Mais que fait le Bon Dieu ? Cette question, nous nous la posons facilement quand nous sommes confrontés au mal, à la violence ou que nous nous sentons victimes de nos propres choix de vie ! Mais que fait le Bon Dieu, pourquoi m’en veut-il autant ? « La conduite du Seigneur est étrange. » (Ézéchiel 18,25)… très étrange !
Allez, reconnaissons-le, nous avons la fâcheuse tendance de tout voir de notre propre point de vue, de notre petite position personnelle et de ce fait, mettre Dieu en accusation : « Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour mériter cela ? » C’est tellement plus confortable !
Que ce soit la première lecture ou l’évangile, ces deux textes nous invitent à changer de regard, à nous convertir par rapport à cette attitude.
En premier, Ézéchiel, avec ces mots : « si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu’il a ouvert les yeux, qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. » (Ez 18,27-28) Bonne nouvelle : un avenir est toujours possible ! Il est toujours temps de changer de conduite. N’attendons pas de ne plus avoir de point sur notre permis !
L’attitude du premier des deux fils de l’Évangile est là pour nous le rappeler. Après avoir dit « non » à son père, il va quand même effectuer le service demandé contrairement à son frère. La conversion, le retournement vers Dieu est toujours possible.
Quelque soit ma vie, quelque soit ce que j’ai pu faire, si, je laisse la Parole de Dieu toucher véritablement mon cœur, si je me convertis à cette Parole, si je me laisse aimer par Dieu… un avenir est possible ! Et ce n’est pas parce qu’ils sont pécheurs que les prostitué(e)s et les publicains entrent dans le Royaume de Dieu, c’est parce qu’ils se convertissent, parce qu’ils s’ajustent, s’accordent à la Parole de Dieu.
Jésus fait de vifs reproches aux chefs des prêtres et aux anciens, c’est-à-dire à ce qu’il y a de mieux intentionnés dans le monde, car ils ne sont pas laissés toucher par la Parole de Dieu. Ils sont un peu comme les professionnels de la religion, sûrs d’eux-mêmes, sûrs de leur marchandise, qu’ils ne se remettent pas en question face à cette Parole de Dieu. Ils n’ont pas entendu l’appel de Jean le Baptiste qui demandait de produire le fruit qui témoigne de la conversion.
Cet orgueil nous guette tous ! Moi, je vais à la messe tous les dimanches, je fais mes prières tous les jours… et je suis incapable ou j’oublie d’écouter la Parole de Dieu et de la mettre en pratique. Il y a comme une espèce de suffisance qui nous empêche de nous remettre en question. Alors, n’ayons pas peur ! Entendons l’appel de ce jour… comme nos frères et soeurs aînés ont entendu le témoignage de Saint Firmin et ce ont convertis à la Parole de Dieu.
Ayons à cœur de mettre au centre de notre vie la Parole de Dieu et d’entendre son appel à nous ajuster sans cesse à elle, à nous accorder à cette Parole de Vie. Pour cela, n’ayons pas peur d’accueillir l’invitation de l’apôtre Paul à vivre de l’humilité.
Oui, je sais, ce n’est pas très à la mode et pourtant c’est là le chemin de la paix intérieure, de la conversion véritable.
Ne nous y trompons pas, l’humilité n’est pas de se dévaloriser tout le temps. L’humilité n’est pas une vertu d’effacement, ou de mesure qui nous interdise d’imposer notre présence, notre regard, notre conviction ou notre jugement aux autres. L’humilité est d’abord une attitude intérieure qui, comme le dit saint Augustin, est de nous connaître en vérité. Et se connaître en vérité, c’est s’accueillir, à la lumière de Dieu, ce que je suis ; s’accueillir tel que je suis en sachant reconnaître ce qui est don de Dieu et ce qui est de l’ordre du péché.
L’humilité, c’est entrer sur le chemin de Dieu, un Dieu qui se fait homme, un Dieu qui, dans le Christ, voit et se laisse voir, entend et se laisse entendre, touche et se laisse toucher ; qui s’abaisse jusqu’à la condition humaine et se sert des sens pour nous faire entendre l’appel à l’intimité de son amour, à la sainteté. C’est reconnaître que tout dans la vie du Christ, depuis sa naissance jusqu’à sa mort sur la Croix, est imprégné d’humilité, « car étant dans la forme de Dieu il n’a pas usé de son droit d’être traité comme un dieu mais s’est dépouillé prenant la forme d’esclave. Devenant semblable aux hommes et reconnu à son aspect comme un homme il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort à la mort sur une croix ». (Ph 2,6-8)
Le message d’amour de Dieu nous est parvenu par cet abaissement du Fils. L’humilité est une pierre de fondation de l’authentique vie chrétienne, parce qu’elle est la demeure de la charité. Saint Augustin nous dit : « Si vous me demandez ce qui est le plus essentiel dans la religion et dans la discipline de Jésus-Christ, je vous répondrai : d’abord, l’humilité, ensuite, l’humilité et en troisième lieu, l’humilité ». L’humilité du Christ, en plus de nous révéler la profondeur de l’amour que Dieu nous porte, nous montre la voie réelle qui conduit à la plénitude de cet amour.
Puissions-nous vivre pleinement l’invitation de saint Paul dans la seconde lecture de ce dimanche. Puissions-nous accueillir cet avenir que Dieu ne cesse d’ouvrir devant nous en faisant du chant du psalmiste notre prière quotidienne :
« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. » (Psaume 24(25)) Amen.
Homélie pour le 26ème dimanche ordinaire – année A
Fête diocésaine de la Saint Firmin
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