14e dimanche ordinaire
Année B
La Parole de Dieu :
- Ézéchiel 2,2-5
- Psaume 123(122)
- 2 Corinthiens 12,7-10
- Marc 6,1-6
Mais qui est-il donc ?
Alors que Jésus fait un retour aux sources en venant enseigner à la synagogue de Nazareth, celles et ceux qui le connaissent sont frappés d’étonnement : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? »(Marc 6,3) D’où cela lui vient-il ? Vous pensez bien, on le connait : nous l’avons vu bébé dans les bras de Marie, sa mère. On le connait : nous avons joué, discuté, rit avec lui. On le connait : il travaillait le bois dans l’atelier de Joseph… Ce qu’il fait là nous étonne car ce Jésus, on connait tout son état civil ! Il ne peut pas être différent que ce que nous connaissons de lui !
Une telle attitude n’est pas un fait d’exception. Combien de fois, nous-mêmes, avons catégorisés quelqu’un, l’avons-nous enfermé dans un portrait type parce que nous l’avons connu en culotte courte ? Combien de fois, nous sommes-nous enfermés dans la connaissance de quelqu’un et devenons incapable de nous émerveiller, de rester ouvert au mystère de sa personne ?
Inversement, nous nous sommes peut-être aussi trouvés dans la position de celui qui se sent jugé, classé définitivement dans tel ou tel portrait, telle une peinture qui ne peut plus évoluer ! Et cela nous mis mal à l’aise car nous nous sommes sentis prisonnier et personne ne reconnait notre capacité à grandir, évoluer et se convertir…
C’est dans cette dernière situation que se trouve Jésus aujourd’hui. Il en est peiné. Personne n’accepte que l’inattendu puisse venir de lui. Ils entendent ses paroles, ils ont connaissance des miracles qu’il accomplit… mais non, les habitants de Nazareth en restent au Jésus qu’ils ont toujours connu. Ils n’ont pas le cœur ouvert à l’enseignement de Jésus… et ils sont incapables de produire un acte de foi. Jésus est comme enfermé par celles et ceux qui croient le connaitre et il ne peut accomplir auprès d’eux aucun miracle.
Avec une telle fermeture de cœur, les concitoyens de Jésus ne peuvent accéder au mystère de sa personne. Ils sont prisonniers du regard qu’ils ont sur Jésus. De même, nous aussi quand nous avons définitivement dit de quelqu’un : « Celui-là, on le connait, il est comme ça ! ». Nous l’avons enfermé, ne le faisons prisonnier et désirons avoir le pouvoir sur lui. Nous ne sommes plus ouverts au mystère de sa personne, nous ne sommes plus accueillants !
Comment changer ? Comment nous convertir ? Par un acte de foi ! Par un acte de confiance en Dieu, en l’autre ! Seul cet acte de foi ouvre le chemin au miracle. Seul cet acte de foi ouvre le chemin au mystère et nous permet d’y pénétrer, nous permet de mieux le connaitre.
A l’image des contemporains de Jésus, nous sommes invités à changer notre regard pour aller au cœur des êtres et des choses, pour regarder les autres et le monde avec les yeux de Dieu. Il nous faut apprendre à discerner, à travers les mille petits gestes de défi, de courage, de tendresse posés chaque jour comment l’amour de Dieu se révèle. Il nous fait apprendre à travers les mille petits gestes du quotidien qui disent non à la haine, à l’indifférence, à l’égoïsme, à l’orgueil comment l’amour de Dieu se révèle.
Il nous faut sortir du regard du jugement, du désir de possession et apprendre à avoir un regard de bienveillance, un regard de foi pour découvrir la force de l’amour de Dieu qui se cache en chaque personne. Ainsi, nous resterons ouverts au mystère de chacun et nous pourrons percevoir la vie de Dieu en lui. Nous pourrons nous émerveiller et rendre grâce pour l’œuvre de Dieu en nos vies. Seule l’action de grâce, la louange permet à Dieu d’agir en nos vies ! Avec le Christ, et les disciples, nous pourrons alors nous mettre en route et découvrir peu à peu qui est le Christ et en témoigner autour de nous ! Amen.