Qu’est-ce que la joie ?

Boules de NoëlLes lumières de Noël qui envahissent les rues de nos communes sont censées nous invités à la joie, la joie de la fête qui approche. Peut-être y avons-nous contribué en participant aux concours des illuminations des maisons. En ce mois de décembre, comme chaque année, il y a comme un air de fête qui plane dans l’air. Et cet air de fête est peut-être d’autant plus important en ce temps de crise, en ces temps difficiles. Tout est là pour nous faire rêver et nous inviter à laisser entrer la lumière dans nos porte-monnaie en les ouvrant bien grand et ainsi nous faire plaisir. Tout ceci a pour but de nous inviter à la joie, l’espace d’une journée… en nous évadant hors du temps.

La joie. Voilà, une espérance… si ce n’est pas déjà une réalité… mais elle n’est certainement pas une évasion hors du temps. La véritable joie n’est pas une joie éphémère obtenue par quelques substances illicites, éthyliques ou/et addictives. La joie est un appel qui vient du plus profond de mon être. La joie est une véritable espérance.  La joie s’accueille. La joie s’apprend! Comment accueillir, comment apprendre la joie?

«Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie; le Seigneur est proche» (cf. Philippiens 4,4.5) nous dit l’antienne d’ouverture de ce dimanche de l’Avent, appelé aussi dimanche de Gaudete.

Dans la prière d’ouverture de cette messe, nous avons demandé au Seigneur de diriger notre joie vers la joie d’un si grand mystère (celui de célébrer la naissance de son Fils). Comment? En ayant un coeur vraiment nouveau.

Dans les lectures de ce dimanche, nous sommes aussi invités à la joie. Avec le prophète Isaïe: «Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu» (Isaïe 61,10). Le prophète s’adresse aux pauvres (c’est-à-dire ceux qui ont le dos courbé par le poids de la vie), à ceux qui ont le coeur brisé, aux prisonniers, aux captifs. Cette joie promise n’est pas réservées qu’aux privilégiés mais elle est pour les accablés de la vie, celles et ceux qui peinent dans le quotidien.

En réponse à cette lecture, nous avons entendu le Magnificat, le chant d’action de grâce de la Vierge Marie. Marie qui tressaille de joie pour le don que Dieu fait à l’humanité de son Fils et qu’elle porte en son sein. Marie rend grâce… comme saint Paul nous y invite dans la seconde lecture.

«Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance…» (1 Thessaloniciens 5,16). Et saint Paul nous invite à accueillir les prophètes, ceux qui nous annoncent véritablement la Parole de Dieu. Il nous invite à discerner ce qui est bien et à nous éloigner de ce qui est mal. Il nous invite à laisser bruler le feu de l’Esprit Saint qui est en nous.

En fait, la liturgie de ce dimanche vient nous rappeler que la grande joie de Noël n’est pas dans l’euphorie commerciale et médiatique de cette période de fêtes. La joie est dans un évènement plus discret: la naissance de Jésus. Cet évènement n’a pas fait grand bruit à part au Ciel où les anges ont fait un concert du tonnerre pour chanter la gloire de Dieu. Cette naissance, qui procure la joie véritable, n’est pas qu’un évènement passé, un anniversaire à célébrer. Cette naissance se produit aujourd’hui dans ma vie à chaque fois que je fais une place à Dieu. Tel Jean le Baptiste qui, humblement, annonce , témoigne de la Lumière qui vient: le Christ. Il ne se prend pas pour le Sauveur, pour le Christ. Il se reconnait comme l’ami de l’époux. Telle la Vierge Marie qui se reconnait comme l’humble servante.

La véritable joie se trouve dans l’humilité et la vérité. L’orgueil et le mensonge n’engendre que la tristesse car ils déchirent l’être. L’humilité, qui n’est pas un anéantissement, mais la conscience que ma vie se reçoit de Dieu, est la source de la joie profonde.

Une question se pose à nous: comment nous recevoir de Dieu? Se recevoir de Dieu, ce n’est pas compter sur ses propres forces mais c’est s’appuyer sur Dieu. C’est savoir prier  avec les mots de la prière scoute: «Seigneur Jésus, apprenez-nous…»

Se recevoir de Dieu, c’est reconnaitre que seul le Christ peut être un maître, un ami, un frère avec qui je peux vivre un dialogue personnel, dans la foi. Ce dialogue se vit par la lecture des Evangiles, du Catéchisme de l’Eglise Catholique, du Youcat. Il se vit dans la prière. Se recevoir de Dieu, c’est donner sans compter sa vie à Dieu car je découvre que la joie véritable jailli alors de mon coeur.

Plus j’apprends à me recevoir de Dieu, plus je peux aimer authentiquement les autres. Plus j’apprends à me recevoir de Dieu, plus je peux donner sans compter. Plus  je me reçois de Dieu, plus je peux combattre sans souci les blessures de la vie. Plus je me reçois de Dieu, plus j’ai de joie à savoir que je fais la volonté de Dieu. Alors avec Marie, je peux chanter: «Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur…»  car en moi se réalise une naissance: Jésus, le Verbe de Dieu prends corps, devient une réalité vivante qui engendre la joie d’être aimer et d’aimer véritablement. Amen.

Homélie pour le 3ème dimanche de l’Avent – Année B
Dimanche de Gaudete

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