L’espérance…

Quelle espérance, quelle joie, quand après l’hiver, nous voyons poindre les premiers bourgeons sur l’arbre qui nous semblait mort. Voilà le signe que l’hiver est fini et qu’arrive le printemps. La vie va rejaillir !

Alors que dire de la prophétie d’Isaïe qui annonce au peuple qu’un « rameau sortira de la souche de Jessé, père de David », qu’un « rejeton jaillira de ses racines » (Isaïe 11,1). La promesse de Dieu va se réaliser… ne désespérez pas de l’hiver qui est là ! Il vient ce « roi-messie », celui sur qui « reposera l’esprit du Seigneur » (Is 11,2) et qui, doté des sept dons de l’Esprit Saint, « jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur du pauvre du pays » (Is 11,4).

Cette attente du « roi messie » est toute la prière formulée par l’auteur du psaume, toute l’espérance de cette prière (Psaume 71(72), 1-2.7-8.12-13.17) alors que ce psaume a été rédigé après l’exil, à une époque où il n’y avait plus de roi en Israël. A travers cette prière, le peuple exprime sa certitude que Dieu va réaliser sa promesse : Dieu a promis un roi.

Prière d’espérance, de confiance en la parole de Dieu, paroles d’encouragement du prophète Isaïe pour rester fidèle en la réalisation de la promesse divine… alors que la morosité ambiante ne nous invite pas toujours à l’espérance. Les deux premiers textes de la liturgie de ce dimanche, nous posent clairement la question de notre propre espérance. Et moi, est-ce que j’espère encore en la réalisation de la promesse de Dieu ? Dans sa grande miséricorde, notre Sainte Mère, l’Église, nous donne ce temps de l’Avent pour renouveler notre espérance en nous préparant à la fête de Noël, à la venue du Messie, le Christ Jésus.

Se préparer à Noël, ce n’est pas vivre la course aux cadeaux, entrer dans une frénétique course à la consommation comme nous y invite les publicités et les devantures de magasins. Non ! Se préparer à Noël, s’est faire mémoire, rendre présent cet événement unique dans l’histoire de l’humanité : Dieu se fait homme, Dieu vient habiter parmi nous, Il se fait proche. Jésus, Dieu fait homme, est là ! Il est ce roi annoncé par Isaïe, il est ce roi demandé par le psalmiste dans sa prière. Il est là, au milieu de nous par cette parole que nous venons de proclamer. Il est là au milieu de nous, se rendant réellement présent dans le pain et le vin qui deviennent son corps et son sang par les paroles de la consécration que le prêtre prononce au nom du Christ à chaque Eucharistie.

C’est riche du trésor de la foi, riche de la tradition chrétienne que nous pouvons nourrir notre espérance : « tout ce que les livres saints ont dit avant nous est écrit pour nous instruire, afin que nous possédions l’espérance grâce à la persévérance et au courage que donne l’Écriture » nous dit saint Paul dans la seconde lecture (Romains 15,4)

C’est aussi riche de ce même trésor, que nous pouvons découvrir la conversion et la réconciliation qu’il nous faut vivre. L’appel de Jean le Baptiste est de plus en plus urgent : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ! » (Matthieu 3,2). Quelle conversion sommes-nous appelés à vivre ? Il ne s’agit pas d’abord de se convertir à une meilleur pratique, à un meilleur comportement. Il s’agit de « se tourner vers », se tourner vers celui qui vient, se tourner vers le Christ qui vient. Ainsi, nous avons tous besoin de vivre cette conversion, qui que nous soyons. Cette conversion n’est pas d’abord une obligation morale, c’est une nécessité de l’amour ! C’est cette attitude intérieure, cette disposition du cœur qui nous tourne vers le Christ pour nous laisser aimer véritablement par lui. Se convertir, c’est laisser le Christ prendre place dans ma vie, prendre toute la place.

L’annonce de l’Évangile n’est jamais acquise définitivement et suppose chez nous la capacité de se remettre constamment en cause, de changer ce qui doit l’être et de manifester ainsi la présence en nous du Dieu vivant, source de toute renaissance, et de l’Esprit qui libère et renouvelle toutes choses.

Cette conversion nécessaire à notre vie, implique aussi d’entrer dans une démarche de réconciliation. Réconciliation de la nature comme l’annonce le prophète Isaïe (Is 11,6-8). Réconciliation de tous les peuples autour du descendant de David (Is 11,10). Réconciliation offerte par le Christ qui doit être pour chacun de nous une exigence pour nous réconcilier avec tous les hommes : « Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la Gloire de Dieu. » (Rm 15,7)

C’est cette conversion qui nous tient en éveille, c’est ce désir de nous tourner vers le Christ, d’être réconcilier avec Lui qui nous permettra de l’accueillir au dernier jour, lors de son retour dans la Gloire. Restons en éveil le Royaume de Dieu est proche, tout proche. Alors laissons-nous embraser par le feu de l’Esprit Saint afin de devenir, dans le Christ, des témoins vivants de l’amour de Dieu pour tous les hommes, sachant avec confiance et audace rendre compte de l’espérance qui est en nous. Amen.

Homélie pour le deuxième dimanche de l’Avent – Année A

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