Le temps du Carême pour aller à la source du baptême

Pour ceux qui ont pu y être, les Cendres ont été le signe de l’entrée en Carême de l’Église et donc de chacun de nous. Ce temps de quarante jours nous prépare à la fête de Pâques, cœur de la foi chrétienne.

Lors de l’homélie de mercredi, je vous ai présenté le carême comme un chemin de vie. Nous sommes appelés à la vie! Et c’est Dieu lui-même qui nous y appelle. Ainsi, pendant le temps du carême, prenons le temps de redécouvrir cette vie à laquelle nous sommes appelés. Mille et une choses, mille et un évènements ne cessent de nous éloigner continuellement de cette vie et de sa source qui est Dieu. Faisons l’effort d’accueillir à nouveau cette vie. Comment?

Pour avancer sur le chemin de cette vie, il est important de faire mémoire de notre baptême, c’est-à-dire de rendre présent, vivant, ce jour où nous sommes devenus enfant de Dieu, membre du Corps du Christ, temple de l’Esprit Saint. Qu’ai-je fait de mon baptême? Ce jour-là, nous avons renoncé à Satan et à ses œuvres et nous avons professé, dit notre foi en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Cet engagement nous le renouvelons lors de la Veillée Pascale. Comme nous l’avons entendu de saint Pierre, « le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection du Christ… » (1 Pierre 3,21)

Comment, aujourd’hui, je vis cet engagement? Comment je renonce à Satan et au mal? Comment est-ce que je proclame ma foi en Dieu Père, Fils et Saint Esprit?

Pour répondre à ces question et ainsi retrouver la source de notre baptême, il est bon de nous mettre à l’écart, d’aller au désert. A la suite de Jésus, nous sommes invités à aller au désert car c’est « le lieu du silence, de la pauvreté, où l’homme est privé des appuis matériels et se trouve face aux interrogations fondamentales de l’existence, il est poussé à aller à l’essentiel et précisément pour cela, il lui est plus facile de rencontrer Dieu. » (Benoit XVI, Audience du 13 février 2013) Nous n’y allons pas d’abord pour être tenté par le Diable, nous ne devons pas avoir peur de lui. Nous nous mettons à l’écart pour nous recentrer sur l’essentiel: Dieu lui-même, source de la vie. Ce temps de désert, de silence, qui peut commencer par cinq minutes chaque jour, nous plonge dans le dénuement. Et c’est face à ce dénuement que je risque de faire l’expérience de différentes formes de tentations. Elles vont mettre à l’épreuve mon attachement au Seigneur mais il est important que je sois capable d’identifier dans ma vie ces tentations qui m’éloignent de Dieu et d’y résister et de les vaincre. Le combat de la fidélité à Dieu fait parti du cheminement spirituel, de chemin vers la sainteté.Vivre ce combat et savoir résister, avec la force de l’Esprit Saint, c’est aussi entrer sur un chemin de paix et de réconciliation avec Dieu et sa création. C’est ce que signifie saint Marc, quand il écrit dans l’évangile que Jésus « vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. » (Marc 1,13)

Le chemin de vie sur lequel nous engage le carême est donc un chemin qui nous fait revenir aux sources de notre baptême et des engagements qui en découle: renoncer à Satan et professer notre foi en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Pour cela, nos efforts de carême doivent nous conduire vers une réconciliation avec Dieu et les hommes. Qu’est-ce qui va me permettre de renouveler ma foi dans la Bonne Nouvelle c’est-à-dire en Jésus? Comment, par la prière, le partage et le jeûne, puis-je recentrer ma vie sur l’Évangile et sur le Christ?

Avant de nous mettre en route sur ce chemin de conversion, chaque matin, n’ayons pas peur de prier et de savourer les mots du psaume:

« Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais moi connaitre ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin. »
(Psaume 24(25))

Homélie pour le 1er dimanche de Carême – Année B

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