jésus car ils n’ont pas encore vécu le dernier repas de Jésus, la Cène. C’est au cours de ce repas que Jésus institue l’Eucharistie que nous célébrons aujourd’hui. L’Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne. Nous pourrions dire que l’Eucharistie est le phare de la vie chrétienne comme Jésus est le phare de la vie humaine.
Aujourd’hui, nous sommes aussi réuni pour rendre grâce, dire merci (C’est d’ailleurs ce qui signifie le mot Eucharistie). Nous venons dire merci à Dieu pour cette mer, qui en plus d’être belle à contempler, est pour beaucoup, ici, source de vie: soit parce qu’elle nous procure un travail et un revenu, soit parce qu’elle est lieu de repos et de vacances. En venant dire merci à Dieu, nous répondons bien à l’invitation de saint Paul aux Éphésiens, dans la seconde lecture: «À tout moment et pour toutes choses, rendez grâce à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.» (Ep 5,20)
Pour cela, l’apôtre nous invite à ne pas vivre comme des fous. Nous pourrions dire que l’apôtre nous invite à garde le cap, à tenir le gouvernail! Et ce n’est pas toujours chose facile. Combien de fois aurions-nous envie de nous laisser porter par les courants du monde et partir ainsi à la dérive, au risque de nous fracasser contre les rochers ou de nous échouer sur un banc de sable?
Combien de fois il est difficile de tenir le gouvernail de nos vies parce que nous sommes ballotter par la tempête et que nous rêvons alors de nous mettre à l’abri au fond d’un port… mais la force des flots nous donne l’impression que toute notre vie va chavirer?
Qu’il est doux alors d’avoir un phare qui guide notre route, qui nous indique le cap à tenir pour arriver au port, là où l’on pourra se reposer, reprendre force et entretenir le bateau. Qu’il est bon d’avoir une phare, une balise qui délimite le chenal pour entrer au port. Qu’il est rassurant d’avoir un capitaine qui en a vue d’autre et qui sait encourager et soutenir son équipage!
En nous invitant à nous laisser «remplir par l’Esprit Saint», mais aussi à chanter, louer et célébrer le Seigneur en tout temps par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, saint Paul nous offre un port, un phare et un capitaine!
Le capitaine, c’est l’Esprit-Saint! Présence de Dieu en nos vies, l’Esprit-Saint est celui qui nous indique le cap à suivre. Il nous donne la direction à suivre. Il connait le port vers lequel nous nous dirigeons mais aussi les écueils sur lesquels nous risquons d’échouer. C’est à Lui que nous sommes invités à laisser le gouvernail de nos vies dans le silence et la prière. Dans la tempête, l’obscurité ou le brouillard, il est souvent de bon conseil si j’apprends à l’écouter.
Le phare, c’est le Christ Jésus lui-même! Il est la lumière qui guide notre route par sa Parole que je trouve dans la Bible et qui est proclamée en Eglise. Son enseignement est une balise sure pour tenir le cap. Lumière puissante qui traverse la nuit de nos vies afin de nous offrir une direction digne de confiance pour avancer jusqu’au port.
Le port, c’est le Père, lui qui est à l’origine de tout et vers qui nous avançons. Il est à la fois le port d’où nous sommes partis et celui vers lequel nous entrons. C’est en Lui que nous trouverons un lieu de repos confortable où nous pourrons refaire nos forces. C’est Lui que nous serons heureux de voir au soir de notre voyage sur cette terre. C’est aussi auprès de Lui que nous referons nos forces, que nous pourrons nous approvisionner pour continuer notre route: c’est Lui, par son Fils Jésus, qui nous offre tous ces sacrements qui nous permettent de tenir sur la mer de nos vies et d’avancer au large sans nous perdre au milieu des mers déchainées et des vents contraires!
Bonne fête à chacun! Et qu’ensemble, nous puissions embarquer avec confiance, en nous en remettant avec confiance au capitaine pour nous conduire à bon port à la lumière du phare. Amen.
Homélie pour le 20ème dimanche ordinaire – Année B
Fête de la mer – Le Crotoy