Ma vocation… c’est l’amour !

Alors que l’Église nous invite, en ce dimanche à prier pour les vocations, comment ne pas laisser monter vers Dieu notre joie : aujourd’hui, notre diocèse accueille les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face.

Sainte Thérèse, dans son Manuscrit Autobiographique B, s’est écriée : « Ô Jésus mon Amour… ma vocation enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour ! Oui, j’ai trouvé ma place, dans l’Église et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… dans le Cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour » (Ms B 3v°)

Oui, c’est bien pour cela que nous devons prier sans cesse : afin que chaque jeune trouve sa vocation, trouve ce lieu où il est appelé à aimer, c’est-à-dire à donner sa vie. Mais quel est le but d’une vocation spécifique telle que prêtre ou consacré (comme religieux ou laïc) ? Avec Thérèse de l’Enfant-Jésus, nous pouvons dire : aimer Jésus et le faire aimer. Jésus seul…

Beaucoup d’entre nous vivent leur vocation baptismale dans le sacrement de mariage ou dans un célibat choisi ou non. C’est là que le Seigneur se donne à eux. C’est là que le Seigneur donne sa vie… mais il nous la donne par celles et ceux qui ont répondu à un appel spécifique du Seigneur. Jésus donne nous donne sa vie, nous fait découvrir son amour à travers celles et ceux qui lui ont consacré leur vie comme religieux, religieuse, laïc consacré mais aussi comme prêtre. Aujourd’hui, l’Église nous demande de prier encore plus pour eux et pour ceux que le Seigneur appelle à cette belle vocation… mais prenons conscience que les vocations sacerdotales ou consacrées ne sont pas comme les autoroutes… nous en voulons bien mais surtout que le Seigneur prenne chez le voisin !

La mission première des parents et de tout éducateur est une mission d’éveil. Nous devons éveiller à l’amitié avec le Christ. Oui, toute vocation est une histoire d’amitié avec Jésus. Les disciples ont été appelé par Jésus et en répondant à cet appel, ils ont vécu un compagnonnage avec lui, ils ont tissé une amitié avec lui. C’est ainsi que Jésus a pu les envoyer dans le monde pour annoncer l’Évangile à toutes les nations.

Cette amitié est né de la prière. Avant d’appeler ses plus proches collaborateurs pour les envoyer annoncer la Bonne Nouvelle, Jésus a prié pour eux. Il a passé la nuit seul, en prière et à l’écoute de la volonté de son Père. « La vocation des disciples naît précisément dans le dialogue intime de Jésus avec son Père. Les vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée sont avant tout le fruit d’un contact permanent avec le Dieu vivant et d’une prière insistante qui s’élève vers le « Maître de la moisson » tant dans les communautés paroissiales, que dans les familles chrétiennes ». (Benoît XVI)

Oui, « à ceux à qui il dit: «Suis-moi!», Jésus fait une proposition exigeante et exaltante : il les invite à entrer dans son amitié, à écouter attentivement sa Parole et à vivre avec lui ; il leur enseigne le don total à Dieu et à la diffusion de son Règne selon la loi de l’Évangile : «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit» (Jn 12,24) ; il les invite à sortir de leur volonté fermée sur elle-même, de l’idée d’une réalisation de soi, pour se plonger dans une autre volonté, celle de Dieu, et se laisser conduire par elle ; il leur fait vivre une fraternité qui naît de cette disponibilité totale à Dieu (cf. Mt 12,49-50), et qui devient le caractère distinctif de la communauté de Jésus : «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13,35).

Aujourd’hui encore, la suite du Christ est exigeante ; elle signifie apprendre à fixer son regard sur Jésus, à le connaître intimement, à l’écouter dans la Parole et à le rencontrer dans les Sacrements; elle signifie encore apprendre à conformer sa propre volonté à la Sienne. » (Benoît XVI)

Oui, prendre Jésus pour ami, dire oui à son amour, c’est s’engager sur le chemin exigeant du bonheur. C’est à chacun d’entre nous, c’est à chacune de nos familles, c’est à toute notre paroisse, c’est à chacun de nos mouvements d’Église que revient le devoir de conduire « surtout les adolescents, les adolescentes et les jeunes, à développer une amitié authentique et affectueuse avec le Seigneur, dans la prière personnelle et liturgique; à apprendre l’écoute attentive et féconde de la Parole de Dieu, par une familiarité croissante avec la Sainte Écriture; à comprendre qu’entrer dans la volonté de Dieu n’annihile ni ne détruit la personne, mais permet de découvrir et de suivre la vérité la plus profonde sur soi ; à vivre la gratuité et la fraternité dans les relations avec les autres, car c’est seulement en s’ouvrant à l’amour de Dieu qu’on trouve la vraie joie et la pleine réalisation de ses aspirations. «Proposer les vocations dans l’Église locale», signifie avoir le courage d’indiquer, par une pastorale des vocations attentive et adaptée, ce chemin exigeant à la suite du Christ qui engage toute une vie, tellement il est riche de sens. » (Benoît XVI)

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face a vécu simplement cette amitié avec Jésus. Demandons-lui de nous l’enseigner afin que nous sachions susciter les vocations dont notre Église diocésaine à besoin. Nous aurons la joie d’accueillir les reliques de la petite sainte le jour de l’Ascension, le 2 juin. Dans ce cadre là, nous vivrons une nuit d’Adoration du Saint Sacrement dans la nuit du 2 au 3 juin. Que chacun d’entre nous offre au moins une heure de cette nuit pour les vocations sacerdotales et consacrées. Oui, vous avez bien entendu, que vous soyez ici à Amiens ou en week-end à l’autre bout du monde, j’invite chaque paroissien à offrir une heure de prière au Seigneur dans cette nuit du 2 au 3 juin 2011. Amen.

Homélie pour le 4 dimanche de Pâques – année A

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