Les mots entendus dans la seconde lecture peuvent nous surprendre. Nous n’avons pas choisi ce texte parce que nous avons parmi nous les couples qui vont se marier en cette année 2015. Non, les textes entendus sont ceux qui sont proclamés dans toute l’Église en ce dimanche.
Alors que veut nous dire saint Paul? Il ne nous propose pas un cours sur le mariage, le célibat ou la vie sexuelle en générale. Il fait une constatation. Saint Paul constate qu’il y a des célibataires qui savent user de leur liberté pour se consacrer à Dieu et aux autres mais aussi que certains sont tout occupé par leur vie de couple et leur vie amoureuse qu’ils oublient leur vie spirituelle. A l’inverse, il sait aussi que certains célibataires se recroqueville dans l’égoïsme mais aussi que pour certains, l’amour vécu dans le mariage un chemin de progression dans l’amour de Dieu et des autres.
Le souci de soi-même, le souci de son bien-être personnel ou de couple peut être un obstacle majeur à un amour véritable. C’est pour cela que saint Paul désire nous « voir libres de tout souci. » (1 Corinthiens 7,32) Il veut nous « proposer ce qui est bien, afin que [nous soyons] attachés au Seigneur sans partage ». (1 Corinthiens 7,35)
Oui, c’est dans l’attachement au Seigneur que le véritable amour trouve son plein épanouissement. Être attaché au Seigneur, ne pensons pas que cela est vrai pour ceux qui lui ont consacré leur vie comme les prêtres et les consacrés (c’est-à-dire les religieux, religieuses, laïcs consacrés…) dont c’est la fête demain. Être attaché au Seigneur cela doit être le désir de tout baptisé, de tous ceux qui se marient à l’Église.
Désirer cet attachement au Seigneur n’est pas compliqué. Jésus nous dit: « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Apocalypse 3,20)
En venant frapper à la porte de l’Église pour recevoir la bénédiction de Dieu dans le sacrement de mariage, vous ouvrez la porte au Christ qui frappe à celle de votre couple, de votre famille. Vous permettez au Seigneur d’entrer dans votre vie de couple, votre vie de famille. Laisser entrer le Seigneur dans sa vie, cela change tout! Je vous en témoigne comme prêtre mais vous avez eu aussi le témoignage des deux couples qui vous ont accompagné dans cette préparation au mariage. Ils vous ont dit comment la présence du Christ Jésus dans leur vie a été un soutien, un réconfort, une joie. Laisser le Christ entrer dans sa vie ne veut pas dire que celle-ci sera un long fleuve tranquille. Non, c’est découvrir qu’à chaque moment de la vie, qu’il soit joyeux ou douloureux, le Christ est là et qu’il nous soutient dans ce que nous avons à vivre, qu’il nous aide à traverser chacun de ces évènements et que nous y sommes infiniment aimé.
« L’amour de Jésus, qui a béni et consacré l’union des époux, est en mesure de maintenir leur amour et de le renouveler quand humainement il se perd, se déchire, s’épuise. L’amour du Christ peut rendre aux époux la joie de cheminer ensemble ; parce que le mariage, c’est cela : le cheminement ensemble d’un homme et d’une femme, dans lequel l’homme a la tâche d’aider son épouse à être davantage femme, et la femme a la tâche d’aider son mari à être davantage homme. C’est la tâche que vous avez entre vous. “Je t’aime, et par cela je te fais plus femme” – “Je t’aime, et par cela je te fais plus homme”. C’est la réciprocité des différences. Ce n’est pas un chemin simple, sans conflits, non, il ne serait pas humain. C’est un voyage exigeant, parfois difficile, parfois aussi conflictuel, mais c’est la vie ! » (Pape François, homélie du 14 septembre 2014)
L’amour s’épanouit dans la mesure où j’apprends à accueillir le seul et véritable amour qui soit: Jésus-Christ.
Homélie pour le 4ème dimanche ordinaire – Année B