Un ami pour la vie

Ste Thérèse d'AvilaAujourd’hui, nous sommes heureux de fêter la Madre, sainte Thérèse de Jésus, la réformatrice du Carmel. Thérèse d’Avila permit à l’ordre du Carmel de retrouver la fraicheur première de la règle.

Mais parler de la Madre, ce n’est pas d’abord parler de la règle mais parler d’une amitié. C’est bien à cela que nous invite notre Docteur de l’Eglise: vivre une amitié avec le Christ, et en tout premier lieu dans l’oraison, cet «échange d’amitié dans lequel on s’adresse, souvent, seul à seul, à Celui dont on se sait aimé» (Ste Thérèse d’Avila).

Pour cela, elle nous donne le conseil suivant: «Représentez-vous le Seigneur lui-même à côté de vous. Regardez avec quel amour et quelle humilité il nous enseigne. Croyez-moi: autant que vous le pourrez, ne vous séparez pas d’un si bon ami. Si vous vous habituez à considérer qu’il est auprès de vous, il verra que vous faites cela avec amour, que vous vous efforcez de le contenter, et alors vous ne pourrez plus – pour parler ainsi – vous débarrasser de lui! Il ne vous fera jamais défaut, il vous aidera dans toutes vos difficultés, vous le trouverez partout. Pensez-vous que ce soit peu de choses que d’avoir un tel ami à ses côtés?» (Chemin de perfection 26,1-5)

Dans le récit de sa vie (chapitre 22), elle nous dit encore: «En compagnie d’un ami si dévoué, et d’un capitaine si valeureux, qui marche en tête dans la voie de la souffrance, on peut tout supporter. Il est notre soutien, il est notre force; jamais il ne nous fait défaut. C’est un ami véritable.» (…) «En le suivant, on marche avec sécurité. Ce maître qui est nôtre est pour nous la source de tous les biens. C’est lui qui vous enseignera. Considérez sa vie: elle est le plus parfait des modèles. Que pouvons-nous désirer de plus que d’avoir près de nous un ami si dévoué, qui ne nous laissera pas à l’heure de l’épreuve et de la tribulations comme le font ceux du monde? Heureux celui qui l’aime véritablement et le garde toujours près de soi!»

Oui, le Christ est un ami véritable et il n’a d’autres désirs que de nous donner l’eau vive, cette eau qui coule de son coeur transpercé sur la Croix. «Par le don de son amour, il est l’ami et l’époux, il est, pour l’Eglise, la source intarissable de la sainteté» prierons-nous dans quelques instant avec la Préface qui ouvre la Prière Eucharistique. Ceci après avoir reconnu, qu’en son Fils, le Père «nous donnes un compagnon dans notre faiblesse, un maître de vérité, un modèle d’intimité filiale» avec Lui.

Puisque le Christ, comme pour la Samaritaine, nous demande: «Donne-moi à boire», ouvrons-lui toujours plus les portes de notre coeur. Ayons soif de cette intimité avec le Christ que nous ne pouvons trouver que dans le secret de la prière silencieuse qu’est l’oraison. C’est une grâce à lui demander dans la prière.

Puissions-nous faire cette demande avec les mots même de Benoit XVI, aux JMJ, le 21 août dernier à Madrid, invitant chacun à prier: «Jésus, je sais que tu es le Fils de Dieu, que tu as donné ta vie pour moi. Je veux te suivre avec fidélité et me laisser guider par ta parole. Tu me connais et tu m’aimes. J’ai confiance en toi et je remets ma vie entre tes mains. Je veux que tu sois la force qui me soutienne, la joie qui ne me quitte jamais.» Amen.

Homélie pour la Solennité de Sainte Thérèse d’Avila – Carmel d’Amiens

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