Au premier jour de l’année civile, nous vivons le dernier jour de l’octave de Noël. Aujourd’hui, le jour de Noël s’achève ! Noël s’achève et une nouvelle année commence par un envoi en mission sous le signe de la Paix. Cet envoi en mission se déploie dans ces deux pôles de l’évangile de ce jour : les bergers et la Vierge Marie.
Les bergers, après avoir vu l’enfant nouveau-né couché dans une mangeoire « racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. » (Luc 2,17) Aujourd’hui encore, dans notre société, même si certain la revendique laïque, il nous faut raconter, dire, ce qui nous a été annoncé au sujet de Jésus. Il faut témoigner à temps et contre temps de notre rencontre avec le Ressuscité, avec Jésus. Témoigner, ce n’est pas imposer mais c’est rendre compte d’une expérience, de notre expérience de disciple de Jésus Christ, rendre compte de notre expérience de chrétien. Témoigner, c’est rendre compte de l’espérance qui est en nous.
Ce témoignage exige aussi de nous que nous adoptions l’attitude de la Vierge Marie. « Marie, cependant, retenait tous ces évènements et les méditaient dans son cœur » (Luc 2,19) Marie, contemple et médite en silence dans son cœur. Elle fait sien ce projet de Dieu et accueille au plus profond d’elle-même ce mystère qu’elle contemple de ses yeux. C’est dans le silence de cette contemplation que la Vierge Marie nous fait entrer dans les profondeur de la connaissance du Christ. C’est aussi dans cette contemplation que Marie accueille de façon inconditionnelle la volonté de Dieu.
Marie garde tous ces évènements dans son cœur : la visite de l’ange, la naissance du Christ et des évènements qui accompagnent cette naissance, la vie caché du Christ à Nazareth au cœur même de la Sainte Famille, la vie publique de Jésus, sa passion et sa résurrection, l’accueil de l’Esprit-Saint et la naissance de l’Église. Oui, c’est dans tout ce mystère, toute cette vie qu’il nous faut plonger nous aussi pour rendre témoignage de notre foi. Que Marie, qui est toute mère, nous aide à vivre cet enfantement à la vie du Christ, qu’elle nous apprenne à être témoin du Christ, témoin pour le Christ.
En cette année 2011 consacrée à la famille par les évêques de France, entendons cet appel de Benoit XVI, dans son message pour la journée mondiale pour la paix de cette année : « l’éducation religieuse est une route privilégiée pour donner aux nouvelles générations la possibilité de reconnaître en l’autre un frère et une sœur, avec qui marcher ensemble et collaborer pour que tous se sentent comme les membres vivants d’une même famille humaine, au sein de laquelle personne ne doit être exclu.
La famille fondée sur le mariage, expression d’une union intime et d’une complémentarité entre un homme et une femme, s’insère dans ce contexte comme première école de formation et de croissance sociale, culturelle, morale et spirituelle des enfants, qui devraient toujours trouver dans leur père et leur mère les premiers témoins d’une vie orientée vers la recherche de la vérité et de l’amour de Dieu. Les parents eux-mêmes devraient être toujours libres de transmettre, sans entraves et de manière responsable, leur patrimoine de foi, de valeurs et de culture à leurs enfants. La famille, première cellule de la société humaine, reste le milieu primordial de formation pour des relations harmonieuses à tous les niveaux de la convivialité humaine, nationale et internationale. Nous trouvons ici la route à suivre avec sagesse pour construire un tissu social solide et solidaire, pour préparer les jeunes à prendre leurs propres responsabilités dans la vie, au sein d’une société libre, dans un esprit de compréhension et de paix. » (n°4)
Ouvrons donc nos cœurs et nos vies à la bénédiction que le Seigneur ne cesse de nous accorder comme nous l’avons entendu dans la première lecture et le psaume. Oui, Dieu ne cesse de nous bénir, de dire du bien de nous… à nous d’ouvrir librement notre cœur pour accueillir cette bénédiction et en vivre !
Être « béni », c’est être dans la grâce de Dieu, vivre en harmonie avec Dieu, vivre dans l’Alliance. Cela ne nous épargnera pas les difficultés, les épreuves que tout le monde connait un jour ou l’autre. Mais celui qui vit dans la bénédiction de Dieu, traversera les épreuves en « tenant la main de Dieu ».
Bonne et sainte année à chacun ! Bonne et sainte année à chacune de nos familles ! Amen.
Homélie pour la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu, le 1 janvier
Journée Mondiale pour la Paix – messe paroissiale au Carmel
1 lecture: Nombres 6,22-27; Psaume 66(67); 2 lecture: Galates 4,4-7; Évangile: Luc 2,16-21