Chers jeunes, il y a dans cette ville une grande joie ! (cf. lectures de ce dimanche) Il y a dans le peuple de Dieu une grande joie ! Aujourd’hui, l’Église est mère. Elle vous enfante à la vie de Dieu par le baptême. Alors que dans le monde, nous fêtons en ce jour celles qui sont mère, votre baptême nous donne de rendre grâce pour celle qui ne cesse de nous enfanter à la vie de Dieu : l’Église ! Pour vous, comme pour chaque baptisé, l’Église est mère car Dieu fait de vous ses enfants, car Dieu, par le sacrement du baptême, devient votre Père.
L’Église est mère car c’est par elle et en elle que nous recevons, par la grâce des sacrements, la vie de Dieu. L’Église est mère car c’est en elle et avec elle que nous lisons et méditions la Parole de Dieu source de vie ! L’Église est mère car c’est par elle et en elle que nous recevons l’enseignement nécessaire pour devenir véritablement disciple du Christ.
Aujourd’hui, la parole du Christ entendu dans l’évangile de ce dimanche se réalise pour vous : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jean 14,18). Par le baptême, Dieu devient votre père, il fait de vous ses enfants. Par le baptême, l’Église est votre mère. C’est avec elle et par elle que vous pourrez grandir dans l’amour de Dieu.
Par le baptême que vous allez recevoir dans quelques instants, le Père fait de vous ses enfants. Pour en arriver à ce jour tant attendu, vous avez, comme le peuple de Samarie, accueilli la Parole de Dieu. Accueillir la Parole de Dieu, c’est connaître le Seigneur, le Christ, en son cœur, comme le seul saint.
Vivre en baptisé, c’est vivre de cette présence qui est là au fond de notre cœur. Dieu lui-même, Père, Fils et Saint Esprit, vient faire en vous sa demeure. « L’eau sainte du baptême, [fait de vous] le temple où Dieu Lui-Même daigne habiter dans son amour » nous dit sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. (Poésie 35)
Devenir enfant de Dieu par le baptême, c’est connaître le Seigneur, le Christ, en son cœur, comme le seul saint. Vous avez découvert cette présence de l’Esprit-Saint en vous et c’est cette présence qui vous fait vivre. Être marqué du sceau de Dieu par le baptême, c’est aussi « être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. » comme nous y invite saint Pierre dans sa première lettre.
Comment rendre compte de l’espérance qui est en nous ? Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face nous en donne la clef : aimer le Christ et le faire aimer. Pour cela, nous sommes invités à lui offrir notre vie comme Jésus nous a offert sa vie. Le baptême répand « dans ton âme une sainte blancheur, il faut que le vrai Dieu l’habite par Lui-même, il faut que l’Esprit-Saint soit la vie de ton cœur » nous explique la petite Thérèse. (Poésie 3)
Pour vivre cela, il n’y a pas d’autre chemin que de s’offrir à l’Amour miséricordieux du Seigneur. Dieu est Père, il est Amour miséricordieux, Amour prévenant, généreux, riche de tendresse, désireux de se donner. Sainte Thérèse nous en indique le chemin, par une voie toute simple : sa petite voie de confiance et d’amour. Avancer sur cette voie de confiance et d’amour, c’est répondre à la vocation de notre baptême : la sainteté. La sainteté consiste en une disposition du cœur qui nous rends humbles et petits entres les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père.
N’ayons pas peur ! Livrons-nous à cet Amour tendre et miséricordieux. Dieu est père et, comme nous le dit Thérèse : « le Bon Dieu est plus tendre qu’une mère » (Ms A, 80v°). Le prophète Isaïe nous dit aussi : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux » (Is 66)
Être chrétien, vivre en baptisé, ce n’est point difficile ! Thérèse nous dit que « Jésus ne demande pas de grandes actions mais seulement l’abandon et la reconnaissance ». (Ms B) Oui, « ce qui plaît à Jésus, c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde » (LT 197)
Alors, en ce jour où nous fêtons toutes les mères, en ce jour où l’Église enfante par le baptême de nouveaux enfants de Dieu, comment ne pas rendre grâce à Dieu pour la vie qui est donnée ? Comment ne pas rendre grâce à Dieu pour celle qui doivent être pour nous visage de la maternité de Dieu ? Comment ne pas nous livrer à un si tendre amour ? Comment pouvons-nous refuser cette vie qui jaillit en abondance du cœur de Dieu ? Comment avoir peur d’un tel amour ? Comment avoir peur de répondre à son appel ?
« Je ne puis craindre, nous dit Thérèse, un Dieu qui s’est fait pour moi si petit… je l’aime !… car il n’est qu’amour et miséricorde ! » (LT 266).
« C’est la confiance, rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour. » (LT 197). Amen.
Homélie pour le 6ème dimanche de Pâques – Année A
Baptême de deux jeunes de la Fondation d’Auteuil