« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jean 1,29) Ces paroles prononcées juste après le baptême de Jésus par Jean le Baptiste, nous les connaissons bien. En effet, à chaque messe, le prêtre les prononce juste avant que nous nous avancions pour recevoir la Sainte Communion. A ces paroles, nous répondons par une autre phrase inspirée de l’Évangile: « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri. » (cf. Luc 7,1-10)
Pourquoi Jean le Baptiste désigne-t-il Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »? Faisons appel à notre mémoire biblique! Souvenons-nous d’Abraham et aussi de la sortie d’Egypte, la Pâque du peuple hébreux.
Alors qu’Abraham part offrir son fils Isaac en sacrifice, ce dernier demande à son père: « Où est l’agneau pour l’holocauste? » (Genèse 22,7) Abraham répondit: « Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils. » (Genèse 22,8)
Mais bien sur, c’est l’agneau pascal qui revient principalement à notre mémoire. L’agneau pascal est cet agneau immolé et mangé dans chaque famille, le soir de Pâques. Il est le signe que Dieu est passé au milieu de son peuple pour le libérer.
Jean le Baptiste en désignant Jésus comme « l’Agneau de Dieu » nous présente Jésus comme la présence de Dieu au milieu de son peuple. Il est la Pâque, le passage de Dieu qui libère son peuple de l’esclavage du péché. Il nous dit aussi que Jésus est donné par Dieu. Il est le véritable agneau qui offre sa vie en sacrifice pour son peuple.
Dans quelques instants, le prêtre, tel saint Jean le Baptiste, nous montrera le Christ réellement présent dans le pain consacré, en disant: « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Regardons alors Celui qui nous est présenté, et par un acte de foi, reconnaissons le Christ présent au milieu de son peuple. Reconnaissons le Christ, le Fils de Dieu, qui passe au milieu de nous et qui nous libère du péché. Il est celui qui a dit avec le psalmiste: « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice tu as ouvert mes oreilles; tu ne demandais ni holocauste ni victime alors j’ai dit: ‘Voici, je viens.’ » (Psaume 39(40), 7-8)
Jésus est celui qui accomplit l’Écriture. Il est le Fils élu, en qui Dieu manifeste sa gloire. Jésus est le « Serviteur », en qui demeure l’Esprit Saint chargé de réunir le peuple de Dieu. Il est « la lumière des nations, pour que [le] salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » (Isaïe 49,6) Voilà celui que nous présente Jean le Baptiste quand il nous dit: « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Voilà celui qui nous est présenté, aujourd’hui, quand à l’Eucharistie le prêtre nous montre le Christ réellement présent dans le pain consacré en disant: « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. »
Devant le mystère d’un tel amour qui se fait proche de nous; devant le mystère d’un tel amour qui s’offre pour nous à Dieu afin de nous obtenir le pardon de nos péchés, nous qui sommes « l’Église de Dieu, [nous] qui [avons] été sanctifiés dans le Christ Jésus, [nous] les fidèles qui [sommes] par appel de Dieu, le peuple saint » (1 Corinthiens 1,2), nous pouvons, avec humilité, nous frapper la poitrine, en reprenant les paroles inspirées par le centurion romain à Jésus: « Je ne suis pas digne de te recevoir, mais dit seulement une parole et je serai guéri. » Amen.
Homélie pour le 2ème dimanche ordinaire – Année A