Tenir nos lampes allumées

En ces temps difficiles, Jésus semble nous dire qu’il n’y a pas de place pour l’insouciance. Il n’y a pas de place pour avoir le petit grain de folie qui apporterait un peu de joie et de réconfort dans notre monde si éprouvé. Seuls celles et ceux qui font tout bien comme il faut semblent pouvoir avoir part à la fête, avoir le droit de se réjouir… et pourtant, ceux-là semblent peu ouverts aux autres et partageurs… Les noces promettent d’être austères !

Comprendre la parabole de Jésus comme cela est une erreur. Jésus ne vient pas nous donner un enseignement sur le partage ou la manière de se comporter. Il vient nous enseigner sur la fin de l’histoire : la venue du Royaume de Dieu. Celle-ci sera comme une participation à des noces ! En attendant, il nous faut veiller car nous ne savons ni le jour ni l’heure de cet évènement.

Veiller… attendre… encore et toujours. Cela est fatiguant. Ces derniers mois, nous ne faisons que cela : attendre ! Attendre la fin de l’épidémie. Attendre la fin des confinements répétitifs. Attendre de pouvoir célébrer dans des conditions normales. Attendre de retrouver une vie sociale normale. Attendre pour pouvoir nous rassembler et célébrer ensemble. Attendre… encore et toujours ! Attendre au risque de la lassitude.

En nous invitant à veiller, Jésus ne nous invite pas à la passivité. Il nous demande de nous maintenir éveillés. Et cela, nous pouvons le faire tous ensemble même si nous ne pouvons pas nous rassembler au cœur même de l’Eucharistie. Chacun chez soi, seul ou en famille, nous allons veiller ensemble et tenir nos lampes allumées.

L’huile de la foi :

Pour tenir nos lampes allumées, nous avons l’huile de la foi. Cette huile est un don que nous avons reçu : au jour de notre baptême et du témoignage de nos ainés. Nous l’avons reçu au baptême : osons faire un acte de foi dans cette grâce que Dieu nous a fait. Appuyons-nous également sur la foi des autres.

La semaine dernière, nous avons célébré la fête de tous les saints, connus ou inconnus. Allons puiser dans leur témoignage pour soutenir notre foi. Ils ont vécu à des époques différentes, ils ont été confrontés à l’épreuve… Il y a autant de saint qu’il y a de chrétien ! Appuyons-nous sur leur foi, sur la manière dont ils se sont laissés habités par l’Esprit-Saint. Appuyons-nous sur leur prière… mais appuyons-nous aussi sur la foi de nos contemporains, de notre conjoint, de nos enfants, de nos amis. Personnellement, ma foi est aussi nourrie de votre foi.

Notre foi en Dieu Père, Fils et Saint Esprit s’enracine aussi dans l’Écriture, dans la Parole de Dieu. Il n’y a pas besoin d’avoir fait de grandes études pour s’approcher de la Parole de Dieu : les mots de Dieu sont toujours à notre portée, les mots de Dieu nous sont toujours compréhensibles. Dieu a une parole pour son peuple, mais il a aussi une parole pour chacun de nous. Prions, méditons et partageons la Parole de Dieu avec audace et confiance.

L’huile de la foi s’enrichit dans la prière personnelle et communautaire, familiale… Prière d’action de grâce, prière d’intercession, prière de supplication, prière silencieuse. J’accueille la présence du Seigneur avec ce que je suis aujourd’hui. Je fais mémoire des autres et les présentes au Seigneur.

Aujourd’hui, nous avons peut-être l’impression de prière seul à la maison… mais quand je prie, c’est toute l’Église qui prie et quand l’Église prie, elle prie avec moi.

L’huile de la charité :

Avec l’huile de la foi, nous avons aussi l’huile de la charité. Elle nous tient aussi en éveille. Et celle-ci est importante dans le monde d’aujourd’hui. L’huile de la charité empêche le confinement de mon cœur. Elle m’ouvre à l’autre. Avec elle, je reste attentif à celles et ceux qui m’entourent. Un geste, un sourire, une attention, un don, un service rendu… pour mon conjoint, pour mes enfants, pour mes parents, pour mon voisin, pour la personne vulnérable, seule, isolée… chacun sera inventer !

La charité, c’est aussi savoir rendre grâce et intercéder pour celui a fait preuve de miséricorde envers moi. La charité, c’est aussi confier dans la prière celles et ceux qui ont des responsabilités politiques, sociales, ecclésiales… La charité, c’est donner du temps pour l’autre.

L’huile de la charité n’est autre que la fraternité en actes ! et cette huile est essentielle dans les rouages de notre monde, de notre humanité.

La lumière de l’espérance

Ces huiles de la foi et de la charité permettent à la flamme de l’espérance de briller dans l’obscurité de la nuit. Et nous en avons grandement besoin ! Nous sommes dans la nuit… nous ne voyons plus le chemin sur lequel avancé… seule l’espérance, alimentée par la foi et la charité, nous permets de veiller et de savoir que l’époux arrive. Seule l’espérance, nous permet d’entre le cri de l’époux qui vient. Seule l’espérance, nous permettra d’entrer dans la salle des noces…

Oui, voici l’époux qui vient, il nous ouvre un avenir ! Dès maintenant, dans la foi, la charité et l’espérance, vivons la rencontre avec l’époux. Vivons la rencontre avec le Christ ! Il est notre avenir ! Au cœur de la nuit, sachons entendre le cri : « Voici l’époux qui vient ! » (Matthieu 25,6) et sortons à sa rencontre !

32ème dimanche ordinaire

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Pour aider à alimenter notre lampe, voici une petite vidéo de mon frère prêtre Bertrand.

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