«Près de la croix de Jésus…» (Jean 19,25).
Ce soir, nous nous tenons près de Jésus. Nous sommes près de la croix. Nous nous tenons devant Jésus présent dans l’Eucharistie, ce “mémorial de la Pâque du Christ: c’est à dire l’œuvre du salut accomplie par la vie, la mort et la résurrection du Christ.” (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1409)
Nous sommes devant Jésus qui offre sa vie par amour pour nous et nous prenons le temps de recueillir cet amour, de nous laisser aimer par lui.
«Près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine…» (Jean 19,25)
Auprès de Jésus, nous ne sommes pas seul. Sont présents: la Vierge Marie, d’autres femmes dont Marie-Madeleine et le disciple que Jésus aimait. Ce soir, auprès de Jésus, il y a toute l’Eglise qui est réunie: celle du Ciel et celle de la terre. Je prends conscience de cette présence de l’Eglise du ciel et de la terre qui est là avec moi.
Ma modeste présence, si elle est une démarche personnelle, est aussi le signe de la présence de toute l’Eglise. Ce soir, dans ma prière, je porte un certain nombre de personnes que je présente au Seigneur, dans le silence de mon cœur. Je commence par prier pour celles et ceux qui sont ici ce soir. J’invoque pour eux le don de l’Esprit-Saint, c’est avec eux que je vais prier ce soir. Même si je ne les connais pas, je présente au Seigneur chacune des personnes qui sont là. À travers notre présence, c’est également toute la communauté qui se tient là… Aussi, je commence par présenter Seigneur tous ces noms, tous ces visages qui se présentent à mon esprit: ceux que j’aime et ceux que j’ai du mal à aimer; ceux qui me sont proches et ceux qui me sont un peu plus distants…
«Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait» (Jean 19,26)
Jésus me voit. Il me regarde. Dans l’évangile de Jean, le disciple que Jésus aime n’a pas de nom. Qui est-ce? Ce disciple, c’est moi, c’est chacun de nous. Et Jésus nous voit présent près de lui. Je me laisse regarder par lui. Je n’ai pas peur d’accueillir son regard sur ma vie, sur ma personne. Jésus ne porte pas sur moi un regard de jugement. Il porte sur moi un regard d’amour. Avec confiance, j’offre à Jésus tout ce que je suis. Il a offert sa vie pour moi, en retour je lui offre ma vie, je lui offre ce que je suis. Je lui offre ce que j’ai fait de bien, ce qui est cher à ma vie… mais je lui offre aussi toutes les zones d’ombres en moi: mon péché, mes blessures affectives ou psychologiques… Je lui présente tout ce qui me tracasse, tout ce qui me préoccupe, tout ce qui me pèse. Dans le silence de la prière, je n’ai pas peur d’être mis à nu par le regard de Jésus car son regard n’est qu’amour et miséricorde. Il n’a d’autres désirs que de pouvoir m’aimer telle que je suis. Je m’offre à lui pour accueillir tout l’amour dont il désire me combler.
Jésus «dit à sa mère: “Femme, voici ton fils.” Puis il dit au disciple: “Voici ta mère.”» (Jean 19,26-27)
Jésus m’adresse une parole. Comme pour le jeune Samuel (1 Samuel 3,10), je dit au Seigneur: «Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.» Je fais silence en moi pour accueillir la Parole de Dieu. C’est lui le premier qui me parle. C’est lui qui entame le dialogue. Mon premier devoir est donc de l’écouter. Écouter Dieu n’a rien d’abstrait. Dieu me parle avec les mots concrets du langage humain, ces mots que je trouve dans la bible.
Ce sont des mots simples: comme dans l’évangile de ce jour, Jésus me dit: «Voici ta mère.» Il me désigne sa mère, la Vierge Marie, comme ma mère. Il me donne comme modèle celle qui écoute la Parole de Dieu et qui l’accueille en son sein. S’il m’est difficile d’écouter dans le silence le Seigneur, je demande à la Vierge Marie, qu’elle m’apprenne, comme le fait une mère, à écouter avec elle la Parole de Dieu, à l’accueillir dans ma vie.
«Voici ta mère.» Marie est aussi le modèle de l’Eglise. En accueillant la Parole de Christ, j’accueille aussi l’Eglise, Peuple de Dieu, Temple de l’Esprit Saint, qui m’enfante à la foi. J’écoute la parole de celle qui a reçu mission de me conduire sur le chemin du Christ.
Que me dit Jésus aujourd’hui? Quelle parole m’adresse-t-il? Pour l’écouter, je fais silence en mon cœur. Je fais silence en mon être. Je fais silence en ma vie.
«Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.» (Jean 19,27)
Je termine ma prière en acquiesçant à la Parole de Dieu. J’exprime mon désir au Seigneur de mettre en œuvre sa Parole dans ma vie. Ce n’est jamais quelque chose de compliqué que me demande le Seigneur. Il ne demande jamais quelque chose qui soit au dessus de mes forces. Et quand je décide d’accueillir sa Parole et de la mettre en œuvre, Dieu me donne toujours la grâce qui va avec pour réaliser ce qu’il me demande. Je formule donc dans mon cœur une réponse à cette Parole de Dieu. C’est avec amour que Dieu s’adresse à moi, c’est avec amour que je lui réponds.