« Je suis le bon pasteur (le vrai berger) » (Jn 10,27) vient de nous dire Jésus dans l’évangile. Ce sont ces quelques mots qui vont faire l’objet de notre méditation de ce jour. Nous avons tous en tête des images de troupeaux de moutons gardés par un berger… dans de verts pâturages de montagne ou plus prêt de chez nous, dans les prés salés de la baie de Somme…
« Je suis le bon pasteur (le vrai berger) ». Membres du peuple de Dieu par notre baptême, nous sommes les brebis qui écoutent la voix du Christ. Et bonne nouvelle, Jésus nous connait… il nous appelle par notre prénom. Pensez au cérémonial de la promesse qui nous dit: « et comme tu es un chrétien qui a reçu au baptême le prénom de… »
Être chrétien, disciple du Christ, c’est marcher à la suite de ce bon pasteur, écouter sa voix, accueillir la vie qu’il nous donne. Mais cela n’est pas facile au quotidien, Jésus on ne le voit pas ! Dans sa grande bonté, Jésus a confié cette mission à ses apôtres, de faire paître son troupeau. Nous pouvons repenser à l’évangile de dimanche dernier où Jésus a dit à l’apôtre Pierre : « Sois le berger de mes brebis » (Jn 21,17). C’est cette mission que les prêtres, comme collaborateurs des évêques, ont reçue: être le berger des brebis du Christ. C’est un appel de Dieu, une mission confiée par l’Église, corps du Christ, à un homme qui n’est pas un super héros mais un homme marqué par ses qualités et ses aptitudes reconnues par l’Église au jour de son ordination, mais aussi par ses pauvretés et ses faiblesses. Bref, un homme comme vous et moi qui promet de faire son mieux, oui de son mieux, porté par le don du Christ reçu par l’ordination!
Pour être moi-même scout, je voudrais encourager chacun, garçons et filles, jeunes et parents, à vivre pleinement les principes et la loi scouts, et à rester fidèle à votre promesse. Vous avez là une école formidable pour devenir vous aussi les bergers auxquels le Christ confie son troupeau.
Oui, vous accomplissez déjà cette belle mission en acceptant de recevoir une responsabilité au sein du scoutisme: comme chef de groupe, comme chef de troupe ou cheftaine de compagnie, comme Akela, comme assistant, comme C.P., comme sizenier ou sizenière, comme second… mais aussi comme ‘cul de pat’. Cette responsabilité nous la recevons aussi comme grand frère ou grande sœur, comme parent… et dans toutes les responsabilités que nous prenons.
Chacun, à la mesure de notre âge, nous est confié un petit troupeau qu’il nous faut conduire au Christ, lui qui a la vie éternelle. Voilà notre responsabilité: faire grandir chacun dans sa dignité d’enfant de Dieu, faire découvrir à chacun la source de l’amour que Dieu fait couler au plus profond de notre cœur: source de joie, de paix… quelque-soit les épreuves de la vie. Nous n’avons jamais à oublier que le troupeau nous est confié, il ne nous appartient pas! Et que le vrai pasteur, le vrai berger, c’est le Christ… il est à la tête pour conduire mais il a aussi, par ses souffrances et par sa mort, pris la dernière place pour être sur de ne perdre aucune brebis sur le chemin… quelque soit notre vie, quelque soit nos actes, le Christ est toujours là pour nous prendre sur ses épaules et nos ramener au cœur du troupeau, sur les prés d’herbe verte.
Ainsi, nous pouvons prendre avec confiance cette responsabilité que le Christ nous confie car nous sommes berger du troupeau mais aussi brebis du Seigneur! Comme brebis du Christ nous devons nous laisser conduire vers ces verts pâturages que le Seigneur nous indique. Le Seigneur veut notre bonheur.
Cette responsabilité s’apprend en mettant notre honneur à mériter confiance, à être loyal, dans le don de soi par le service des autres (en pensant toujours aux autres), en faisant tout pour être l’ami de tous, en prenant soin de la nature, du monde dans lequel nous vivons car nous y voyons l’œuvre de Dieu, en étant maître de soi… je ne vais pas vous décliner dans le détail ce que vous connaissez par le cœur et que vous essayez de mettre en pratique chaque jour!
En ce jour où nous prions, avec toute l’Église, pour les vocations sacerdotales et consacrées, mon cœur de père… et mon cœur de grand frère, voudrait vous dire à chacun, que vous soyez louveteau ou louvette, scout ou guide, routier ou guide ainée, chef ou cheftaine: le Christ vous appelle! Répondez lui avec confiance et en scout: Toujours prêt!
Le Christ vous appelle à une belle vocation: la sainteté! Alors, de grâce, cherchez, réfléchissez comment vous allez répondre! Que votre réponse soit un véritable choix, un « oui » généreux, franc et massif! Et ceci que vous répondiez au Seigneur à l’appel qu’il vous adresse en choisissant cette grande et belle voie qu’est le mariage: en donnant votre vie à quelqu’un du sexe opposé, vous aurez à devenir des époux aimant à l’image du Christ qui donne sa vie par amour pour l’humanité et en donnant la vie!
Si c’est dans le sacerdoce ou la vie consacrée que le Seigneur vous appelle, vous aurez à devenir témoin de la présence du Christ au cœur de notre monde, en consacrant, en offrant votre vie au Christ… pour la gloire de Dieu et le salut du monde. N’ayez pas peur, c’est un beau chemin aussi… pas plus difficile que celui du mariage. On se sent souvent petit et faible devant une telle mission, et pourtant quelle grâce que nous donne le Bon Dieu quand il vient entre nos mains dans l’Eucharistie! Quelle grâce de pouvoir offrir à chacun un chemin de miséricorde et de pardon dans le sacrement de la réconciliation ou l’onction des malades! Quelle grâce de pouvoir donner la vie par le baptême! Oui, quelle grâce de pouvoir être cet humble instrument entre les mains de Dieu pour offrir à chacun les dons de son amour.
Ne cessez jamais de prier pour tous les prêtres: ceux qui sont fidèles à Dieu parfois au prix de leur vie dans le martyr, mais aussi pour ceux qui chutent sur le chemin.
Puissions-nous découvrir en ce jour de prière pour les vocations sacerdotales et religieuse, que, scouts, nous ne cessons jamais de demander à Dieu de répondre à son appel…
Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte Volonté.
Amen.
Homélie pour le 4ème dimanche de Pâques – Année C
Dimanche de prière pour les vocations sacerdotales et consacrées
Homélie prononcée pour la fête de groupe de la 1ère et 2ème Amiens, Guides et Scouts d’Europe
Actes 13,14.43-52; Psaume 99(100), 1-3.5;
Apocalypse 7,9.14b-17; Jean 10,27-30